La croissance économique et les profonds changements intervenus depuis la fin du XIXème siècle sont allés de pair avec une augmentation sans précédent des températures et des changements plus larges dans le climat mondial. Ayant collectivement pris conscience que la poursuite du réchauffement climatique pourrait conduire à des dommages irréversibles pour la planète, la communauté internationale a confirmé à la COP21 l'objectif fixé en 2010 : contenir l'élévation de la température moyenne nettement en dessous de 2°C et poursuivre l'action menée pour limiter l'élévation des températures à 1,5°C.

Atteindre cet objectif représente un important défi économique, qui repose sur la mise en place de politiques climatiques adéquates (marchés de droits, taxe carbone). Le secteur financier joue un rôle particulier, car c'est lui qui financera la transition énergétique. La transformation de nos économies s'accompagnera d'une réorientation des investissements et des capitaux supplémentaires seront nécessaires. Pour cela, la mise en place de conditions appropriées pour le déclenchement d'investissements favorables à la transition est indispensable.

Une allocation du capital cohérente avec une économie bas-carbone repose sur et se trouve renforcée par une gestion adéquate des risques (et opportunités) liés au changement climatique par le secteur financier. Les informations sur les conséquences financières du changement climatique ainsi qu'une appropriation opérationnelle des enjeux climatiques par le secteur financier sont des facteurs clés de la gestion de ces risques.

Des initiatives ont été lancées en ce sens par certains pays et des organisations internationales. La France a été au premier plan via l'introduction ces dernières années d'un ensemble de mesures cohérentes promouvant une meilleure intégration du développement durable dans toute l’économie, y compris le secteur financier. Une étape marquante de ces efforts a été l'adoption le 17 août 2015 de la Loi relative à la Transition Energétique pour la Croissance Verte (LTECV) qui définit une stratégie de long terme, notamment une trajectoire pour la composante carbone des taxes énergétiques, et encourage une appropriation du sujet par le secteur financier, notamment à travers son article 173.

Trésor-Éco n° 185