En fin d'année 2012, le commerce international et l'activité mondiale ont marqué le pas, en partie sous l'effet de facteurs temporaires. Aux États-Unis, la stabilité de l'activité est provenue essentiellement de la baisse des dépenses militaires et de l'impact sur la production et les stocks de l'ouragan Sandy, qui ont contrebalancé le dynamisme des dépenses privées. Le recul de l'activité au Royaume-Uni a compensé l'activité allante du 3e trimestre, qui avait bénéficié alors des Jeux Olympiques de Londres notamment. En zone euro, le recul de l'activité, plus marqué au 4e trimestre qu'au 3e trimestre, a pu surprendre au regard de la dissipation progressive des tensions financières sur la période. Il est toutefois également à mettre au passif d'effets temporaires chez les principaux partenaires de la zone euro comme en son sein : hausse de la taxation indirecte en Espagne et aux Pays-Bas et chute de la production automobile en Allemagne.

Pour le début de l'année 2013, les premières informations conjoncturelles disponibles laissent attendre une amélioration de l'activité mondiale qui demeure encore fragile. La confiance des agents est en hausse. Aux États-Unis, ces améliorations proviennent de la résolution des principales questions budgétaires (fiscal cliff) et, en zone euro, elles sont à mettre à l'actif de l'action combinée des États membres et des institutions européennes, notamment de la Banque centrale européenne.

À l'horizon 2014, l'activité des économies avancées accélérerait progressivement, à un rythme toujours inférieur à celui d'avant crise toutefois, et resterait caractérisée par des disparités encore importantes. Ce redémarrage, conditionné à la poursuite de la levée de l'incertitude, serait permis par un raffermissement des moteurs privés dans certaines économies avancées, aux États-Unis au premier chef, et dans un contexte de moindre consolidation budgétaire en zone euro. Les disparités de croissance traduiraient la persistance de freins dans certains pays de la zone euro (processus de désendettement des ménages, des entreprises et des administrations publiques et/ou faiblesses structurelles), la situation plus avancée des États-Unis en matière de désendettement des agents privés et de reprise du marché immobilier, et la politique budgétaire encore expansionniste au Japon. Le dynamisme des économies émergentes, notamment la Chine, soutiendrait le redémarrage des économies avancées via le canal commercial.

L'évolution de la situation économique est soumise à des aléas. Les moteurs privés pourraient se montrer plus dynamiques que prévu, notamment aux États-Unis et en Allemagne, en raison de la situation relativement confortable des entreprises dans ces deux économies. À l'inverse, un regain durable de tensions financières en zone euro prolongerait l’incertitude et pourrait peser sur la reprise. La situation économique mondiale est également sujette à l’évolution des politiques économiques menées.

Trésor-Éco n° 112