La convergence des niveaux de vie des Nouveaux États membres de l'Union européenne  (NEM) vers le niveau de vie européen moyen a été particulièrement rapide au cours de la décennie 2000. Pour plusieurs pays de la région (pays baltes et Bulgarie), le PIB par tête exprimé en parité de pouvoir d'achat (PPA) - un indicateur qui permet de comparer les niveaux de vie entre pays - a augmenté de plus de 100 % entre 1999 et 2008, quand celui des États membres de la zone euro n'a augmenté que de 30 % en moyenne.

Les NEM ne présentent pas, toutefois, des vitesses de convergence homogènes des niveaux de vie sur la période considérée (1999-2008). Ainsi, les NEM peuvent être séparés en deux groupes en fonction du sentier de convergence suivi. On trouve un premier groupe constitué de la Pologne, la Hongrie et la République tchèque, dont le niveau de vie en 1999 était le plus élevé des NEM et dont la vitesse de convergence en dix ans a été lente relativement à un deuxième groupe, composé des pays baltes, de la Bulgarie et de la Roumanie.

Il apparaît que la crise financière a fortement affecté la croissance économique des pays de la région, enrayant les divers processus de rattrapage en cours, plus particulièrement pour les pays du deuxième groupe à convergence rapide. En effet, le PIB par tête en PPA recule pour tous les NEM entre 2008 et 2009, les pays à convergence rapide accusant un recul d'ampleur particulièrement forte entre ces deux années.

L'extrapolation du PIB par tête en PPA en 2010 montre que le niveau de vie progresse à nouveau pour la plupart des NEM entre 2009 et 2010, mais à des rythmes inférieurs à ceux connus sur la période 1999-2008. Ceci confirme que si une « déconvergence » durable ne semble pas à l'œuvre, la crise pourrait avoir ralenti les processus de convergence en cours chez les NEM.
Ce ralentissement des rythmes de progression des niveaux de vie en 2010 relativement aux rythmes observés sur la décennie passée est, encore une fois, plus marqué chez les pays du deuxième groupe.

L'ampleur du recul observé dans les pays du second groupe est liée en partie à leurs déséquilibres macroéconomiques. Ceci devrait les inciter à mettre en oeuvre une stratégie de croissance plus équilibrée et plus soutenable.

Trésor-Éco n° 82