Les enquêtes de conjoncture sont les premiers indicateurs disponibles et mobilisés par les économistes pour prévoir l'activité économique à court terme. Or, depuis la mi-2012, les indices de climat des affaires et les indices composites, indicateurs résumés des réponses données aux différentes questions des enquêtes (sur l'activité passée, sur l'activité à venir, sur les effectifs, etc…), ne semblent plus évoluer de concert avec l'activité économique en France. En effet, alors que cette dernière affiche une certaine résistance, les indices de climat des affaires mesurés par l'Insee et la Banque de France se sont maintenus à bas niveau et l'indice PMI (pour Purchasing Managers Index) évolue continûment dans la zone correspondant à une contraction de l'activité.

À cet égard, la France semble faire exception ; au sein des autres économies de la zone euro pour lesquelles Markit calcule également des indices PMI, on ne constate pas de déconnection marquée entre l'activité économique et les indices résumés.

Pour la France, ce problème de décrochage manifeste entre indicateurs résumés et réalité économique se réduit lorsque l'on utilise les soldes détaillés des enquêtes de conjoncture. Ainsi, les prévisions effectuées à partir des soldes détaillés des enquêtes de l'Insee et de la Banque de France restent actuellement performantes pour rendre compte des évolutions de la croissance, tandis que celles fondées sur les indices PMI ne semblent plus pertinentes (cf. graphique ci-après).

Les meilleures performances des enquêtes réalisées par l'Insee et la Banque de France pourraient être liées aux tailles respectives des panels d'entreprises interrogées : là où les enquêtes de l'Insee et de la Banque de France interrogent près de 10 000 entreprises, l'enquête PMI en interroge 10 fois moins.

Trésor-Éco n° 125