À l'été 2013, l'activité est mieux orientée dans la majorité des économies avancées, tandis que les signes de ralentissement se multiplient dans les économies émergentes. Le climat des affaires s'améliore des deux côtés de l'Atlantique et a conduit la Réserve Fédérale américaine à annoncer en juin un ralentissement prochain de ses achats de titres, générant un regain de tensions généralisé sur les marchés financiers. Pour autant, la bonne tenue de l'activité au cours du 1er semestre 2013 aux États-Unis et au Royaume-Uni devrait se poursuivre, les indicateurs conjoncturels restant bien orientés. L'économie japonaise maintient un rythme de croissance soutenu, sous l'effet de la politique économique très expansionniste menée depuis le début de l'année. Dans la zone euro, l'amélioration/moindre dégradation généralisée a permis une sortie de récession. En sens opposé, dans les économies émergentes, Chine en tête, l'activité a été moins allante, confirmant les signaux de ralentissement observés depuis le printemps.

En 2013, la croissance mondiale resterait toutefois modeste, proche de celle de 2012. Dans la zone euro, l'activité se contracterait de nouveau en raison des nombreux freins qui pèsent sur la croissance : l'effort de désendettement public et privé toujours important, les problèmes de financement de l'économie,  notamment dans les pays du Sud. Dans le reste du monde, l'activité resterait plus dynamique. Aux États-Unis, elle continuerait de progresser à un rythme modéré, limité par les mesures de consolidation budgétaire. Au Japon, elle serait tirée par la politique économique très expansionniste, tant au niveau monétaire que budgétaire. Enfin, dans les économies émergentes, la croissance serait proche de celle de l’année passée, soit nettement inférieure à celle prévalant avant 2008.

En 2014, l'activité mondiale accélèrerait légèrement, du fait d'une croissance plus dynamique aux États-Unis et surtout d'une reprise en Europe, en raison d'un moindre effort budgétaire. La levée progressive des freins permettrait le redémarrage de l'activité dans la zone euro, qui resterait toutefois modéré et caractérisé par des disparités importantes. L'Allemagne bénéficierait d'une reprise des moteurs privés en raison de fondamentaux favorables, mais l'Espagne et l'Italie seraient encore affectées par des problèmes de désendettement et/ou de financement de l'économie. Enfin, le dynamisme des exportations dans la zone euro serait tiré par le rebond du commerce mondial, amplifié par l’amélioration des performances à l’exportation des entreprises. Aux États-Unis, la croissance gagnerait en vigueur du fait d'une demande privée plus allante, les mesures de consolidation diminuant et le désendettement des ménages étant déjà bien avancé. Au Royaume-Uni, la croissance serait également plus allante, tirée par l'amélioration de l’environnement international. À l'inverse, l'activité ralentirait au Japon du fait d'un effort massif de consolidation en raison du contrecoup du stimulus budgétaire de 2013 et de la hausse de la taxe à la consommation. Enfin, la croissance des économies émergentes resterait relativement faible en comparaison aux années 2000.

Après une période d'atonie en 2012 et 2013, le commerce mondial rebondirait en 2014 (5¼ %), sous l'impulsion du redémarrage de l'activité attendu à la fois dans la zone euro et dans le reste du monde. La demande extérieure adressée à la France aurait le même profil.

L'amélioration de la situation économique mondiale pourrait être plus rapide si le surplus d’épargne dans les pays disposant de marges de manœuvre était mobilisé. A contrario, une sortie trop rapide des mesures de politique monétaire aux États-Unis, un ralentissement plus marqué dans les économies émergentes ou une montée des tensions géopolitiques au Moyen Orient entraveraient la reprise en cours.

Trésor-Éco n° 119