Le surplus distribuable est la part de la croissance du PIB disponible pour améliorer la rémunération des facteurs de production. Il a une double origine : gains de productivité et évolution du prélèvement opéré par le reste du monde, au travers des variations des termes de l'échange. C'est donc la part de la croissance qui n'est pas affectée à la rémunération des facteurs de production additionnels, mesurée au prix d'utilisation sur le marché intérieur.

Le surplus distribuable est réparti entre les administrations publiques, via des modifications de la fiscalité indirecte, les salariés et les non salariés, via des évolutions des rémunérations horaires et les détenteurs du capital, via des évolutions du rendement du capital.

Depuis les années 80, le surplus distribuable a fortement diminué en moyenne, en grande partie en raison du ralentissement de la croissance de la productivité, qui a diminué de plus de 0,5 point de PIB. Depuis le début des années 90, le surplus distribuable annuellement est en moyenne inférieur à un point de PIB.

Depuis les années 90, l'essentiel du surplus distribuable a été consacré à l'augmentation de la rémunération du travail, ce qui est conforme à la répartition théorique lorsque la croissance est équilibrée. La rémunération du capital a, elle, fluctué entre le début des années 90 et les années 2000, permettant d'absorber les évolutions de la fiscalité indirecte.

La baisse de la rémunération du travail dans la valeur ajoutée (VA) au cours des années 1980 est davantage la conséquence de la substitution capital/travail, que d'une baisse de la rémunération relative du travail par rapport au capital et n'est pas incompatible avec une redistribution du surplus en faveur des travailleurs. Depuis le début des années 1990, la stabilité du partage de la VA est la conjonction de la substitution capital/travail et de l'affectation du surplus distribuable à la rémunération du travail.

D’une année à l’autre, la volatilité du surplus distribuable est principalement liée à celle du prix de l’énergie. Ces chocs conjoncturels sont principalement amortis par la rémunération du capital.

Trésor-Éco n° 59