Investissement étrangers et français en Erythrée

En 2019, les flux entrants nets en Erythrée (67,1 MUSD), ont progressé de 10,0 % par rapport à 2018. Le stock d’IDE étrangers en Erythrée s’établit à 1,1 Md USD, en hausse de 6,4 % sur un an. Selon la BAD, les principaux détenteurs du stock d’IDE érythréen seraient la Chine, l’Allemagne, les États-Unis et le Canada en 2017. L’Erythrée souhaite mobiliser fortement les IDE dans divers secteurs, néanmoins, l’économie très administrée par l’État et l'absence d'un code juridique pour les affaires et l'investissement découragent l'investissement privé. Les IDE français sont très faibles en Érythrée (3,3 MEUR en 2018).

En 2019, le stock des investissements directs étrangers (IDE) en Érythrée s’établit à 1,1 Md USD (55,0 % du PIB), en hausse de + 6,4 % par rapport à 2018. Les flux nets dIDE vers l’Érythrée ont augmenté de 10,0 % en 2019 pour s’établir à 67,1 MUSD. Alors que les flux entrants avaient enregistré un pic entre 2009 et 2010 (91,0 MUSD), ceux-ci ont chuté en 2011 pour atteindre 39,0 M USD, pour ensuite progresser en moyenne de 6,6 % par an jusqu’en 2019.

Les ressources minérales de l'Érythrée attirent de nombreux investisseurs, dont la Chine, le plus important investisseur, créancier et partenaire commercial du pays. En 2019, le stock dIDE chinois en Érythrée s’établit à 223 MUSD, après un pic de 378 MUSD en 2016. Les IDE français quant à eux sont très faibles en Érythrée, le stock était de 3,3 MEUR en 2018.

Selon la BAD, le stock dIDE en 2017 était composé principalement d’activités minières (96 %) puis d’industrie (2 %) et d’agroalimentaire (1 %). La Chine a formé deux co-entreprises avec lEritrea National Mining Corporation (Enamco) afin dexploiter, depuis 2016, la mine dor de Koka et détenir 60 % des parts de lentreprise minière Asmara Mining Share Company[1]. Par ailleurs, le groupe australien Danakali Limited a investi dans une entreprise minière, Colluli Mining Share Company (CMSC), détenue à parts égales avec lEritrean National Mining Company[2].

Si la normalisation des relations avec l’Éthiopie en 2018 avait constitué un espoir douverture internationale, le pays peine à attirer davantage d’investisseurs. L’Érythrée est avant-dernière du classement mondial Doing Business 2020, devant la Somalie. Le fort contrôle de l’État sur la monnaie et les devises, le manque de transparence, la faiblesse du cadre juridique et le manque de qualifications de la main d’œuvre découragent linvestissement privé. Alors que la proclamation officielle sur l'investissement (n° 59/1994) stipule que tous les secteurs (à l'exception des entreprises nationales de vente au détail, de gros, d'importation et d'agence de commission) seraient ouverts aux investisseurs, cette loi a été suspendue. Ainsi, seul le parti au pouvoir (Front populaire pour la démocratie et la justice) détermine les secteurs et conditions dans lesquelles l'investissement privé est accepté. Par ailleurs, le « Centre d'investissement » créé en 1998, opère directement sous le Bureau du Président et ne publie aucune information relative à ses activités. Enfin, il n’existerait pas de structure de représentation des entreprises en Érythrée.



[1] Toutes les mines à capitaux étrangers doivent céder une participation de 10 % à l'Eritrean National Mining Corporation (ENAMCO), et ENAMCO a la possibilité d'acheter une autre participation de 30 % dans le projet.

[2] Localisée sur la frontière éthio-érythréenne, le projet d’un coût total de 250 MUSD a majoritairement été financé par l’African Financing Corporation (150 MUSD) et l’AfreximBank (42 MUSD). En août 2020, la phase d’ingénierie, d’approvisionnement et de gestion de la construction de la mine de potasse a été achevée. CMSC a décroché un contrat de dix ans avec Eurochem (groupe producteur d’engrais suisse) et prévoit de démarrer les travaux de construction en 2021, pour un lancement de la production en 2022.

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