Le 11 novembre 2016, le FMI a approuvé un programme d’appui financier à l’Egypte prévoyant un plan de réformes et un prêt de 12 Mds$ sur 3 ans. Les objectifs du programme comprennent la réduction du déficit et de la dette publics, le rééquilibrage de la balance des paiements, la réduction de l'inflation et une croissance économique plus durable.

Le gouvernement a ainsi adopté des mesures fiscales telles que la mise en place de la TVA ou encore l’augmentation depuis juillet 2017 et dans des proportions significatives du prix subventionné des carburants, de l’électricité, de l’eau et des transports publics.

Le 3 novembre 2016, la BCE a décidé de laisser flotter librement la livre ce qui a instantanément provoqué une dévaluation de 48%. Conséquence directe, le marché parallèle a disparu et la livre s’est fortement dépréciée perdant plus de la moitié de sa valeur entre octobre 2016 et janvier 2017 (de 8,9 à 18,6 LE/$). Après une fluctuation de quelques mois, le taux de change est stabilisé depuis février 2017 autour de 17,7 LE/$.

Très rapidement, la BCE a desserré les mesures de contrôle des changes en vigueur depuis juin 2015. La dernière en date concerne la suppression en novembre dernier des limites de dépôts et de retrait y compris pour l’importation des produits considérés comme « non-essentiels ». Le passage au régime flottant a permis un règlement des arriérés à hauteurs de 2,3Mds$. La position nette en devise du secteur bancaire, négative à hauteur de 6,2 Mds$ à la fin du mois de septembre 2016 est redevenue positive à hauteur de 4,9 Mds$ à la fin septembre 2017. Les entreprises n’ont plus de difficultés pour accéder aux devises nécessaires à leurs opérations courantes, y compris de remontées de dividendes.

La libération du taux de change a permis à la BCE de doubler ses réserves de devises de 19 Mds$ à la fin du mois d’octobre 2016 (3 mois d’importations de biens et services) à 37 Mds$ à la fin du mois de décembre (8 mois d’importations de biens et services), soit les niveaux constatés avant les évènements de 2011.

Les besoins de financements externes, estimés à 16 Mds$ pour l’année 2016/17 ont été couverts auprès des créanciers multilatéraux (FMI, BM, BAD et Afreximbank), bilatéraux (Chine, G7 et EAU) et des marchés. L’Egypte est revenue sur les marchés financiers internationaux avec deux émissions d’Eurobonds en dollar en janvier et mai, largement sursouscrites, à des taux d’intérêts inférieurs aux benchmarks et des maturités longues (jusqu’à 30 ans). Une nouvelle émission est annoncée pour février 2018. Cependant, l’endettement externe est passé de 56 Mds$ soit 16,8% du PIB en 2015/16, à 79 Mds$ soit 30,8% du PIB l’année suivante.

Fluctuant entre 8 et 12% depuis 2011, le taux d’inflation porté par l’effet change et l’impact de la hausse des prix subventionnés a sensiblement augmenté dès novembre 2016 pour atteindre un pic en juillet 2017 à plus de 33% en g.a. Ces déterminants absorbés, le taux d’inflation a entamé sa décrue revenant en décembre à près de 22% en g.a. Surtout, pour la première fois depuis plus de deux ans, l'inflation mensuelle, véritable indicateur de la dynamique de l’inflation, est négative en décembre à -0,2%. L’objectif d’un retour à la fin du premier semestre 2018 à une inflation proche de son niveau d’avant novembre 2016 est réaliste.

La BCE a adopté une politique monétaire restrictive avec trois augmentations de ses taux directeurs entre novembre 2016 et juin 2017 pour un total de 700 pdb. Cela a eu un impact sur le coût de la dette domestique. Les intérêts payés au titre de la dette publique ont représenté 31% des dépenses publiques et absorbé 48% des recettes au cours de l’année fiscale 2016/17. En fin d’année, la BCE a décidé de maintenir ses taux directeurs relevant que l'inflation a été affectée pendant cette période par des chocs d'offre répétés liés aux mesures d'assainissement budgétaire.

