Un rééquilibrage graduel de la croissance chinoise au profit de la consommation privée favoriserait la stabilité de l'économie mondiale : il se traduirait par une baisse de l'excédent courant chinois et contribuerait ainsi à la résorption des déséquilibres mondiaux.

La stabilisation de la population active chinoise d'ici 2015 et l'épuisement d'une grande partie du réservoir de migrants dans les campagnes (en majorité des hommes de la classe d'âge 18-30 ans), parce qu'ils devraient entrainer des pénuries de main d'œuvre, pourraient pousser à la hausse les salaires et contribuer à moyen terme à une partie de ce rééquilibrage de la croissance.

Le plan de relance annoncé en novembre 2008 est essentiellement centré sur les infrastructures et le plan de couverture santé « universelle » constitue un pas dans la bonne direction, mais il comprend une part importante d'investissement (construction d'hôpitaux).

Les réformes structurelles nécessaires au rééquilibrage sont relativement bien identifiées ; elles consisteraient notamment dans : (i) l'amélioration de la redistribution des profits des entreprises et l'ajustement progressif du taux de change, de façon à accroître le pouvoir d'achat du consommateur chinois ; (ii) l'amélioration des politiques sociales, afin de faire baisser l'épargne de précaution ; (iii) et enfin le développement et la libéralisation des marchés financiers, afin d'en assurer l'accès aux ménages et aux PME.

Trésor-Éco n° 75