L'activité économique des grandes économies de l'Union Européenne et des États-Unis a été fortement affectée à plusieurs reprises depuis 2008 par la dégradation de la confiance des acteurs économiques. Le niveau d'incertitude sur les marchés financiers, mesuré par des indices de volatilité boursiers ou par les spreads des obligations d'état, a en effet fortement augmenté au cours de l'été 2011 et de l'été 2012.

Or la croissance économique de court terme est souvent difficile à prévoir lors des périodes de retournement conjoncturel au moyen des méthodes traditionnellement mobilisées par les prévisionnistes, les étalonnages sur les enquêtes de conjoncture. Ces modèles ont fortement sous-estimé la probabilité d'observer de très fortes évolutions de la croissance trimestrielle en début et en fin de la crise de 2008-2009.

Un modèle alternatif est présenté ici, basé sur les régressions de quantiles, qui capte en temps réel l’incertitude.

Il permet d'évaluer en rythme mensuel les effets joints des évolutions du climat des affaires et des tensions sur les marchés financiers, non seulement sur le niveau d'activité, mais aussi sur l'incertitude conjoncturelle.

Un pic d'incertitude a été identifié par ce modèle au mois de juillet 2012. Depuis, l'incertitude s'est amenuisée progressivement, en lien probable avec la gestion de la crise des dettes souveraines de la zone euro.

Trésor-Éco n° 111