Actualités Japon - Énergie, Environnement, Transport, Construction - Mars 2018 (I)

Energie

Des compagnies automobiles et énergétiques japonaises s’associent pour le développement des stations hydrogène et des véhicules à pile à combustible

Un consortium composé des trois principaux industriels automobiles (Toyota Motor Corp., Nissan Motor Co., et Honda Motor Co.), des six principaux énergéticiens nippons (JXTG Nippon Oil & Energy Corp., Idemitsu Kosan Co., Iwatani Corp., Tokyo Gas Co., Toho Gas Co., et Air Liquide Japan), de la maison de commerce Toyota Tsusho Corp. et de la Banque de Développement du Japon a créé Japan H2 Mobility LLC, une entreprise en charge de la promotion de la construction de stations hydrogène et de la stimulation de la demande adressée aux véhicules à pile à combustible.

L’entreprise nouvellement créée vise la construction de 80 stations à hydrogène entre 2018 et 2021 dans les zones métropolitaines principales, avant de s’étendre dans le reste du pays. Ces stations seraient financées par des aides gouvernementales ainsi que des fonds d’institutions financières et d’entreprises énergétiques.

Le Japon a pour objectif l’introduction de 40 000 véhicules à pile à combustible d’ici 2020, mais l’atteinte de celui-ci semble compromis – seuls 2 300 véhicules étaient en circulation en 2017. Le nombre de stations hydrogène reste insuffisant – 101 construites, en construction ou planifiées sur l’ensemble du pays – et est pointé du doigt dans le faible taux de pénétration des véhicules à pile à combustible. Le gouvernement vise 160 stations hydrogène en 2020 et 900 en 2030.

Source : The Japan Times, The Japan News et Nikkei, 5, 7 et 8 mars
En savoir plus sur la politique du Japon en matière d'hydrogène (SER de Tokyo, septembre 2017)

Le Japon développe des technologies pour accélérer la diffusion de la géothermie

JGI et Mitsubishi Material sont en charge du développement de technologies en lien avec la génération d’énergie géothermique pour le compte de JOGMEC (agence du Ministère japonais de l'énergie). La technologie développée par JGI facilite l’identification de sites, tandis que celle de Mitsubishi Material permet de réduire la durée du forage. Ces technologies permettront de baisser les coûts de construction de centrales géothermiques.

JGI envisage par ailleurs de lancer une expérimentation en 2018 pour prolonger la durée d’opération d’une centrale existante en ajoutant de l’eau au site, le volume de vapeur ayant commencé à perdre en vigueur. JGI a également développé un équipement permettant de soustraire les impuretés bloquant les puits.

Alors que le Japon est numéro 3 mondial en termes de volume de ressources géothermales, l’exploitation de cette ressource ne se fait actuellement pas au niveau auquel on pourrait s’attendre. Le développement de nouvelles technologies est encore nécessaire pour permettre à ce secteur de se développer.

Source : Nikkei, 28 février
En savoir sur la politique japonaise en matière de géothermie (SER de Tokyo, janvier 2018)

Baisse du tarif d'achat pour l’éolien terrestre

Le METI a proposé une baisse du tarif d'achat de l’éolien pour l’année fiscale 2020. Le tarif pour l’éolien terrestre d’une capacité supérieure à 20 kW baisserait à 18 JPY/kWh, contre 21 JPY/kWh actuellement. Le tarif serait ainsi équivalent à celui du solaire photovoltaïque. Pour l’éolien en mer, un système d’appel d’offre serait introduit afin d’encourager la concurrence et faire baisser les coûts. Le nouveau tarif sera fixé officiellement avant la fin du mois.

Source : Nikkei, 2 mars

Baisse des coûts de production d’électricité renouvelable dans le monde et au Japon

Un rapport de l’IRENA sur les coûts de production d’électricité renouvelable indique que, en 7 ans dans le monde, les coûts de l’énergie solaire ont baissé de 73% et ceux de l’éolien terrestre de 23%.

Les coûts moyens de génération dans le solaire et l’éolien terrestre étaient respectivement de 36 cts USD (resp. 8 cts USD), soit environ 38 JPY (resp. 8,5 JPY)/kWh en 2010 et ont baissé à 10 cts USD (resp. 6 cts USD) soit environ 10,6 JPY (resp. 6,3 JPY) en 2017. Ils vont continuer à baisser et devenir moins cher que la génération d’électricité à partir de carburants fossiles – actuellement aux alentours de 5 à 17 cts USD, soit entre 5,3 et 18 JPY – dès 2020.

Le METI estime que les coûts au Japon en 2014 étaient de 24 JPY pour le solaire et de 22 JPY pour l’éolien terrestre – dépendant du taux et de la durée d’utilisation. La fédération professionnelle vise à baisser ces coûts à 7 JPY pour le solaire et à 8 – 9 JPY pour l’éolien terrestre d’ici 2030.

