Le recours aux sanctions économiques comme instrument diplomatique est loin d'être récent. L'étude de référence publiée par Hufbauer, Schott et Elliott en 2007, répertorie ainsi plus de 200 cas de régimes de sanctions mis en place depuis le début du 20ème siècle. Encore récemment, les sanctions prises à l'encontre de la Russie ou la levée à venir des sanctions contre l'Iran montrent l'actualité du sujet.

La littérature empirique demeure toutefois partagée sur le bilan des sanctions économiques : la singularité de chaque épisode de sanctions (par le type de mesures mise en œuvre, par la nature de l'objectif politique visé, ou encore par la coalition des pays émetteurs) rend en effet une analyse comparative particulièrement complexe.

Un second facteur de complexité réside dans l'articulation entre deux objectifs distincts qui doivent être assignés à chaque régime de sanctions, à savoir un objectif politique final et un objectif économique intermédiaire par lequel s'exerce la pression sur le pays cible.

L'efficacité des sanctions suppose, dès lors, que l'objectif économique intermédiaire qui est poursuivi soit bien défini et ait une réelle capacité à infléchir une position politique.

À partir d'une analyse des mécanismes microéconomiques et macroéconomiques en jeu, ce numéro de Trésor-Éco propose un certain nombre de principes permettant d'une part d'améliorer les chances de succès et, par conséquent, l'efficacité des politiques de sanctions et d'autre part de minimiser le coût économique induit pour les pays émetteurs. In fine, l'amélioration de l'instrument des sanctions permet également d'en renforcer la crédibilité.

Trésor-Éco n° 150