L'Asie a été de loin la région la plus dynamique du monde au cours de la dernière décennie, portée notamment par le rapide développement de la Chine, de sorte qu'elle contribue désormais à plus des deux tiers de la croissance mondiale.

Les pays d'Asie sont, pour la plupart, engagés dans une dynamique de convergence progressive de leur niveau de revenu vers celui des économies avancées, et de développement de leurs infrastructures physiques et financières. Les besoins essentiels non pourvus restent conséquents, ce qui devrait contribuer à soutenir une dynamique de croissance appelée à se poursuivre d'ici à 2020.

Une intégration régionale croissante accompagne cette dynamique. Cette intégration est d'abord commerciale, avec des accords régionaux ou des traités bilatéraux de libre-échange, qui ont fait progresser la part du commerce intra-zone, en partie avec l'organisation de chaines de production et la spécialisation de certains pays dans la logistique. Elle est également financière avec le développement croissant des marchés financiers domestiques en monnaie locale.

Le modèle de croissance des pays asiatiques est largement fondé sur leurs excédents extérieurs, qui résultent pour partie de politiques de soutien aux secteurs exportateurs. L'accumulation de ces excédents, dans un contexte de changes imparfaitement flexibles, explique la majeure partie de la croissance des réserves de change mondiales.

Dans la majorité des pays asiatiques, la très forte épargne nationale s'accompagne d'un taux d'investissement relativement bas. Celui-ci devra croître pour réaliser les dépenses d'infrastructure et d'éducation nécessaires au maintien du potentiel de croissance.

La situation de la Chine et du Vietnam est différente : l'investissement a augmenté, mais est devenu moins productif ces dernières années. Un rééquilibrage du modèle de croissance chinois vers la consommation devrait avoir lieu à terme, en liaison avec le vieillissement de la population. À plus court terme, on ne peut exclure un scénario de crise lié à l'endettement domestique et au secteur immobilier.

Trésor-Éco n° 109