La prééminence des thèmes institutionnels dans l'analyse de la croissance à long terme pose depuis le milieu des années 1990 la question de leur mesure. Quantité d'indicateurs ont ainsi vu le jour, évaluant le degré de liberté économique, le respect des droits de propriété, le niveau de corruption, la liberté de la presse.

Élaborée au sein du Minefe et de l'AFD, la base de données Profils Institutionnels 2006 s'inscrit dans cette démarche. Elle offre une batterie de 356 variables pour 85 pays en développement et développés, représentant 90% du PIB et de la population de la planète. Une première version de la base, éditée en 2001, couvrait 51 pays. La troisième enquête aura lieu en 2009. Ce document présente la méthode d'élaboration et les résultats d'une première exploration statistique de la base.

Profils Institutionnels 2006 procède d'un certain nombre de choix qui la distinguent des autres bases de données institutionnelles. Elle est orientée vers l'analyse du lien entre institutions et développement, et offre des indicateurs permettant d'explorer les ressorts du décollage économique ou des blocages de la croissance.

Elle vise à susciter le débat, à éclairer la décision, et non à produire des classements entre les pays. Elle couvre un champ institutionnel très large, qui dépasse celui de la «bonne gouvernance». Profils Institutionnels 2006 est construite de façon transparente : l’accès à l'intégralité les données qui la composent est libre. Enfin, pas plus qu'aucune autre base de données traitant d'institutions, la base ne peut prétendre à une parfaite objectivité: les biais potentiels sont explicités.

Une première analyse exploratoire des données permet montrer que les institutions d’un pays peuvent être caractériseés par rapport à deux facteurs, le premier ayant trait au degré de formalisation des règles et procédures, le second au poids relatif de l’État.

Trésor-Éco n° 24