Energie

  • Démantèlement de deux réacteurs nucléaires supplémentaires

Environnement

  • Le Japon à la traîne sur la réduction des émissions de gaz à effet de serre
  • Coopération américano-japonaise dans le domaine du stockage de carbone

Transports

  • Déréglementation des stations hydrogène pour la mobilité
  • Concession autoroutière d'Aichi : prévision de doublement des bénéfices en 2018

Energie

Démantèlement de deux réacteurs nucléaires supplémentaires

Centrale nucléaire d'Oi - Image NikkeiMis en service en 1979, les deux plus anciens des quatre réacteurs nucléaires de la centrale d’Oi vont être démantelés plutôt que redémarrés, suite à une décision de Kansai Electric (KEPCO) qui devrait être validée avec la Préfecture de Fukui d’ici l’hiver. D’une capacité de 1,2 GW chacun, ces réacteurs sont les plus puissants à faire l’objet d’un démantèlement, après les réacteurs endommagés de Fukushima Daiichi. Ils s’ajoutent aux 6 autres réacteurs japonais dont le démantèlement a déjà été décidé.

La règle générale appliquée au Japon est un démantèlement des installations nucléaires après 40 ans d’exploitation. Cette durée peut être étendue à 60 ans, après accord de l’Autorité de Régulation Nucléaire, mais ceci requiert des investissements estimés à 900 millions de dollars. La compagnie électrique estime que le coût du démantèlement sera inférieur au coût de la remise aux normes de ces installations anciennes, dans un contexte de renforcement des conditions de sécurité et de stagnation de la demande en énergie.

L’énergie nucléaire représente moins de 10% de la production électrique japonaise, contre 30% avant la catastrophe de Fukushima. L’objectif actuel du gouvernement est de ramener cette part à 20-22% d’ici 2030. A ce jour, seuls 5 réacteurs ont pu être redémarrés (opérés par Kansai EPCO, Kyushu EPCO et Shikoku EPCO), sur les 30 nécessaires à l’atteinte de l’objectif du gouvernement. Beaucoup ont plus de 30 ans, et devront donc à court terme être démantelés ou faire l’objet d’une extension de durée d’exploitation. Source : Nikkei, 17/10/2017

Environnement

Le Japon à la traîne sur la réduction des émissions de gaz à effet de serre

Alors qu’il a longtemps bénéficié d’une réputation mondiale en matière de protection de l’environnement, le Japon est désormais distancé par d’autres pays industrialisés. Depuis le début des années 1990, les émissions de gaz à effet de serre de l’électricité japonaise ont stagné, tandis qu’elles ont fortement diminué en Europe, aux Etats-Unis et en Chine. De la 2nde place en 1995, le Japon est tombé à la 18ème place en 2014 dans le classement des pays de l’OCDE selon la quantité de gaz à effet de serre émise par unité de PIB.

Entre les années 1970 et 1990, l’industrie manufacturière japonaise a augmenté son efficacité énergétique de 40%. Mais depuis quelques années, les entreprises déplacent leurs usines à l’étranger, et font donc moins d’efforts pour économiser l’énergie au Japon. L’interruption des centrales nucléaires après la catastrophe de Fukushima a en outre conduit à une augmentation de 10% des émissions.

Alors que dans plusieurs pays développés, certains grands projets d’énergies renouvelables rivalisent désormais financièrement avec les énergies nucléaire ou fossiles, au Japon, le prix des installations éoliennes est 60% plus élevé que la moyenne mondiale, et le solaire coûte 2 ou 3 fois plus cher qu’ailleurs. Les coûts sont les plus élevés des 22 pays en pointe étudiés par l’Agence Internationale de l’Energie. Les longues procédures administratives pour l’éolien sont également pointées du doigt.