Source : Kotsu Shimbun, 26 février

Transports

Toyota annonce la fin des ventes de ses véhicules diesel en Europe dès cette année

Toyota a annoncé qu’elle arrêterait de vendre des véhicules de tourisme diesel en Europe pour se concentrer sur les véhicules hybrides. L’option diesel ne sera plus disponible pour les nouveaux modèles dès cette année. Cela fait suite à une baisse continue des ventes de véhicules diesel du constructeur nippon en Europe : celles-ci ne représentent que 5 % de ses ventes totales de la région en 2017, contre 41 % pour les hybrides. Le constructeur devrait par ailleurs lancer des véhicules tout électriques à partir de 2020.

Source : Nikkei Asian Review, 6 mars

Dévoilement du Shinkansen “Suprême” qui sera lancé en 2020

La Central Japan Railway Co. (JR Tokai) a présenté un prototype du Shinkansen “Suprême” (N700S) à son usine d’Hamamatsu le 10 mars. Ce nouveau train circulera sur la ligne Tokaido Shinkansen entre Tokyo et Shin-Osaka à partir de 2020, après la fin des essais.

Ce train affiche un design repensé et des équipements rénovés. Le N700S n’aura que deux types de voitures – contrairement à la génération actuelle de N700A et ses six types différents – permettant une plus grande flexibilité. JR Tokai espère que cela boostera les ventes de ce train à d’autres opérateurs ferroviaires, y compris étrangers.

Source : The Asahi Shimbun, 12 mars

Aéroport de Paris et Vinci Airports intéressés par la privatisation des aéroports d’Hokkaido

Le gouvernement japonais a annoncé la privatisation de l’aéroport de Sapporo, avec un ensemble de six autres dans le nord d’Hokkaido. New Chitose est le cinquième aéroport du Japon et la porte d’entrée internationale de la région. Les 7 aéroports d’Hokkaido – dont 2 actuellement détenus par les gouvernements locaux – devraient changer de mains entre 2020 et 2021. Les concessions s’étendraient sur 30 ans.

ADP planifie de répondre à l’appel d’offre pour la gestion de cet aéroport et est en discussion avec des maisons de commerce japonaises, des développeurs fonciers et des compagnies locales d’Hokkaido pour la constitution d’un consortium dans cet objectif. L’opérateur actuel de New Chitose, Hokkaido Airport Terminal Co., a également formé un consortium avec la Banque de Développement du Japon, Mitsubishi Estate et l’opérateur ferroviaire Tokyu pour faire une offre. Vinci gère actuellement et pour 44 ans les 2 aéroports internationaux d’Osaka en consortium avec le Japonais Orix ; ces partenaires prépareraient également une offre pour les aéroports d’Hokkaido.

ADP gère actuellement 26 aéroports dans 15 pays, dont 3 à Paris et aucun en Asie. Elle était cependant auparavant un actionnaire stratégique de l’Aéroport Beijing Capital International et possédait d’importantes participations dans l’opérateur des 3 principaux aéroports cambodgiens. L’entreprise est aujourd’hui majoritairement détenue par l’État français mais un plan de privatisation serait en cours de préparation.

Source: Nikkei Asian Review, 12 mars
En savoir plus sur la politique de développement des partenariats public-privé au Japon (SER de Tokyo, juin 2017)

Infrastructures

Un projet de loi pour la promotion des exportations de technologies japonaises liées aux infrastructures remis à la Diète

Un projet de loi pour la promotion des exportations de technologies japonaises liées aux infrastructures a été remis à la Diète le 2 mars, après validation en Conseil des ministres. Ce projet de loi est préparé par le MLIT et vise à renforcer le développement japonais à l’étranger dans ce domaine, ce dernier étant  jugé comme prioritaire pour une croissance durable de l’économie.

Les grands principes du développement à l’étranger seront fixés par le MLIT, et les activités telles que la recherche seront ajoutées dans les objectifs des organisations administratives indépendantes et des compagnies aéroportuaires financées par l’Etat.

Les organisations qui feront l’objet de cette loi seront :

• JRTT (Japan Railway Construction, Transport & Technology Agency),
• Japan Water Agency,
• UR (Urban Renaissance Agency),
• JHF (Japan Housing Finance Agency),
• JSWA (Japan Sewage Works Agency),
• Narita Airport,
• Compagnies autoroutières : NEXCO East, Shutoko (Metropolitan Expressway), NEXCO Central, NEXCO West, Hanshin Expressway,  autoroutes de liaison entre Honshu et Shikoku,
• Compagnies de gestion des ports stratégiques internationaux : Yokohama-Kawasaki et Hanshin,
• Centrair (Central Japan International Airport).

Le gouvernement japonais envisage d’augmenter les exportations japonaises liées aux infrastructures à près de 30 000 Mds JPY en 2020 (contre environ 20 000 Mds JPY en 2015).

Source : Kotsu Shimbun, 6 mars
En savoir plus sur la stratégie japonaise de développement des infrastructures (SER de Tokyo, mai 2017)