L'enquête de conjoncture de l'Insee auprès des ménages permet d’établir une modélisation du comportement de la consommation des ménages en biens et services. La modélisation est cependant plus fragile lors des retournements de cycle.
L’enquête de conjoncture auprès des ménages permet de révéler en onze questions la perception des ménages sur leur environnement économique. Ces réponses sont synthétisées par un indicateur résumé, l’indicateur de confiance des ménages, qui retrace bien la tendance commune aux onze soldes d’opinion.

Jusqu'en 2003, les ménages avaient un comportement de réponse en lien étroit avec les évolutions du chômage. De 2003 à 2007, la préoccupation de l'inflation semble avoir pris de plus en plus d'importance et le lien entre le chômage et les résultats globaux de l'enquête s'est estompé, notamment lorsque le chômage a baissé. Avec la crise actuelle, le chômage semble être redevenu un déterminant essentiel des réponses à l’enquête.

En fait, il semble que les ménages soient surtout influencés dans leurs réponses à l'enquête par ce qui est le plus négatif, basculant d'une préoccupation dominante d'inflation lorsqu'elle est élevée à une préoccupation dominante de chômage lorsqu'il est haut.

Le lien entre les évolutions de l’indicateur résumé et celles de la consommation des ménages est trop lâche, surtout entre 2003 et 2007 où les évolutions ont été inverses, pour établir une prévision fiable de la consommation à court terme à partir de ce seul indicateur. En revanche, le recours à certains des soldes de l’enquête permet de retracer l’essentiel de la dynamique de la consommation à court terme.

Trésor-Éco n° 58