En 2015, l'activité économique mondiale a décéléré, avec de fortes disparités selon les zones. Dans les économies avancées, l'activité a poursuivi son expansion, avec une croissance allante dans les pays anglo-saxons. Dans les économies émergentes en revanche, le ralentissement s'est poursuivi. L'activité mondiale se redresserait dès 2016 et accélèrerait en 2017, portée à la fois par le redressement des économies émergentes, après cinq années consécutives de décélération de l'activité, et par l'accélération de l'activité des économies avancées en 2016 suivie d'une stabilisation de la croissance en 2017.

Les économies émergentes ont été peu dynamiques en 2015. Le ralentissement de l'activité se poursuit en Chine tandis que le Brésil et la Russie connaissent de profondes récessions. L'Inde et, dans une moindre mesure, la Turquie se distinguent au contraire par une croissance résiliente. Les économies émergentes accélèreraient graduellement en 2016 et 2017, avec une situation moins défavorable au Brésil et en Russie faisant plus que compenser la poursuite du ralentissement économique chinois.

Dans les pays anglo-saxons, après une année 2015 dynamique dans le sillage d'une forte demande intérieure, l'activité maintiendrait son rythme, voire ralentirait légèrement sur l'horizon de prévision, tout en restant au-dessus du potentiel de croissance. Au Japon, la reprise amorcée en 2015, marquée par quelques à-coups notamment en fin d'année, se poursuivrait en 2016. Toutefois, en 2017 l'activité marquerait le pas en raison de la hausse de la Taxe sur la Valeur Ajoutée (TVA) attendue au 1er avril 2017.

En zone euro, la reprise s'est renforcée en 2015 tout en restant hétérogène. La forte baisse des taux d'intérêt, favorisée par la politique monétaire mise en place par la BCE, ainsi qu'une moindre consolidation budgétaire et des prix du pétrole bas continueraient à soutenir l'activité sur l'horizon de prévision.

Le commerce mondial en volume a nettement ralenti en 2015, freiné par la contraction des importations en Russie, au Brésil et en Chine notamment. Il accélèrerait en 2016 et 2017, porté par le redressement graduel des économies émergentes. Compte tenu de la structure de ses échanges, la demande mondiale adressée à la France a moins souffert du ralentissement observé dans les économies émergentes en 2015 mais elle bénéficierait également moins du rebond attendu dans ces économies en 2016. Ainsi, elle accélérerait modérément en 2016 et plus fortement en 2017, soutenue par l'accélération attendue des échanges au sein de la zone euro.

Les gains liés à la baisse passée des prix du pétrole ainsi qu'au change favorable pourraient être investis ou consommés plus rapidement que prévu au sein des économies avancées, accélérant ainsi la croissance. A contrario, le ralentissement de la demande chinoise lié aux surcapacités industrielles et au rééquilibrage de l'économie pourrait être plus important que prévu, mais entraînerait probablement une réaction plus appuyée des autorités chinoises pour soutenir la demande. Enfin, les cours des matières premières - du pétrole notamment - et des changes sont soumis à de nombreux aléas, pouvant constituer, le cas échéant, un renfort ou un frein à l'activité des pays avancés et émergents. Au total, les aléas pesant sur ce scénario sont équilibrés.

Trésor-Éco n° 167