L’économie américaine a montré des signes de ralentissement dès mi-2006, en lien notamment avec le retournement de l'activité dans la construction résidentielle. En raison de la spécificité de ce choc, les conséquences sur les économies du Japon, de la zone euro et des pays émergents sont restés limitées. La croissance est restée bien orientée, notamment en zone euro, portée par des investissements et des exportations très dynamiques. Le ralentissement intervenu au 2ème trimestre (au Japon et en zone euro) semble lié à des facteurs ponctuels qui ne remettent pas en cause cette bonne orientation.

Les tensions sur les marchés financiers de l'été 2007 ont conduit à une hausse des primes de risque et à un durcissement des conditions d'octroi de prêts aux États-Unis. Ces évolutions devraient pèser sur l'économie américaine (et dans une moindre mesure sur d'autres pays comme le Royaume-Uni ou l'Espagne) via une décélération de l'investissement résidentiel et de la consommation des ménages. S'agissant des entreprises, leur bonne santé financière - liée notamment grâce à des taux d'autofinancement relativement élevés - devrait les aider à éviter une forte décélération des investissements.

En dépit de ces tensions, la croissance en zone euro resterait dynamique en 2007 (2,6%), tandis que l'économie américaine ralentirait significativement (1,8%) : le découplage se poursuivrait.

En 2008, avec une construction résidentielle reculant de moins en moins fortement et une accélération de l'investissement des entreprises, l'activité aux États-Unis accélèrerait progressivement pour revenir à un rythme de croissance d'environ 2,5% en rythme annualisé en fin d'année. Dans le même temps, la zone euro croîtrait à une rythme proche de son potentiel (environ 2%).

Au Japon, la croissance serait plus équilibrée (plus de consommation et moins d'exportations) mais ne dépasserait plus le rythme potentiel. En Asie émergente, la légère décélération des investissements serait en grande partie compensée par une accélération de la consommation, de sorte que la croissance resterait très forte.

Trésor-Éco n° 21