La série des Documents de Travail présente des travaux menés au sein de la DG Trésor, diffusés dans le but d’éclairer et stimuler le débat public. Ces travaux n’engagent que leurs auteurs.

Le secteur des services est difficile à appréhender par les outils usuels de prévision conjoncturelle. En effet, les données dures que sont les indices de chiffres d’affaires, parce qu’ils dérivent des déclarations fiscales de TVA, sont disponibles tardivement, tandis que les modèles uniquement basés sur les soldes d’enquêtes sont relativement peu performants. En particulier, les enquêtes semblent sous-estimer l’activité dans les services depuis plus d’un an, reflétant sans doute le pessimisme des employeurs interrogés, dans un contexte d’incertitude économique important pesant tant sur les ménages que sur les entreprises.

S’agissant de la prévision de la consommation de services, une partie de ce décalage peut à court terme être levée en jouant à la fois sur la modélisation et les variables sollicitées. Par parallélisme avec les méthodes des comptes trimestriels, on sépare au sein de cet agrégat la partie estimée par le choix d’une cible et qui est par construction difficile à relier à des indicateurs conjoncturels, de celle qui, plus volatile, est estimée sur la base des indices de chiffres d’affaires. Recourir ainsi à des prévisions désagrégées permet d’améliorer leur performance par rapport à des prévisions globales de la consommation des ménages en services. Malgré tout, quels qu’ils soient (étalonnages directs, modèles mixtes, modèles à facteurs), les modèles de prévision de la demande intérieure en services restent décevants. Estimer directement la production de services dans une approche globale semble donc nécessaire pour affiner l’analyse de ce secteur et assurer la cohérence macroéconomique des estimations plus fines réalisées dans notre modèle macro sectoriel de prévision. La mobilisation des modèles à facteurs pour la prévision directe de la production de services, semble pertinente en ce sens qu’elle sollicite un grand nombre de variables, permettant notamment de capter les effets indirects des autres secteurs sur l’activité des services. Elle permet de reproduire correctement l’évolution de la production de services, sans être particulièrement affectée par la tendance baissière des soldes d’activité dans les services.