La France a atteint quatre objectifs sur six de la stratégie Éducation et Formation 2020 de l'Union Européenne : un taux de décrochage scolaire inférieur à 10 %, un taux de diplômés de l'enseignement supérieur dépassant 40 % des 30-34 ans, plus de 95 % des enfants de 4 à 6 ans scolarisés en maternelle, et la formation tout au long de la vie pour plus de 15 % des adultes.

La France a atteint quatre objectifs sur six de la stratégie Éducation et Formation 2020 de l'Union Européenne : un taux de décrochage scolaire inférieur à 10 %, un taux de diplômés de l'enseignement supérieur dépassant 40 % des 30-34 ans, plus de 95 % des enfants de 4 à 6 ans scolarisés en maternelle, et la formation tout au long de la vie pour plus de 15 % des adultes.
En revanche, la France a, pour chaque domaine d'évaluation de PISA, lecture, mathématiques ou sciences, une proportion d'un peu plus de 20 % d'élèves ayant de faibles performances ; cette proportion est supérieure à la moyenne de l'OCDE, et nettement supérieure à l'objectif européen, de 15 %. Selon ces mêmes enquêtes PISA, la France présente également des résultats scolaires des élèves du secondaire en recul depuis 2000. Par exemple, le score en culture mathématique est passé de 517 pts en 2000 (500 par construction pour la moyenne de l'OCDE) à 493 pts en 2015, le recul étant intervenu essentiellement entre 2003 et 2012.
L'échec scolaire est un enjeu économique majeur car il se traduit par un taux de chômage très élevé des jeunes peu ou pas qualifiés. Il doit donc être combattu, soit par des dispositifs de remédiation ciblés sur les élèves les plus en difficulté, parmi lesquels le redoublement, soit, en amont, par le renforcement des mesures préventives.


Malgré le recul du redoublement depuis le début des années 1970, la France se situait encore en 2015 au 6ème rang des pays de l'OCDE pour la part d'élèves de 15 ans ayant redoublé. La loi pour la refondation de l'école en 2013 a amplifié cette baisse en rendant le redoublement exceptionnel. À l'issue de l'année scolaire 2015-2016, les taux de redoublement sont désormais inférieurs à 1 %, sauf en CP et en 3ème.


Cette diminution rapide du recours au redoublement est satisfaisante. Les études empiriques montrent en effet que le redoublement est globalement inefficace à moyen terme en matière de performances scolaires : une majorité de redoublants bénéficierait d’un passage dans la classe supérieure. En outre, à niveau scolaire identique, le redoublement touche prioritairement les élèves issus de milieux sociaux défavorisés. Enfin, il est coûteux. L'OCDE (2013) évalue dans le cas français le coût du redoublement pour les élèves de 6 à 15 ans à près de 1,5 Md€ en 2012.


Les études empiriques tendent à montrer que les dispositifs de remédiation les plus efficaces correspondent à un accompagnement renforcé et personnalisé, ainsi qu'à des stages de remise à niveau pendant les vacances. Du côté des mesures préventives, pourraient être expérimentées ou envisagées la mise en place de « looping » – où un enseignant suit une classe pendant 3 ans, par exemple du CP au CE2 – ainsi que des mesures plus transversales. Par exemple, de nombreuses études empiriques, notamment en France, mettent en avant l'impact positif de la réduction de la taille des classes sur la performance scolaire pour les élèves issus de milieux défavorisés dans les premiers niveaux d'enseignement.

Trésor-Éco n° 191