Les échanges commerciaux entre la France et la Namibie en 2022 (juin 2023)

Les échanges commerciaux entre la France et la Namibie ont progressé de 24% en 2022, pour atteindre 152 MEUR. Cette dynamique s’explique principalement par la forte progression des importations (+29%), les exportations ayant au contraire peu évolué sur l’année (+3%). La France enregistre un déficit commercial structurel avec la Namibie, qui a atteint 111 MEUR en 2022, soit un point haut depuis 2016. Le commerce bilatéral a progressé pour la quatrième année consécutive, bien qu’il reste toujours nettement en deçà des niveaux observés au début de la décennie (point haut de 315 MEUR en 2012). Si la Namibie est un fournisseur stratégique sur le plan énergétique, elle reste un partenaire commercial marginal, en raison notamment de l’étroitesse de son marché et du caractère peu diversifié des échanges (uranium et poisson).

1. En 2022, les exportations françaises à destination de la Namibie se sont stabilisées (+3%), atteignant 20,5 M EUR, après de fortes hausses les trois années précédentes (respectivement +23%, +55% et +41% en 2019, 2020 et 2021). Elles se sont ainsi montrées moins dynamiques en 2022 que les exportations françaises à destination d’Afrique subsaharienne (+9%) et au niveau mondial (+19%). Contrairement à la dynamique observée pour les autres pays de la zone Afrique australe, elles ont néanmoins plus que doublé (+118%) par rapport à leur niveau pré-crise (moyenne 2017-2019).

Cette évolution s’explique d’abord par le fort rebond des exportations de « produits agroalimentaires » (+170% à 1,5 MEUR, soit une contribution positive de 22,5 points), lié à la reprise des exportations de malt liée à la présence du groupe Castel (+136% à 1,1 MEUR), et de cognac (0,3 Md EUR, après une année blanche en 2021). 

  • Les exportations de « produits chimiques, parfums et cosmétiques » ont été particulièrement dynamiques en 2022 (+68%, soit une contribution positive de 21 points à la progression des exportations). Elles ont ainsi atteint 10,5 MEUR (contre seulement 355 000 EUR en 2018), portées par la hausse des ventes d’agents de surface organique (près de 70% d’augmentation, pour atteindre 10,1 MEUR).

  • Les ventes de « matériels de transports » ont de leur côté plus que doublé en 2022 (+138%, à 3 MEUR, soit une contribution positive de 9 points), suivant une performance déjà élevée en 2021 et traduisant le retour des échanges dans le secteur aéronautique (vente d’avions et autres véhicules aériens, ainsi que des pièces détachées).

  • A l’inverse, les exportations françaises ont reculé dans de nombreuses catégories, notamment (i) les « produits métallurgiques et mécaniques » (-94%, soit une contribution négative de 19 points), dont les ventes (254 000 EUR) ont renoué avec leurs niveaux historiques après une performance exceptionnelle l’année précédente (4,1 MEUR en 2021), liée à l’exécution d’un gros contrat portant sur des tuyaux de canalisations ; (ii) le poste « équipements mécaniques, matériel électrique, électronique et informatique » (-41% pour atteindre 3,5 MEUR, soit une contribution négative de 12 points).    

     

2. En 2022, la structure des exportations françaises vers la Namibie a fortement évolué. Les « produits chimiques, parfums et cosmétiques » (agents de surface, réactifs de laboratoire), devenus notre premier poste d’exportations en 2021, ont représenté plus de la moitié (51%) des exportations françaises sur l’année (+20 points par rapport à l’année précédente et +42 points par rapport à la moyenne 2017-2019). Le poste « équipements mécaniques, électriques, électroniques et informatiques » (machines et appareils électriques, transformateurs, câbles de fibres optiques, composants de GPS et machines industrielles), qui avait occupé la première place pendant toute la décennie 2010, se maintient en deuxième position, avec une part de 17% – contre 30% en 2021 et 55% en moyenne sur la période 2017-2019. Les « matériels de transport » (avions et autres véhicules aériens, pièces détachées) complètent le podium, grâce à une progression significative (part de 15%, contre 6% en moyenne sur la période 2017-2019), remplaçant les « produits métallurgiques et métalliques », qui retrouvent leurs niveaux historiques (1% du total, contre une part exceptionnelle de 21% en 2021). Viennent ensuite les « produits pharmaceutiques » (vaccins, médicaments), qui représentent 8% du total (contre 6% l’année précédente).   

3. In fine, la Namibie est un débouché marginal pour les produits français – au 165ème rang sur 233 pays et le 34ème en Afrique subsaharienne. En 2022, la France était aussi un fournisseur marginal pour le pays (19ème au niveau mondial, avec une part de marché de 0,4%). Celui-ci reste en effet largement dépendant de l’Afrique du Sud (59,1% de ses importations). La France est le 9ème fournisseur européen de la Namibie, précédée notamment par l’Italie (5ème fournisseur mondial avec 2,5% de part de marché), la Bulgarie (8ème pour 1,8%) et le Royaume-Uni (9ème pour 1,5%).

