Environ 100 000 entreprises françaises exportent des biens, d'après les Douanes, soit près d'une entreprise sur 20. Cette propension à exporter se situe en deçà de ce qui est observé en Allemagne, proche de ce qui est observé en Italie et au-dessus de ce qui est observé au Royaume-Uni et en Espagne.

L'essentiel des exportations est assuré par un très petit nombre d'entreprises : les 1 000 premiers exportateurs assurent 70 % du chiffre d'affaires (CA) à l'export. Si les PME indépendantes sont très majoritaires au sein de notre appareil exportateur (cf. graphique ci-dessous), leur part dans le CA à l'export est très limitée. Au contraire, les grands groupes français, très internationalisés, contribuent, avec les entreprises de groupes étrangers implantés en France, à l'essentiel du CA à l'export français. Le contraste avec les PME est particulièrement marqué en termes de degré d'internationalisation.

La baisse du nombre d’entreprises exportatrices dans les années 2000 (– 9 000) est essentiellement le fait de PME indépendantes, plutôt petites et souvent primo-exportatrices (qui exportent pour la première fois). La baisse est importante, mais les entreprises qui sont sorties du champ de l'exportation contribuaient de manière marginale au CA total à l'export (moins de 1 %).

De façon générale, nos PME sont freinées dans leur développement à l'international par leur taille et leur capacité d'innovation. Quand elles exportent, elles n'exportent que vers un ou deux pays, généralement situés dans le voisinage de la France, et 30 % d'entre elles ne parviennent pas à conserver plus d'un an leur marché. Les PME allemandes, plus grosses, plus innovantes, sont « plus » exportatrices : la part de leur CA à l'export dans leur CA total est plus importante et elles exportent de manière beaucoup plus régulière. 

Pour autant, un certain nombre de PME parviennent à tirer profit des possibilités offertes par les marchés extérieurs. Un tiers des entreprises exportatrices sont, en effet, des PME indépendantes qui exportent régulièrement, c'est-à-dire pendant au mois cinq années consécutives. Plusieurs voies peuvent être suivies pour réussir à l'exportation, comme en témoignent les bonnes performances à l'exportation des PME innovantes ou des PME qui s'appuient sur un groupe. L'analyse des primo-exportateurs montre par ailleurs que la démarche à l'exportation s’effectue par étapes successives.

La mise en lumière de différentes « populations » d'exportateurs doit inciter les pouvoirs publics à adapter les outils proposés à chaque catégorie d'entreprises, pour tenir compte des difficultés que rencontrent de façon spécifique ces populations, en lien avec leur statut, leur taille, leur capacité d'innovation et  leur niveau de maturité à l'international.

Trésor-Éco n° 54