Trésor-Éco n° 17 - La France s'est-elle adaptée aux tendances récentes du commerce mondial ?
La montée en puissance des pays émergents a conduit à une réorganisation géographique des échanges commerciaux internationaux. Les grands pays développés, dont la France, s’efforcent de conquérir des parts de marché dans ces pays. Par rapport à ses principaux partenaires européens, la France doit concentrer ses efforts vers certaines zones où elle est relativement moins présente : l’Asie émergente, les pays producteurs de pétrole et l’est de l’Europe.
En termes de parts de marché, la France enregistre des performances moins favorables que ses partenaires européens (Allemagne, Italie, Royaume-Uni) dans les marchés éloignés : dans les pays du Proche et Moyen Orient, dans les grands pays de l'OCDE hors UE et, tout particulièrement, en Asie émergente. Inversement, la France est relativement bien placée en Europe occidentale, notamment dans les grands marchés que constituent nos pays limitrophes et qui sont au cœur de nos marchés d'exportation. Toutefois, son positionnement privilégié sur ces marchés tend à se fragiliser depuis 2000. Au-delà de l'Europe, la France est encore nettement mieux placée que ses partenaires en Afrique et notamment au Maghreb.
Les zones à forte croissance économique sont principalement situées en Asie émergente, au Proche et Moyen Orient et en Europe de l'Est. Les seuls pays à forte croissance où la France est bien placée sont les pays du Maghreb. La France devrait donc renforcer son positionnement dans les autres zones dynamiques.
L'identification de liste de «pays cibles» (2003) et de «pays pilotes» (2005) dans le cadre des plans d’action commerciale mis en place par les pouvoirs publics vise précisément, en concentrant sur ces pays des aides à l’exportation, à favoriser la réorientation des exportations françaises vers ces zones plus dynamiques.