Pour les pays en situation de crise de balance des paiements ou de déficits courants excessifs, la dépréciation du taux de change nominal permet d'améliorer rapidement la compétitivité. Les pays membres d'une union monétaire ou en régime de change fixe qui choisissent de conserver la parité de leur devise avec un étalon ne disposent pas de cet instrument, sauf à remettre en cause leur ancrage.

Entre 1980 et 2010, trente-huit cas d'ajustement de solde courant de plus de 5 points de PIB ont été identifiés dans trente-deux pays, en régime de change fixe ou appartenant à une union monétaire.

L'échantillon de pays identifiés est d'une grande diversité géographique et comprend à la fois des économies développées et émergentes. Les ajustements identifiés ont été d'une durée et d'une ampleur variables selon les pays.

Si l'on exclut les cas de pays qui ont bénéficié de conditions particulièrement favorables, deux cas polaires d'ajustement apparaissent, selon les facteurs identifiés : les ajustements contraints, réalisés sous la pression des marchés - les agents publics et privés subissent un durcissement de leurs conditions de financement et contractent leur demande en conséquence ; les ajustements autonomes, réalisés dans un contexte de pression modérée des marchés et de volonté politique d'améliorer la compétitivité et de développer les exportations.

Les facteurs externes facilitant l'ajustement (amélioration des termes de l'échange, dépréciation de la devise-étalon, hausse de la demande mondiale, transferts) ont joué, dans la plupart des cas, un rôle facilitateur important.

Trésor-Éco n° 115