Le solde de la balance des paiements est passé d’un déficit de 2,8 Mds$ en 2015/16 à un excédent de 13,7 Mds$ en 2016/17. Le déficit courant s’est réduit de 21,5%, passant de 19,8 à 15,6 Mds$. Le déficit commercial a baissé de 8,4%, passant de 38,7 à 35,4 Mds$. C’est le résultat d’une hausse de 15,7% des exportations, de 18,7 à 21,7 Mds $, et d’une diminution de 0,5% des importations, de 57,4 à 57,1 Mds$.
Les transferts nets ont crû de 4,5%, passant de 16,8 à 17,5 Mds$. Le surplus de la balance des services a augmenté de 4,3%, passant de 6,5 à 6,8 Mds$, principalement dû à l’augmentation de 16,2% des recettes touristiques, de 3,8 à 4,4 Mds$. Les recettes issues de l’exploitation du Canal de Suez ont légèrement baissé (-3,4% à 4,9 Mds$).

La tendance est confirmée au T1 2017/18 avec un excédent de 5,1 Mds$ (3,2 Mds$ au T1 2016/17, augmentation de 37% en g.a.). Le déficit du compte courant s'est réduit de 65,7% à 1,6 Md$ (4,8 Mds$ au T1 2016/17). Le déficit commercial a diminué de 5% à 8,9 Mds$ (9,4 Mds$ au T1 2016/17) grâce à une augmentation des exportations pétrolières (+16,8% en g.t.) et non pétrolières (+8,6%) et une stabilisation des importations (14,8 Mds$).
De même, les recettes touristiques ont fortement rebondi (+240%) pour atteindre 2,7 Mds$ (758 M$ au T1 2016/17). Autre facteur de réduction du déficit externe, la reprise des transferts des migrants qui ont augmenté de 40% à 6 Mds$ (4,3 Mds$ au T1 2016/17).

Sur 2016/17, l’excédent du compte de capital et financier a crû de 37%, passant de 21,2 à 29 Mds $. Ceci s’explique par le retour massif des flux d’investissements de portefeuille, passé de 1,3 Mds $ de sorties nettes à 16 Mds $ d’entrées nettes provenant essentiellement d’achats étrangers de t-bills et t-bonds pour un montant net de 10 Mds$. A noter également la hausse des investissements étrangers sur l’Egyptian Exchange (de 157,1 à 497,3 M$ en termes nets). Au T1 2017/18, les investissements de portefeuille ont enregistré une entrée nette de 7,5 Mds$ (sortie nette de 840,9 M$ l’année précédente), imputable à la hausse des investissements étrangers dans les t-bills, avec des achats nets de 7,4 Mds$ (55 M$ en 2016).

De même, la part des IDE dans le PIB est repassée à plus de 3% sur l’année fiscale 2016/17 soit un niveau supérieur à celui enregistré en 2009/10. Ils ont augmenté de 14%, passant de 6,9 à 7,9 Mds$. Cette évolution s’explique principalement par une hausse de 6,5% des flux entrants (13,3 Mds$) alors que les flux sortants ont diminué de 3,5% (5,4 Mds$).

L’ensemble des observateurs et des IFI ont salué l’effort de réforme, Standard & Poor’s et Fitch ont ainsi récemment relevé l’appréciation de la note souveraine de l’Egypte de stable à positive, tout en maintenant la note. Le rétablissement des vols directs entre Moscou et Le Caire attendu en février, et l’exploitation du champ gazier de Zohr, qui devrait permettre d’économiser entre 1,2 et 1,8 Md$ / an à l’horizon 2019 en importations d’hydrocarbures, devraient avoir un impact significatif sur la balance des comptes courants et sur la consolidation des réserves de devises étrangères.

