La Semaine européenne de l’énergie durable (EUSEW) se tient du 4 au 8 juin 2018. Organisé et soutenu par la Commission Européenne, cet évènement vise à mettre en valeur les initiatives tant des autorités publiques que des entreprises privées, ONG, consommateurs et toute autre partie prenante européenne, en faveur de la construction d’un futur énergétique propre, sécurisé et efficient. À cette occasion, nous revenons sur les derniers efforts et contributions des acteurs français au déploiement des énergies renouvelables au Japon.

Éolienne flottante (projet)

Les entreprises françaises ont bien compris les opportunités qu’offre le Japon en matière de déploiement des énergies durables. Si le territoire de l’archipel – au relief accidenté, parsemé de forêts, et de zones urbaines denses, à la merci de tous les possibles aléas climatiques et naturels – semble de prime abord peu propice à l’essor des renouvelables, il est pourtant le moteur du développement de solutions innovantes et audacieuses, rendant toute surface féconde.

Le groupe Bouygues a ainsi récemment reçu les honneurs de la presse nippone suite à l’inauguration du premier parking solaire Wattway au Japon, contribuant à couvrir la moitié des besoins électriques d’un supermarché 7-Eleven, à Sagamihara.

Parking solaire

De même, les nombreux plans d’eaux japonais sont mis à profit par Ciel&Terre, ayant équipé plus de 60 d’entre eux de centrales solaires flottantes. La mise en service en mars dernier, sur le réservoir d’eau de Yamakura Dam, de la plus grande centrale solaire flottante du Japon (13,7 MW), illustre encore les succès de cette PME française en terres – ou plutôt, en eaux – nippones ; succès que le Président de l’Assemblée nationale française François de Rugy a pu constater au cours de sa visite du site le 1er juin dernier.

Les vastes étendues marines dont le Japon bénéficie ne sont pas non plus délaissées : Idéol, startup française devenue l’un des leaders mondiaux en éolien flottant, prépare la mise en service prochaine d’un démonstrateur au large de Kitakyushu, avant le lancement du premier projet commercial de ce type au monde en 2023 – toujours au Japon. Profitant également du potentiel du domaine maritime, OpenHydro lancera un démonstrateur de centrale hydrolienne en 2019 dans la préfecture de Nagasaki, avec un consortium d’industriels japonais.

Outres ces projets basés sur des technologies originales et innovantes, les succès des énergéticiens français au Japon se basent également sur des solutions classiques. On peut ainsi citer la ferme solaire photovoltaïque mise en service par Total en mars 2017 et celle de Véolia lancée en 2016.

Centrale solaire

Acteur historique du secteur de l’eau, Veolia affiche des ambitions importantes de développement sur les renouvelables au Japon, avec quatre centrales à biogaz et deux centrales à biomasse en fonctionnement, et deux nouvelles centrales à biomasse attendues pour 2018 et 2019. La PME Naskeo, spécialisée dans la méthanisation, projette d'ouvrir un premier site au Japon en 2019. Air Liquide enfin a le souhait affiché de se positionner dans la filière hydrogène (produit à partir de sources renouvelables) au Japon et est l’unique acteur étranger à avoir intégré l’accord de coopération créé à l’initiative du METI pour le déploiement des stations hydrogène dans le pays.

Enfin, outre la production d’énergie, les acteurs français multiplient leurs offres de services énergétiques : Energy Pool, expert en effacement de pics de consommation, est en partenariat étroit avec le géant électrique nippon TEPCO et a su démontrer en janvier, lors d’une vague de froid frappant Tokyo et sa région, la nécessité et l’efficacité de ses solutions. L’ouverture d’un bureau d’Engie en début d’année au Japon viendra étoffer cette offre française, tant en matière de production d’énergies renouvelables que de fourniture de services énergétiques.

Ces initiatives privées sont encouragées et valorisées à travers un dialogue institutionnel très riche entre les autorités françaises et japonaises. Le ministère français de la Transition écologique et solidaire (MTES) coopère avec le ministère de l’Environnement japonais (MOE) pour une société bas-carbone respectueuse de l’environnement. Des échanges réguliers sont organisés avec le ministère japonais de l’Économie et de l’Industrie (également en charge de l’énergie). De leur côté, l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (ADEME) et l’Organisation pour le développement des énergies nouvelles et des technologies industrielles (NEDO) – les agences nationales, respectivement française et japonaise, en charge du développement des technologies énergétiques et environnementales – entretiennent depuis plus de 25 ans des échanges constructifs sur les priorités en matière de recherche et développement dans ces domaines.

Toutes ces actions témoignent de la volonté des acteurs français, tant publics que privés, de contribuer à la transition énergétique du Japon, au bénéfice de l’indépendance énergétique de l’archipel, de la stabilisation du coût de l’énergie pour les consommateurs japonais, de l’atteinte des objectifs de développement durable de l’Agenda 2030 de l’ONU et de la réalisation de l’Accord de Paris.