LETTONIE
Lettonie – le redémarrage économique se fait attendre
L’année 2024 a été marquée par une récession de l’économie lettone (-0,4% de croissance du PIB), en raison de la faible demande de la part des principaux partenaires commerciaux, la stagnation de la consommation privée et la diminution des investissements. Compte tenu de l’incertitude de la situation géopolitique mondiale, les perspectives de croissance économique pour l’année 2025 ont été revues fortement à la baisse. Les dépenses supplémentaires pour la défense et autres priorités du gouvernement dans un contexte de ralentissement de l’activité économique, vont contribuer à l’augmentation du déficit budgétaire et de la dette publique.
L’économie lettone en récession pour la deuxième année de suite
Après une récession de -0,3% en 2023, le PIB letton s’est contracté de 0,4% en 2024, et a atteint 40,2Mds EUR à prix courants. Ce ralentissement économique est principalement dû à la faible croissance économique des principaux partenaires commerciaux de la Lettonie et à la détérioration de la confiance des consommateurs et des investisseurs, compte tenu du contexte géopolitique. Le principal moteur de la croissance en 2024 a été l'augmentation de 7,6% de la consommation publique, alors que la consommation privée n'a augmenté que de 0,6%. Les investissements ont chuté de 6,7%, et les exportations de 1,9%.
Par secteur, la contraction la plus importante a été observée dans les secteurs du transport et de la logistique (-7,9% ; baisse dans tous les segments sauf le transport aérien), de la construction (-6,9% ; dont une diminution de la construction de bâtiments de 19,4% et des infrastructures de 9%) et de la production industrielle (-4,6%). Cependant, les secteurs liés aux loisirs et la santé ont progressé de 5,5% et de 5,1% respectivement. La production agricole a progressé de 3,7%, et le commerce, de 3,4%.
Depuis la fin de l’année 2024, on note une légère hausse de l’inflation en glissement annuel, à 2,2% en novembre, 3,3% en décembre et 3% en janvier 2025. La croissance des salaires est restée forte en 2024, à +9,7% en variation annuelle, avec un salaire moyen brut de 1 685 EUR. Le taux de chômage a atteint 6,9% en 2024.
Le déficit public en 2024 a été en dessous des prévisions, à 2,1% du PIB. Par ailleurs, la dette publique s'est élevée à 19 Mds EUR, soit 47,7 % du PIB, en hausse de 1,5 Mds EUR sur l'année.
Des prévisions de croissance revues fortement à la baisse pour l’année 2025
Le ministère letton des Finances a revu fortement à la baisse ses perspectives de croissance du PIB pour l’année 2025, désormais estimées à 1,2%, contre 2,9% prévus en juin. Cet abaissement des prévisions s’explique principalement par la tendance négative de l'année dernière, lorsque l'économie lettone a progressé plus lentement que prévu, la faiblesse persistante de la demande extérieure et des retards dans la mise en œuvre des projets d’investissements européens. Le ministère des Finances s’attend à une hausse de la consommation privé, des investissements et du volume des exportations en 2025, toutefois les taux de croissance resteront relativement faibles.
Les principales banques commerciales du pays ont également ajusté à la baisse leurs prévisions, mais sont plus optimistes quant au développement économique de la Lettonie en 2025, soit +2,2% selon Swedbank et +1,8% selon SEB.
L’inflation devrait atteindre 2,5% en 2025, prévision en hausse de 0,3 point de pourcentage par rapport aux prévisions de juin 2024, en raison de l’augmentation des prix de certaines ressources énergétiques sur les marchés mondiaux et des prix des produits agroalimentaires en Lettonie.
Le ralentissement économique n’a pas eu jusqu'à présent d'impact significatif sur le marché du travail, qui souffre principalement de la détérioration de la démographie et de la diminution de la population en âge de travailler. Le taux de chômage a légèrement augmenté en 2024 (6,9%), mais devrait retomber à 6,7% en 2025.
Après une forte croissance annuelle proche de 10% au cours des deux dernières années, les salaires devraient progresser à un rythme plus modéré à partir de 2025, en raison du développement économique relativement faible et de l’inflation maîtrisée, ainsi que de la réduction prévue de la masse salariale des administrations publiques. Selon les prévisions du ministère des Finances, les salaires devraient augmenter de 5,8% en 2025, pour atteindre un salaire moyen brut de 1 780 EUR, et continuer d'augmenter à un rythme proche de 5 à 6% jusqu'en 2028.
Selon le ministère des Finances, la situation économique pourrait s’améliorer en 2026, grâce à l’augmentation de la demande extérieure, de la baisse des taux d'intérêt ce qui encouragerait l'activité de prêt et d'investissement, ainsi que de l'absorption plus rapide des fonds de l'UE. Pour l’année 2026, le ministère des Finances prévoit une croissance du PIB de 2,1% et une inflation de 2,2%.
Prévisions macroéconomiques du ministère des Finances (Février 2025) :
|
2024 |
2025 |
2026 |
Croissance du PIB (%) |
-0,4 |
1,2 |
2,1 |
Inflation (%) |
1,3 |
2,5 |
2,2 |
Chômage (%) |
6,9 |
6,7 |
6,3 |
Evolution salaire brut (%) |
9,5 |
5,8 |
5,5 |