L'activité mondiale, après la grande récession de 2008-2009, s'est stabilisée au printemps 2009 puis redressée pendant l'été, où la plupart des économies sont sorties de récession. Mais la reprise est fragile : si au 4e trimestre le rebond s'est confirmé aux États-Unis et au Japon, l'activité s'est essoufflée dans la plupart des pays européens.

Le rebond a jusqu'ici reposé sur les plans de relance et le cycle des stocks. Toutefois, les conditions sont désormais propices à l’émergence d’une reprise progressive portée par le commerce mondial qui bénéficie de la vivacité de la demande des pays émergents. L'inflation serait contenue, sauf au Japon, où elle resterait négative.

Les déséquilibres internes constituent toutefois un frein à la reprise à moyen terme. La croissance des économies américaine, britannique et espagnole a en effet reposé depuis 2000 sur une forte croissance du crédit aux ménages, principalement hypothécaire.  De plus, les entreprises européennes ont trop financé leur investissement par effet de levier. À l'endettement privé est venu s'ajouter l'endettement public, très sollicité par la plupart des gouvernements. La résorption de ces déséquilibres sera longue : les ménages font face à la hausse du chômage et à des effets de richesse immobilière négatifs ; les entreprises restent pénalisées par d'importantes capacités inutilisées et une demande modérée, qui ne les incitent pas à profiter de l'accroissement des taux de marge pour investir.

Un taux d'épargne moins élevé qu'anticipé et un rebond plus marqué sur les marchés financiers pourraient conduire à une reprise plus franche de l'activité. À l'inverse, un creusement des déséquilibres mondiaux ou un accroissement des pressions déflationnistes représentent un risque à la baisse.

Si 2009 est une année de grande récession, elle est aussi celle du début de la reprise : le PIB mondial, en chute de 1,0 % en 2009, devrait progresser de +3,4 % en 2010 et +3,7 % en 2011.

Trésor-Éco n° 73