Depuis 1970, le  marché de l'environnement  a subi une évolution très rapide. Limité à l'origine à la dépollution, il s'est depuis dix ans élargi avec l'apparition, dans la plupart des secteurs de l’économie, de produits et technologies « propres ».

Le marché de l'environnement reste difficile à appréhender en termes statistiques, en raison de l'absence de définition standardisée. Néanmoins, le Programme des Nations-Unies pour l'Environnement (PNUE) l'évalue aujourd'hui à 1400 Md€, soit 2,5 % du PIB mondial. Il devrait connaître dans les prochaines années une croissance forte, d'environ 10 % par an, tirée essentiellement par les nouveaux secteurs (énergies renouvelables et efficacité énergétique) et les pays émergents, comme la Chine, premier producteur mondial de photovoltaïques. 

La spécificité du marché de l'environnement réside dans le fait que son émergence et sa croissance dépendent beaucoup de l'intervention publique, au travers de politiques règlementaires et tarifaires. La prise de conscience de l'enjeu environnemental, malgré des réticences encore fortes, conduit à des politiques de plus en plus volontaristes, qui ont récemment connu une accélération via les plans de relance verte.

Cinquième exportateur mondial, la France dispose aujourd'hui de leaders mondiaux pour l’eau et les déchets, le nucléaire et le ferroviaire, mais elle est encore peu positionnée sur les « nouvelles » technologies de l'environnement, appelées à des perspectives de croissance fortes (énergies renouvelables, stockage de l'énergie, batteries pour véhicules propres…). Elle ne dispose donc pas d’une spécialisation optimale pour tirer partie de la croissance « verte » mondiale.

Sur ces technologies, la France ne bénéficie pas de  l'avantage concurrentiel que donne aux éco-entreprises locales le développement précoce de règlementations et politiques tarifaires  environnementales sur le marché intérieur. Mais elle peut désormais rattraper ce retard relatif par une politique d’innovation dans le cadre du Grenelle de l'Environnement et de l’Emprunt national.

Trésor-Éco n° 70