Depuis l’été 2006, la croissance mondiale s’est rééquilibrée en termes géographiques. Les États-Unis opèrent depuis le milieu de l’an dernier un ralentissement en douceur, entraîné par le retournement du marché immobilier qui pèserait encore négativement une grande partie de l'année 2007. La croissance de la zone euro est devenue supérieure à celle des États-Unis à la fin de l'année 2006 (en glissement annuel), faisant apparaître un «découplage» entre les deux régions.

Par ailleurs, la croissance mondiale a reposé davantage en fin d’année sur la consommation de services et la demande de logement (à l’exception des États-Unis pour cette dernière) tandis que l’activité industrielle et les échanges commerciaux ont ralenti sensiblement.

Le ralentissement de la demande intérieure américaine et la baisse des prix du pétrole ont permis un allégement des tensions inflationnistes, notamment aux États-Unis. D’ailleurs, les marchés financiers anticipent que le cycle de hausse des taux d’intérêt aurait ainsi pris fin outre-Atlantique et serait proche de son terme en zone euro.

La poursuite du «découplage» de la zone euro par rapport aux États-Unis n’est pas assurée : le resserrement des politiques budgétaires, les effets retardés des hausses des taux d'intérêt et le ralentissement du commerce mondial du fait de la conjoncture américaine pèseraient sur la croissance européenne.

En 2008, les principaux effets négatifs à l'œuvre en 2007 dans les grandes zones (ralentissement immobilier américain, resserrement budgétaire en zone euro) s'estompant, leur croissance rejoindrait leur rythme potentiel, sans tension inflationniste, et le commerce mondial se redresserait.

Trésor-Éco n° 12