Créé pour traiter des enjeux économiques et financiers internationaux nécessitant une coordination dépassant les seuls pays développés, le Groupe des 20 (G20) s'est imposé depuis la crise de 2007-2009 comme le forum de référence en matière de coopération économique et financière multilatérale.

Suscitant lors de la crise la mise en œuvre de plans de relance budgétaires et monétaires coordonnés d'une très grande ampleur et décidant par ailleurs d'augmenter fortement les ressources du FMI et des principales banques de développement, le G20 a contribué à remettre l'économie mondiale sur un sentier de croissance, tout en impulsant plusieurs travaux d'envergure en matière financière.

Le G20 s'est ainsi attelé au renforcement de la confiance dans le système financier en engageant un travail en profondeur de re-régulation du secteur financier. Il a créé le Conseil de stabilité financière en lui confiant un rôle clé en la matière (son prédécesseur, le Forum de stabilité financière, avait une fonction et un périmètre beaucoup plus réduits). Il a donné une impulsion décisive aux travaux dits « Bâle III » qui actent une augmentation du niveau et de la qualité des fonds propres des banques et un meilleur encadrement de leur liquidité. Une capacité d'absorption de pertes a été introduite pour mieux répondre au problème des institutions jugées « trop importantes pour faire faillite ». La régulation des produits dérivés et des activités du système bancaire parallèle (shadow banking) a été renforcée.

D'une enceinte de gestion de crise, le G20 est progressivement devenu un comité directeur informel de l'économie mondiale, donnant l'impulsion politique pour la production de normes et le partage de bonnes pratiques, dans des domaines économiques et financiers de plus en plus variés. Son objectif central est la fixation de règles du jeu cohérentes et équitables régulant les activités économiques internationales (« level playing field »). En matière de fiscalité, le G20 a dynamisé les travaux de l'OCDE pour promouvoir l'échange d'informations fiscales, tout en exerçant une pression forte sur les paradis fiscaux et juridictions non coopératives. En impulsant en 2012 le plan BEPS de l'OCDE, finalisé en 2015, le G20 a par ailleurs donné une accélération sans précédent aux travaux contre l'optimisation fiscale agressive des grands groupes. La lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme a également été approfondie par le renforcement du rôle du GAFI et le durcissement de ses standards internationaux. Le G20 s'est enfin emparé d'autres sujets à dimension internationale comme le commerce, le climat ou le développement. Tirant les leçons de l'échec du cycle de Doha, il s'est notamment attaché à préserver l'importance du multilatéralisme commercial sous l'égide de l'OMC. Pour la première fois, des principes collectifs sur les investissements internationaux ont été adoptés en 2016. Par ailleurs, le G20 a soutenu l'élan politique ayant permis de parvenir à l'Accord de Paris sur le climat en 2015, ainsi qu'à l'Agenda 2030 sur le développement durable.

Si de nombreux défis demeurent, cette dynamique générée par le G20 a contribué à renforcer la résilience de l'économie mondiale et la capacité collective de réaction à l'actualité. L'année 2016 l'a illustré à plusieurs reprises (Brexit, élections américaines, terrorisme, Panama Papers). L’aptitude du G20 à faire face aux incertitudes grandissantes qui pèsent actuellement sur l'économie mondiale et sur l'avenir du multilatéralisme sera à cet égard un test décisif.

Membres du G20