Le 11 novembre 2016, le FMI a approuvé un programme d’appui financier à l’Egypte prévoyant un plan de réformes et un prêt de 12 Mds$ sur 3 ans. Les objectifs du programme comprennent la réduction du déficit et de la dette publics, le rééquilibrage de la balance des paiements, la réduction de l'inflation et une croissance économique plus durable.

Le gouvernement a ainsi adopté des mesures fiscales telles que la mise en place de la TVA ou encore l’augmentation depuis juillet 2017 et dans des proportions significatives du prix subventionné des carburants, de l’électricité, de l’eau et des transports publics.

Le 3 novembre 2016, la BCE a décidé de laisser flotter librement la livre ce qui a instantanément provoqué une dévaluation de 48%. Conséquence directe, le marché parallèle a disparu et la livre s’est fortement dépréciée perdant plus de la moitié de sa valeur entre octobre 2016 et janvier 2017 (de 8,9 à 18,6 LE/$). Après une fluctuation de quelques mois, le taux de change est stabilisé depuis février 2017 autour de 17,7 LE/$.

Très rapidement, la BCE a desserré les mesures de contrôle des changes en vigueur depuis juin 2015. La dernière en date concerne la suppression en novembre dernier des limites de dépôts et de retrait y compris pour l’importation des produits considérés comme « non-essentiels ».Le passage au régime flottant a permis un règlement des arriérés à hauteurs de 2,3Mds$. La position nette en devise du secteur bancaire, négative à hauteur de 6,2 Mds$ à la fin du mois de septembre 2016 est redevenue positive à hauteur de 4,9 Mds$ à la fin septembre 2017. Les entreprises n’ont plus de difficultés pour accéder aux devises nécessaires à leurs opérations courantes, y compris de remontées de dividendes.

La libération du taux de change a permis à la BCE de doubler ses réserves de devises de 19 Mds$ à la fin du mois d’octobre 2016 (3 mois d’importations de biens et services) à 37 Mds$ à la fin du mois de décembre (8 mois d’importations de biens et services), soit les niveaux constatés avant les évènements de 2011.

Les besoins de financements externes, estimés à 16 Mds$ pour l’année 2016/17 ont été couverts auprès des créanciers multilatéraux (FMI, BM, BAD et Afreximbank), bilatéraux (Chine, G7 et EAU) et des marchés. L’Egypte est revenue sur les marchés financiers internationaux avec deux émissions d’Eurobonds en dollar en janvier et mai, largement sursouscrites, à des taux d’intérêts inférieurs aux benchmarks et des maturités longues (jusqu’à 30 ans). Une nouvelle émission est annoncée pour février 2018. Cependant, l’endettement externe est passé de 56 Mds$ soit 16,8% du PIB en 2015/16, à 79 Mds$ soit 30,8% du PIB l’année suivante.

Fluctuant entre 8 et 12% depuis 2011, le taux d’inflation porté par l’effet change et l’impact de la hausse des prix subventionnés a sensiblement augmenté dès novembre 2016 pour atteindre un pic en juillet 2017 à plus de 33% en g.a. Ces  déterminants absorbés, le taux d’inflation a entamé sa décrue revenant en décembre à près de 22% en g.a. Surtout, pour la première fois depuis plus de deux ans, l'inflation mensuelle, véritable indicateur de la dynamique de l’inflation, est négative en décembre à -0,2%. L’objectif d’un retour à la fin du premier semestre 2018 à une inflation proche de son niveau d’avant novembre 2016 est réaliste.

La BCE a adopté une politique monétaire restrictive avec trois augmentations de ses taux directeurs entre novembre 2016 et juin 2017 pour un total de 700 pdb. Cela a eu un impact sur le coût de la dette domestique. Les intérêts payés au titre de la dette publique ont représenté 31% des dépenses publiques et absorbé 48% des recettes au cours de l’année fiscale 2016/17. En fin d’année, la BCE a décidé de maintenir ses taux directeurs relevant que l'inflation a été affectée pendant cette période par des chocs d'offre répétés liés aux mesures d'assainissement budgétaire.

