Trésor-Éco n° 5 - L’effet de l’émergence de la Chine sur la France est-il aussi fort que l’on pense ?
Depuis 1960, l'ouverture croissante de l'économie française a facilité un élargissement de la gamme des produits disponibles et une pression à la baisse sur les prix. Ces évolutions ont bénéficié au consommateur tout en se traduisant par une exposition de plus en plus forte des entreprises françaises à la concurrence de l'étranger. Ces pressions exercées par la mondialisation sur les entreprises découlent à la fois de l'évolution de la compétitivité et de l'exposition de la France à la concurrence de chacun de ses partenaires.
Bien que notre compétitivité – mesurée à l'aide des coûts salariaux unitaires (CSU) dans le secteur manufacturier – se soit améliorée par rapport à nos partenaires européens (Irlande exceptée) et au Japon et qu'elle soit restée relativement stable par rapport aux autres pays, la pression exercée par la mondialisation sur la France s'accroît régulièrement depuis vingt ans du fait de l'ouverture croissante de notre commerce extérieur.
Au cours de la décennie 1983-1993, ce sont l’Espagne et les États-Unis qui ont le plus contribué à accroître la pression exercée sur la France. Au cours des dix années suivantes, l’Espagne a continué de croître en importance, mais elle contribue désormais moins que la Chine et l’Irlande.
Les fortes pertes de compétitivité de l’Allemagne entre 1983 et 1993, et de l’Italie et du Royaume-Uni entre 1993 et 2003 ont fortement contribué à limiter la pression concurrentielle globale exercée sur la France.