Trésor-Éco n° 6 - Une nouvelle lecture de la contribution du commerce extérieur à la croissance
Il est usuel de commenter l'impact des échanges extérieurs sur l’activité économique au vu de l’indicateur traditionnel de «la contribution du commerce extérieur à la croissance». Le message délivré par ce type d’analyse souligne que depuis trois ans, de 2003 à 2005, la contribution du commerce extérieur à la croissance a été fortement négative.
La contribution de l'extérieur à la croissance est un indicateur cependant trop frustre pour comprendre le rôle que joue le commerce extérieur dans l'activité économique française. Usuellement, elle est calculée comme la somme des contributions des exportations et des importations. Cette démarche comptable peut s'avérer économiquement trompeuse.
Cette étude développe une méthode qui permet de recalculer les contributions à la croissance de chaque composante de la demande pour mieux mettre en lumière le rôle joué par le commerce extérieur. Ainsi, on propose de calculer la contribution de l'extérieur comme celle des exportations défalquées de leur contenu en importations. De même, la contribution de chacune des composantes de la demande intérieure est calculée en leur défalquant leur contenu en importations respectif.
L'image obtenue est parfois très différente de celle commentée usuellement. Notamment, au cours des années de fort dynamisme du commerce mondial, comme 2000 ou 2004, il serait logique de mettre en évidence une contribution positive et élevée du commerce extérieur à la croissance, ce que le calcul usuel des contributions en comptabilité nationale ne permet pas toujours.
En 2004, la croissance de la demande mondiale s’est établie à +9,4% tandis que le commerce extérieur aurait pesé sur la croissance à hauteur de 0,6 point de PIB. Selon la méthode proposée ici, les exportations nettes de leur contenu en importations auraient en fait contribué pour +0,3 point à la croissance.