Le solde de la balance des paiements est passé d’un déficit de 2,8 Mds$ en 2015/16 à un excédent de 13,7 Mds$ en 2016/17. Le déficit courant s’est réduit de 21,5%, passant de 19,8 à 15,6 Mds$. Le déficit commercial a baissé de 8,4%, passant de 38,7 à 35,4 Mds$. C’est le résultat d’une hausse de 15,7% des exportations, de 18,7 à 21,7 Mds $, et d’une diminution de 0,5% des importations, de 57,4 à 57,1 Mds$.

Les transferts nets ont crû de 4,5%, passant de 16,8 à 17,5 Mds$. Le surplus de la balance des services a augmenté de 4,3%, passant de 6,5 à 6,8 Mds$, principalement dû à l’augmentation de 16,2% des recettes touristiques, de 3,8 à 4,4 Mds$. Les recettes issues de l’exploitation du Canal de Suez ont légèrement baissé (-3,4% à 4,9 Mds$).

La tendance est confirmée au T1 2017/18 avec un excédent de 5,1 Mds$ (3,2 Mds$ au T1 2016/17, augmentation de 37% en g.a.). Le déficit du compte courant s'est réduit de 65,7% à 1,6 Md$ (4,8 Mds$ au T1 2016/17). Le déficit commercial a diminué de 5% à 8,9 Mds$ (9,4 Mds$ au T1 2016/17) grâce à une augmentation des exportations pétrolières (+16,8% en g.t.) et non pétrolières (+8,6%) et une stabilisation des importations (14,8 Mds$).

De même, les recettes touristiques ont fortement rebondi (+240%) pour atteindre 2,7 Mds$ (758 M$ au T1 2016/17). Autre facteur de réduction du déficit externe, la reprise des transferts des migrants qui ont augmenté de 40% à 6 Mds$ (4,3 Mds$ au T1 2016/17).

Sur 2016/17, l’excédent du compte de capital et financier a crû de 37%, passant de 21,2 à 29 Mds $. Ceci s’explique par le retour massif des flux d’investissements de portefeuille, passé de 1,3 Mds $ de sorties nettes à 16 Mds $ d’entrées nettes provenant essentiellement d’achats étrangers de t-bills et t-bonds pour un montant net de 10 Mds$. A noter également la hausse des investissements étrangers sur l’Egyptian Exchange (de 157,1 à 497,3 M$ en termes nets). Au T1 2017/18, les investissements de portefeuille ont enregistré une entrée nette de 7,5 Mds$ (sortie nette de 840,9 M$ l’année précédente), imputable à la hausse des investissements étrangers dans les t-bills, avec des achats nets de 7,4 Mds$ (55 M$ en 2016).

De même, la part des IDE dans le PIB est repassée à plus de 3% sur l’année fiscale 2016/17 soit un niveau supérieur à celui enregistré en 2009/10. Ils ont augmenté de 14%, passant de 6,9 à 7,9 Mds$. Cette évolution s’explique principalement par une hausse de 6,5% des flux entrants (13,3 Mds$) alors que les flux sortants ont diminué de 3,5% (5,4 Mds$).

L’ensemble des observateurs et des IFI ont salué l’effort de réforme, Standard & Poor’s et Fitch ont ainsi récemment relevé l’appréciation de la note souveraine de l’Egypte de stable à positive, tout en maintenant la note. Le rétablissement des vols directs entre Moscou et Le Caire attendu en février, et l’exploitation du champ gazier de Zohr, qui devrait permettre d’économiser entre 1,2 et 1,8 Md$ / an à l’horizon 2019 en importations d’hydrocarbures, devraient avoir un impact significatif sur la balance des comptes courants et sur la consolidation des réserves de devises étrangères.