BREVES BIMENSUELLES

JAPON COREE

Semaines des 25 juin et 2 juillet 2018

  Drapeaux

Sommaire

 

Japon
  1. Evolutions macroéconomiques
  2. Relations commerciales et multilatérales
  3. Entreprises
Corée
  1. Evolutions macroéconomiques
  2. Relations commerciales et multilatérales
  3. Entrperises

Japon

1. Evolutions macroéconomiques

Le Cabinet Office a adopté le 5ème plan fondamental de l’énergie le 3 juillet, ne révisant qu’à la marge celui en vigueur depuis 2014. Dans ce document, le mix énergétique et les objectifs proposés pour 2030 demeurent inchangés par rapport au plan précédent, établi en 2014. À cet horizon, le METI ambitionne qDDue le mix électrique du pays soit composé à hauteur de 56 % de carburants fossiles (27 % de gaz naturel liquéfié, 26 % de charbon et 3 % de pétrole), 22-24 % de renouvelables et 20-22 % de nucléaire. Le mix énergétique proposé est quant à lui composé à 76 % de fossiles (33 % pétrole, 25 % charbon, 18 % gaz), 13-14 % de renouvelables et 10-11 % de nucléaire. Le document confirme donc la volonté du gouvernement d’augmenter le recours aux renouvelables, de réduire celui aux énergies fossiles et de limiter celui au nucléaire. Le document met l’accent sur les questions de sûreté : sécurité d’approvisionnement en énergie, mais aussi sûreté de ses centrales nucléaires. Le Japon cherche à réduire sa dépendance à l’énergie atomique « autant que possible », et c’est la première fois qu’est mentionné un objectif de réduction des réserves de plutonium du pays. Le nucléaire y restera toutefois une source importante d’électricité, le plan indiquant que cette énergie fait partie des options viables pour sortir des énergies fossiles et réduire ses émissions de gaz à effet de serre. L’exportation de ses technologies et savoir-faire dans le nucléaire reste un élément moteur de la stratégie économique du pays. Le document appelle également au soutien du déploiement d’un marché durable pour les renouvelables et entérine pour la première fois la volonté de faire des renouvelables une « source majeure d’électricité ». Il encourage par ailleurs le recours à l’hydrogène. Enfin, le charbon demeure présenté comme une source énergétique de base du pays. Source : NHK World, Kyodo, Nikkei Asian Review, The Japan Times, The Asahi Shimbun.

2. Relations commerciales et multilatérales

La Diète a ratifié le TPP-11 le vendredi 29 juin, faisant du Japon le second pays à finaliser la procédure de ratification nationale après le Mexique. L’accord requiert encore la ratification de quatre membres pour pouvoir entrer en vigueur (au 60ème jour après la ratification du 6ème pays sur 11). Or le Canada, la Nouvelle Zélande et l’Australie ont déjà pris des mesures en vue de la ratification, tandis que Singapour et le Chili veulent approuver l’accord d’ici la fin de l’année. Pour le Japon, le TPP-11 devrait ouvrir de nombreuses opportunités commerciales, notamment en assouplissant les législations locales sur la vente au détail au VietnamCom et en Malaisie, permettant l’ouverture dans ces pays de davantage de Convenient Store japonais (Family Mart, 7-eleven, etc.), qui seraient de plus gérés directement par la maison mère. Les droits de douanes sur les importations d’automobiles japonaises devraient progressivement se réduire, notamment au Canada et au Viet-nam. Les exportations d’alcools japonais (sake, shochu), qui ont déjà triplé vers le Vietnam et l’Australie ces dix dernières années, vont également fortement bénéficier de cet accord. Source : Nikkei, The Straits Times

 

Le World Economic Forum (WEF) annonce l’ouverture de son second  « Centre pour la 4ème révolution industrielle » à Tokyo, en partenariat avec Hitachi, Horiba, Mitsubishi Chemical Holdings, Salesforce, Sompo Holdings and Suntory Holdings. Il  s’agit du premier centre ouvert en dehors des Etats-Unis qui sera géré par le WEF en lien avec le METI (Ministry of Economy, Trade and Industry) et l’API (Asia Pacific Initiative). Ce centre aura pour objectif d’élaborer un cadre favorable à la mise en place de politiques et standards communs. Ce cadre sera défini en collaboration avec le gouvernement japonais, le secteur académique, les entreprises japonaises et étrangères. Le centre se focalisera sur le véhicule autonome, la régulation des données et la médecine de précision, trois secteurs prioritaires pour le Japon. Le ministre de l’Economie, du Commerce et de l’Industrie, Hiroshige Seko a précisé que le gouvernement japonais avait pour objectif de remplacer les standards actuels par des règles adaptées aux nouvelles technologies telles l’Intelligence Artificielle. Le WEF prévoit d’ouvrir plusieurs centres équivalents dans le monde y compris, dès cette année, en Chine et en Inde. Sources : Modern Diplomacy, Nikkei

3. Entreprises

Les start-up japonaises semblent de plus en plus opter pour une stratégie de sortie par la revente de leurs activités à des grands groupes. Traditionnellement, les start-up japonaises semblaient privilégier une entrée en bourse par rapport à une revente de leurs activités. Néanmoins, les derniers chiffres de Recof montrent une augmentation des acquisitions de start-robup de 30% sur la période janvier-mai (environ 26 acquisitions), par rapport à l’année précédente. En outre, la valeur de ces acquisitions a atteint 16,9 Mds JPY (153 M USD), soit une augmentation de 150% par rapport à l’année précédente. Source : Nikkei

