La série des Documents de Travail présente des travaux menés au sein de la DG Trésor, diffusés dans le but d’éclairer et stimuler le débat public. Ces travaux n’engagent que leurs auteurs.

Les flux de capitaux internationaux ont un rôle important en mettant en relation les agents à besoin de financement et ceux qui disposent de capacités de financement, contribuant ainsi au financement de l’activité réelle. Cependant, ces mouvements de capitaux peuvent avoir un effet perturbateur sur le fonctionnement même du système monétaire international (SMI), en cas notamment de retournements brutaux et massifs des flux. Aussi convient-il d’analyser la dynamique qui sous-tend les mouvements de capitaux internationaux, afin de pouvoir déterminer les foyers de tension éventuels et évaluer in fine la robustesse du SMI actuel.

La politique monétaire des pays développés et la perception du risque par les investisseurs exercent désormais un rôle prépondérant sur les mouvements de capitaux en termes bruts : elles ont un impact sur les flux des résidents d’une économie envers les non-résidents, mais aussi entre les non-résidents et les résidents d’autre part. La dynamique des flux de capitaux doit donc s’analyser sous cet angle, plutôt qu’en termes nets uniquement.

Cette étude montre que la dynamique globale des flux bruts de capitaux internationaux a beaucoup changé depuis la crise de 2008, à la fois en termes de montants, de types de flux et d’investisseurs. Par ailleurs, une analyse plus fine permet de mettre en évidence une nouvelle dynamique bilatérale des flux, entre les pays ou entre zones géographiques.

Dans ce nouveau contexte international, l’évolution de la dynamique globale des flux bruts de capitaux semble plutôt aller dans le sens d’une plus grande robustesse du SMI. En revanche, sur le plan bilatéral, des foyers de tensions sur les flux de capitaux sont perceptibles.

Compte tenu de ces évolutions, les activités de supervision du SMI conduites par les institutions internationales apparaissent essentielles, afin de s’assurer de la stabilité du système. Les pouvoirs publics y contribuent notamment à travers la mise en œuvre de politiques macroprudentielles. Celles-ci semblent devoir être poursuivies dans un cadre approprié favorisant la coopération entre les pays.