L’émergence au plan économique de nouveaux géants tels que l’Inde et la Chine et la très forte croissance des échanges commerciaux ont profondément modifié l’offre de facteurs de production au niveau mondial. L’offre de travail pondérée par la part des exportations dans le PIB mondial a plus que doublé depuis 1980, de même que le stock de capital.

En dépit des efforts mis en oeuvre pour améliorer le niveau d’éducation, l’offre mondiale de travail reste largement dominée par les travailleurs peu qualifiés, même si sa part dans l’ensemble de la population active mondiale a baissé de 8 points dans les années 1990 avant de se stabiliser autour de 69 % depuis 2000. Cette évolution résulte essentiellement de l’ouverture des pays émergents. Dans les pays avancés en revanche, la part du travail très qualifié est passée d’1/4 à près d’1/3 entre 1991 et 2005 tandis que la part des peu qualifiés baissait fortement.

Au niveau des salaires, l’ouverture des échanges s’accompagne en théorie d’une baisse relative des salaires des travailleurs non qualifiés dans les pays développés, d’autant plus que la structure par qualification de la population active dans les pays développés diffère de celle des pays émergents.

La plus forte proportion de travailleurs qualifiés dans les pays avancés va de pair avec un stock de capital plus élevé relativement au facteur travail. L’ouverture commerciale se traduit donc par une hausse de la rémunération relative du travail qualifié et du capital. En outre, l’intensité capitalistique des biens exportés croît plus vite dans les pays avancés que dans l’ensemble du monde, renforçant ainsi la spécialisation et accroissant les écarts de rémunération.

Le développement du commerce entre pays émergents et pays développés s’accompagne ainsi d’un accroissement des différences dans l’utilisation des facteurs de production et d’une plus forte spécialisation, de plus en plus bénéfique aux différents participants.

Trésor-Éco n° 49