Les fusions acquisitions des entreprises japonaises à l’international ont atteint un pic de 11 740 Milliards JPY (106 Mds USD) entre janvier et juin 2018. La tendance générale est, en effet, à l’augmentation du nombre d’accords M&A passés à l’international : selon Recof Data, le nombre de M&A a connu une croissance de 10% (soit 340 contrats) par rapport à l’année précédente. Mais ce chiffre impressionnant est surtout lié à l’annonce de l’acquisition de Shire par Takeda (7 000 Mds JPY) ainsi qu’à l’acquisition d’Uber par Softbank et d’EMI Music Publishing par Sony. D’autres investissements importants sont prévus : Toyota et Grab (entreprise de ride-hailing) et Recruit Holding et le site américain de recherche d’emploi Glassdoor. Pour autant la prudence s’impose car les mouvements sont parfois annoncés trop vite et peuvent être source de conflits. Ainsi, l’acquisition de Xerox par Fujifilm est aujourd’hui mise à mal par l’incapacité de Fujifilm à convaincre les actionnaires de Xerox. Takeda, également, fait face à l’opposition de ses actionnaires dans sa décision de racheter Shire. Source : Nikkei, Japan Times

Corée

1. Evolutions macroéconomiques et financières

La Commission Présidentielle pour la Réforme Fiscale a proposé d’augmenter la taxe foncière globale. Différent de la taxe foncière classique, elle touche les propriétaires des biens immobiliers les plus onéreux ainsi que les multipropriétaires. Alors qu’actuellement la taxe est collectée sur 80 % de la valeur cadastrale du bien, la Commission propose d’augmenter ce taux de 5 points par an jusqu’en 2022, année à partir de laquelle  la taxe serait collectée sur la valeur cadastrale totale, valeurs par ailleurs largement sous-évaluées. Le taux d’imposition le plus élevé augmenterait quant à lui chaque année jusqu’en 2022, pour atteindre 2.5 %. En parallèle, le seuil à partir duquel les revenus  fonciers entreraient dans le calcul de la taxe sur les revenus financiers passerait 18 000 USD à 9 000 USD. 274 000 propriétaires d’appartements devraient ainsi être touchés par cette mesure. Pour l’Etat, cette mesure signifie une augmentation potentielle de 56% des revenus liés à la taxation de l’immobilier. Le gouvernement va revoir cette proposition de la commission avant de soumettre le projet à l’Assemblée Nationale. En cas de confirmation, cette mesure entrerait en vigueur dès l’année prochaine. Source : Korea Joongang Daily

2. Relations commerciales et multilatérales

La Korea Resources Corporation (KRC) estime la valeur totale des réserves de minerais en Corée du Nord à 2 700 Mds USD. La trKorea Institute of Geoscience and Mineral Resources a organisé un symposium le 14 juin afin d’échanger sur les opportunités liées à la présence de ressources naturelles en Corée du Nord. Bien qu’aucune discussion officielle n’ait eu lieu pour le moment entre les 2 gouvernements, chercheurs et industries extractives s’intéressent de près aux opportunités ouvertes par la rencontre entre les 2 chefs d’Etat au mois d’avril. D’après la KRC, la Corée du Nord compterait 40 types de minerais différents, répartis sur 200 sites différents, le tout estimé à 2700 Md USD. La Corée du Nord serait ainsi, derrière la Chine, le second pays mondial en termes de réserves de minéraux rares. L’industrie minière représentait environ 12% du PIB de la Corée du Nord entre 2013 et 2016 en moyenne et pesait pour la moitié de ses exportations. Toutefois, de nombreuses barrières doivent encore être levées avant que la Corée du Sud ne puisse profiter de ces ressources,  notamment la levée des sanctions onusiennes qui interdisent le commerce de ressources minérales avec la Corée du Nord ou encore le développement d’infrastructures plus robustes. Source : Korea Joongang Daily

3. EntreprisesHyundai

Hyundai Heavy Industries licencie un tiers de ses cadres de la division offshore et ingénierie. La plus grande entreprise mondiale de construction navale a mené cette opération 1 mois avant la suspension de son unité offshore. Cette suspension prévue en août est la première depuis 35 ans. Ces dernières années, l’entreprise coréenne a perdu des marchés contre des concurrents chinois et singapouriens dont les coûts de main d’œuvre représentent environ un tiers de ceux de Hyundai Heavy. Le constructeur emploie actuellement 15 795 personnes dont 2 300 employés faisant partie de la division offshore et ingénierie. La direction et les syndicats sont en discussions pour trouver une solution concernant les employés qui seront touchés par la suspension des activités. 4 000 salariés avaient quittés l’entreprise entre 2015 et 2017 en bénéficiant d’un programme de retraite volontaire. Alors que Samsung Heavy Industries semble faire face aux mêmes difficultés, Daewoo Shipbuilding Marine & Engineering a déclaré avoir enregistré 96 commandes pour un montant total de 22,4 Md USD, lui assurant de l’activité jusqu’en 2020. Source : Yonhap

 

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