Document de Travail de la DG Trésor n° 2007/08 - Divergences de productivité en union monétaire - Présentation du modèle Oméga3
La série des Documents de Travail présente des travaux menés au sein de la DG Trésor, diffusés dans le but d’éclairer et stimuler le débat public. Ces travaux n’engagent que leurs auteurs.
Ce document de travail présente un outil développé à la DGTPE de modélisation en équilibre général avec anticipations rationnelles à prix et salaire rigides comprenant trois économies (OMÉGA3). Deux de ces économies forment une zone monétaire (change fixe), elle-même en change flexible vis-à-vis du reste du Monde. Chaque économie produit un bien non échangeable et un bien échangeable, imparfaitement substituables aux biens échangeables des autres économies. Deux types de ménages cohabitent : des ménages à horizon de vie infinie optimisant une utilité intertemporelle (ricardiens) et des ménages suivant une règle de consommation ad hoc (keynésiens). Il y a trois sources de demande dans l'économie : la consommation, l'investissement et les dépenses publiques.
Une application d'OMÉGA3 est ensuite développée pour étudier les conséquences macroéconomiques de divergences de productivité au sein d'une union monétaire. Les effets d'une hausse de la productivité sur les déséquilibres de balances courantes intra zone et sur les écarts d'inflation dépendent de la localisation des gains de productivité dans le secteur des échangeables ou dans le secteur des non échangeables. Les anticipations sont un canal puissant de transmission du choc aux économies : la demande intérieure d'un pays en rattrapage de productivité va s'accroître fortement via des effets "hausse du revenu permanent" (pour la consommation) et "hausse du rendement espéré du capital" (pour l'investissement). Par conséquent, des anticipations de croissance relativement plus optimistes que pour le reste de la zone monétaire conduiront à la fois à un creusement du déficit de la balance courante et à une surchauffe, à cause des rigidités nominales et d'un ajustement du taux de change réel (sous son niveau d'équilibre) plus lent qu'en changes flexibles. La politique monétaire et le taux de change externe accentuent les divergences à court terme. Des politiques budgétaires coordonnées peuvent jouer un rôle important pour réduire les écarts de position macroéconomique qui en résultent.