Les perspectives économiques mondiales à l'été 2012 restent particulièrement liées à la résolution de la crise en zone euro. Les décisions monétaires prises fin 2011 ont permis une détente sensible des tensions financières et ont contribué à la stabilisation de l'activité début 2012. Les développements récents en Espagne et en Grèce, avant les élections, ont à nouveau accru les craintes et dégradé les perspectives à court terme de la zone euro, notamment dans les économies du Sud. En Allemagne, l'activité fait preuve de résistance, bénéficiant d'une consommation des ménages résiliente et d'un commerce extérieur tiré par les exportations vers les pays en dehors de la zone. Au Royaume-Uni, elle est dégradée, principalement par le comportement attentiste des entreprises.

Dans les autres régions du monde, l'activité est un peu mieux orientée. Aux États-Unis, la dissipation rapide des tensions a permis à l'économie de croître progressivement au cours des derniers trimestres, bénéficiant de créations d'emploi dynamiques quoiqu'en ralentissement sur les derniers mois. En Chine, le ralentissement de l'activité provient pour l'essentiel du commerce mondial mais la croissance reste relativement dynamique. Au Japon, à la suite de la catastrophe naturelle de mars 2011, la croissance bénéficie des dépenses publiques et privées de reconstruction.

À l'horizon 2013, les perspectives de croissance seraient pénalisées par le processus long de désendettement des administrations publiques, des ménages et des entreprises qui continue de concerner une majorité d'économies avancées. La situation dégradée dans laquelle se trouvent les marchés du travail, en Europe et aux États-Unis, pèserait également sur le redémarrage de l'activité. Sous l'hypothèse d'une normalisation progressive de la situation financière, l'activité en zone euro serait ainsi en léger recul en 2012 puis repartirait modérément en 2013. Elle resterait caractérisée par l'accroissement des hétérogénéités, avec d'un côté les pays du Sud de l'Europe (Espagne et Italie) en récession et de l'autre l'Allemagne qui résisterait. Au Royaume-Uni, l'activité serait pénalisée en raison du processus d'assainissement des finances publiques. La croissance américaine serait modérée et rythmée par la politique budgétaire, laquelle devrait être nettement restrictive en 2013. Au Japon, le profil de l'activité serait lié au calendrier des plans de reconstruction avec une croissance plus soutenue en 2012 qu'en 2013. En Chine, l'activité devrait rester vigoureuse.

La situation économique est entourée d'incertitudes particulièrement importantes provenant, en premier lieu, de l'évolution de la situation en zone euro. Les derniers événements en Espagne et en Grèce ont retardé la sortie de crise et confirment la fragilité dans laquelle se trouve l'économie européenne. Les décisions prises à l'occasion du Conseil européen des 28 et 29 juin pourraient conduire à un apaisement plus rapide des tensions et favoriser l'activité.

Trésor-Éco n° 104