La série des Documents de Travail présente des travaux menés au sein de la DG Trésor, diffusés dans le but d’éclairer et stimuler le débat public. Ces travaux n’engagent que leurs auteurs.

Dans le cadre de la lutte contre le réchauffement climatique, les États membres de l’Union Européenne ont adopté en avril 2009 une directive sur la promotion de l’utilisation des énergies renouvelables (2009/28/CE). Parmi les mesures énoncées, la directive fixe un objectif d’incorporation d’une part de 10 % d’énergies renouvelables dans la consommation totale de carburants automobiles pour 2020. Actuellement, les principaux substituts aux carburants fossiles sont les biocarburants. Alors que la première génération, produite à partir de cultures alimentaires, a été vivement critiquée ces dernières années, les espoirs se sont reportés sur les biocarburants de seconde génération (biodiesel et bioéthanol principalement) produits à partir de tout type de matière végétale (plantes entières, ligneuses ou herbacées, résidus agricoles et sylvicoles…). L’émergence de ces filières n’étant pas attendue avant 2015 – 2020, il existe encore peu d’études donnant des estimations des coûts de production futurs et des impacts environnementaux des procédés envisagés.

Ce document vise à évaluer l’efficacité économique potentielle de trois technologies de production de biodiesel de seconde génération dans le cadre de la lutte contre l’effet de serre. D’une part, la comparaison des coûts de production estimés avec ceux du gazole fossile et ceux des biocarburants de première génération permet de juger de leur compétitivité. D’autre part, la mise en regard des surcoûts de production des trois procédés (par rapport à leur équivalent fossile) avec les bénéfices climatiques attendus (données bibliographiques) permet de calculer le coût de la tonne de dioxyde de carbone (CO2) évitée par ces technologies.

L’étude montre que les bilans environnementaux annoncés pour les procédés de seconde génération sont nettement meilleurs que ceux de la première, que ce soit au niveau de l’impact sur l’effet de serre ou au niveau des autres impacts environnementaux. Cependant les coûts de production des procédés de seconde génération, calculés pour différents scénarios de prix des matières premières, sont nettement supérieurs à ceux des procédés de première génération. Il en résulte des coûts à la tonne de CO2 évitée très élevés. Aussi, à l’horizon 2020, les technologies de seconde génération ne pourraient émerger sans soutien public, qui serait par ailleurs coûteux. Toutefois, il existe une incertitude forte sur de nombreux paramètres et les gains potentiels de réduction des coûts liés au progrès technique, qui peuvent être importants, n’ont pas été évalués dans le cadre de cette étude. Dans l’objectif du développement d’une part de 10 % d’énergies renouvelables dans les transports d’ici 2020, le soutien à la recherche est donc fondamental, afin de favoriser l’optimisation des différentes filières alternatives.