4. En 2022, les importations françaises en provenance de Namibie ont atteint 132 MEUR, en hausse de 29% par rapport à l’année précédente (dans une proportion similaire à nos importations mondiales, qui ont augmenté de 29,5% sur l’année, mais inférieure à la progression de nos importations en provenance d’Afrique subsaharienne, en hausse de 94%), après +59% en 2021. Elles dépassent ainsi largement leur niveau pré-crise (69 MEUR en moyenne sur 2017-2019), tout en restant inférieures aux flux observés au début des années 2010 (200 MEUR).

  • Cette évolution s’explique en grande partie par la forte hausse de nos importations de « produits des industries agroalimentaires » (principalement produits de la pêche peu transformés), qui ont doublé pour atteindre 45,6 MEUR (soit une contribution positive de 22 points). Basés en grande partie sur les produits de la pêche peu transformés (découpage sous forme de filet) notamment les merlus blanc (33,7 MEUR, +85%).
  • Dans une moindre mesure, l’augmentation de nos importations s’explique aussi par la progression de nos achats de « produits chimiques, parfums et cosmétiques », (+72% pour atteindre 8 MEUR, soit une contribution de 3,3 points). Nos importations de « produits métallurgiques et métalliques », qui avaient fortement rebondi ces dernières années (63 MEUR en 2021) après le point bas de 2018 (8 MEUR), se stabilisent à 65 MEUR (+4,2%, soit une contribution positive de 2,6 points). Longtemps non compétitif compte tenu des conditions d’exploitation locales, l’uranium namibien l’est désormais davantage à la faveur de l’augmentation des prix sur les marchés internationaux. Il bénéficie par ailleurs de l’arrêt des importations françaises d’uranium russe. La Namibie reste un des principaux producteurs mondiaux d’uranium (troisième ou quatrième rang selon les années) et un fournisseur historique et stratégique pour la France. En 2022, le pays était notre 5ème fournisseur (11% du total), derrière le Niger (24%), le Kazakhstan (24%), l’Australie (21%) et l’Ouzbékistan (19%).
  • A l’inverse, on peut noter la quasi-interruption de nos importations de « produits des industries extractives » (minerais de zinc), qui ne représentent plus que 103 000 EUR en 2022 (contre 3,4 MEUR en 2021). 

5. La structure des importations françaises en provenance de Namibie est toujours largement dominée par l’uranium (« produits métallurgiques et métalliques »). Il a représenté 50% des importations françaises en 2022, soit une part en diminution par rapport à 2021 (61%, soit -12 points) et inférieure à sa moyenne historique (entre 75% et 90% au début des années 2010), mais toujours supérieure aux niveaux atteints entre 2018 et 2020 (entre 17% et 40%). Viennent ensuite les « produits agroalimentaires » (presque exclusivement du poisson blanc transformé, et de manière plus anecdotique, de la viande bovine), qui ont représenté 35% du total, contre 22% en 2021. Enfin, les « produits chimiques, parfums et cosmétiques » (composés quasiment exclusivement de charbon actif) ont représenté 6% des importations, un niveau équivalent à la moyenne 2018-2021. A noter la lente progression des « produits manufacturés divers », qui représentent désormais plus de 5% (contre 4% en 2021 et des flux insignifiants il y a une décennie), portée par les nouveaux flux d’importations de diamant, qui ont quadruplé en 2022 pour atteindre 6,8 MEUR.  

6. La Namibie est un fournisseur marginal de la France. En 2021, le pays se plaçait au 102ème rang de nos fournisseurs, avec une part de marché inférieure à 0,1%. Au niveau de l’Afrique sub-saharienne, le pays est notre seizième fournisseur, avec une part de marché de 0,8%.

7. Le déficit commercial (structurel) qu’enregistre la France vis-à-vis de la Namibie a encore progressé en 2022 (+35%) pour atteindre 111 MEUR, après un accroissement de 59% en 2021. Il se rapproche ainsi des niveaux enregistrés au milieu de la décennie (166 MEUR en 2015). Il est dû aux fortes importations françaises d’uranium et de poisson, alors que les exportations françaises sont davantage conjoncturelles, dépendant de la conclusion de grands contrats (canalisations en fonte en 2021, agents de surface en 2022).

 

Disponible au téléchargement : 

  • Namibie - Commerce bilatéral en 2022 (juin 2023)
  • Namibie - Commerce bilatéral en 2022 - ANNEXE 
  • Namibie - Commerce bilatéral en 2021 (avril 2022)
  • Namibie - Commerce bilatéral en 2021 - ANNEXE 
  • Namibie - Commerce bilatéral en 2020 (juin 2021)
  • Namibie - Commerce bilatéral en 2020 - ANNEXE 
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