La série des Documents de Travail présente des travaux menés au sein de la DG Trésor, diffusés dans le but d’éclairer et stimuler le débat public. Ces travaux n’engagent que leurs auteurs.

Les transports collectifs franciliens sont à la recherche de financements. Si les ressources pouvant être mobilisées sont nombreuses (hausse des tarifs pour les usagers, hausse de la participation des entreprises, poursuite de l’effort budgétaire des collectivités et de l’État, etc.), leurs incidences économiques sont potentiellement très différentes. Ce document de travail vise à éclairer ces débats en étudiant la question de l’augmentation des tarifs pour les usagers. Il montre qu’une hausse de prix des transports en commun, accompagnée d’une hausse équivalente du prix de l’usage de l’automobile, génère un gain net de bien-être pour la collectivité. Ce résultat s’explique principalement par le fait que, dans ce cas, le report modal des transports collectifs vers la route est quasi nul. La hausse tarifaire impacte alors positivement le profit de l’opérateur de transport, ce qui engendre in fine une baisse du besoin de subventions publiques. En revanche, une augmentation unilatérale du prix des transports en commun est susceptible de dégrader le bien-être collectif. Ce résultat s’explique essentiellement par l’impact du report modal : à tarification automobile donnée, une hausse du prix des transports en commun engendre une augmentation de l’usage automobile et des externalités négatives associées (congestion, accidents, pollution, etc.). Cette conclusion est toutefois moins robuste que la précédente. Par exemple, si l’on considère un coût d’opportunité des fonds publics de 0,5, au lieu des 0,3 usuels, les conclusions sont inversées : une hausse de prix unilatérale des transports collectifs engendre alors un gain net de bien-être collectif. Quoi qu’il en soit, l’effet potentiellement négatif d’une hausse de prix disparaît dès lors que le prix de l’usage de l’automobile augmente avec celui des transports collectifs. En ce sens, la hausse du prix des transports urbains (transports collectifs et automobile) apparaît comme une option économiquement efficace pour répondre aux besoins de financement des transports collectifs franciliens.