Il est communément admis au Japon que réduction des émissions et croissance économique ne sont pas compatibles, mais les faits prouvent le contraire en Europe, aux Etats-Unis, et bientôt en Chine. Le Japon cherche encore comment structurer son économie en combinant environnement et croissance. Source : Nikkei, 17/10/2017

Coopération américano-japonaise dans le domaine du stockage de carbone

Les gouvernements japonais et américain prévoient de signer en octobre un accord de partenariat dans le domaine de la capture et du stockage de carbone (CCS). Un dialogue public-privé regroupant les pouvoirs publics et les entreprises des deux pays sera mis en place. La participation d'entreprises japonaises telles que Mitsubishi Heavy Industries et JXTG Holdings et américaines telles qu'Exxon est prévue. L'objectif est de mobiliser le CCS pour réduire les émissions de CO2 liées à l'utilisation de charbon et de pétrole. La technologie nécessite encore des développements technologiques, notamment afin de diminuer les coûts. Source : Nikkei, 12/10/2017

Complément d'information : un communiqué de presse du METI confirme, le 17 octobre 2017, la signature de cet accord de coopération portant sur le CCUS (Carbon Capture, Utilization and Storage). L'accord ne se limite pas à la R&D, il vise également la promotion de cette technologie en vue d'identifier des projets concrets. Un dialogue public privé est installé pour assurer le suivi des projets. La coopération pour des projets de CCUS en pays tiers (notamment en Asie) est envisagée.

Transport

Déréglementation des stations hydrogène pour la mobilité

Le METI (Ministry of Economy, Trade and Industry) a décidé de revoir les réglementations liées à l’installation et l'exploitation des stations hydrogène, afin de soutenir le développement des véhicules à piles à combustible (FCV). Une vingtaine de points de réglementation seront revus au cours de l’année fiscale 2018. Le gouvernement japonais vise à porter à 50-70% la part des FCV parmi les ventes des voitures neuves en 2030. Cependant, le nombre de stations hydrogène nécessaires à ces véhicules n'est que de 91 (août 2017). L’objectif du gouvernement est d'atteindre 160 stations installées en 2020 et 320 en 2025.

Parmi les simplifications envisagées par le METI, des critères moins stricts concernant la présence de personnels dans la station ou encore la suppression de l'obligation d'installer un toit pour protéger le réservoir du soleil. Cette révision des réglementations fait suite à la demande des industriels, qui souhaitent que les coûts diminuent ; ces coûts sont aujourd'hui nettement plus élevés que ceux des stations à essence. Ils pourraient être réduits de moitié d’ici à 2020. Source : Nikkei, 22/09/2017

Concession autoroutière d'Aichi : prévision de doublement des bénéfices en 2018

Un an après la privatisation des huit liaisons autoroutières dans le département d’Aichi, le volume de passagers a augmenté de plus de 2% par rapport à la même période de l’année précédente. Aichi Road Concession, consortium rassemblant des entreprises japonaises telles que Maeda Corporation (BTP), Daiwa House et Mori Trust (Immobilier), indique que les événements organisés en partenariat avec les acteurs locaux ont un effet positif. L’augmentation du trafic s'explique également par la réduction du tarif de certaines liaisons.

Maeda Corporation prévoit un bénéfice d’exploitation de l'année fiscale 2018 de plus de 3 milliards de yen, quasiment deux fois plus qu'en 2017. Maeda poursuit ses efforts pour augmenter le nombre d'utilisateurs tout en réduisant les coûts. Parmi les aménagements prévus, la rénovation de deux aires de stationnement et la création de points de restauration proposant des spécialités locales. Les services ont également été réorganisés, pour être plus efficaces. Source : Nikkei, 28/09/2017 et Nikkei, 06/10/2017

Les informations présentées dans cette revue d'actualité bimensuelle sont identifiées par le Pôle Développement Durable du Service Economique Régional de l'Ambassade de France à Tokyo. Elles n'ont aucune vocation d'exhaustivité. Les avis exprimés sont les résumés des articles sources.