Dotée de réserves d’hydrocarbures inexploitées, l’Érythrée souhaite développer son potentiel énergétique

L’Érythrée dispose de réserves de pétrole et de gaz qui restent à ce stade peu exploitées. Afin de réduire sa dépendance à l'égard des produits pétroliers importés, l'exploration et la production de pétrole sont des priorités pour le gouvernement érythréen. Ainsi, le gouvernement, qui souhaite attirer davantage d’investisseurs, a mis en place un cadre légal et établi une étude qui recense les opportunités du secteur dans le pays. Par ailleurs, le gouvernement érythréen vise également à développer des sources d’énergie alternatives.

Petroleum exploration Blocks and existing wells in EritreaL’Érythrée dispose de réserves de pétrole et de gaz dans peu exploitées. Dans son rapport d'étape national 2016, le gouvernement érythréen affirme qu'il existerait des gisements avec un potentiel de production de 200 000 barils de pétrole par jour. En effet, la mer Rouge au large de Massawa contiendrait des gisements accessibles de pétrole et de gaz naturel.  Néanmoins, malgré des forages sur les îles Dahlak effectués de 1938 à 1940, aucun forage n'a survécu. Depuis, d’autres entreprises (Gulf, AGIP, GAO, Shell) ont poursuivi les forages, mais ceux-ci ont également été abandonnés en raison de l’instabilité politique du pays. En octobre 2008, le gouvernement a signé deux accords avec la Defba Oil Share Company (une JV sino-érythréenne) pour explorer une vaste zone près de la frontière avec le Soudan. Aujourd'hui, l'exploration de la mer Rouge érythréenne reste largement inexploitée. Par ailleurs, l’Érythrée disposait d’une raffinerie de pétrole anciennement exploitée par l'Éthiopie à Assab, mais celle-ci serait désormais vétuste.

L'exploration et la production de pétrole sont des priorités pour le gouvernement érythréen qui a développé un cadre légal à cet effet. Deux lois ont été promulguées en juillet 1993, la première pour régir les opérations pétrolières (Proclamation n° 40/1993) et la deuxième relative au paiement de l'impôt sur le revenu (Proclamation n° 41/1993). Ces deux proclamations ont été révisées pour donner des incitations supplémentaires aux investisseurs et sont remplacées, respectivement, par les proclamations n°108/2000 et n°109/2000. A titre d’exemple, l'impôt sur le revenu a été réduit de 50 % à 35 %.

Afin d'attirer davantage d’investisseurs, le ministère de l'Énergie et des Mines a compilé toutes les informations techniques des zones prospectives de la mer Rouge érythréenne. En collaboration avec Robertson Red Sea International, le bassin érythréen de la mer Rouge (environ 125 000 km2) a été étudié. Celui-ci comporterait des unités sédimentaires pré-rift (Mésozoïque), syn-rift (Miocène) et post-rift (Miocène tardif au début du Quaternaire). Ce secteur présente des opportunités d’investissements telles que la réhabilitation de la raffinerie d’Assab, l’attribution de licences de distribution de pétrole et de gaz, la construction de dépôts, l’extension de la jetée, la construction/l’exploitation de stations de vente au détail dans les zones urbaines/semi-urbaines et par l'intermédiaire d'agents dans les zones rurales, et de stations de vente au détail de GPL dans les zones urbaines/semi-urbaines.

L’entreprise française Total est établie en Érythrée depuis 1994. Leader du marché érythréen depuis la fusion avec ExxonMobil en 2006, la filiale de Total commercialise des produits raffinés tels que les carburants (essence, diesel et kérosène), les lubrifiants, le HFO et le Jet A-1. Total dispose de 40 salariés dont 1 expatrié et opère 35 stations-service actives dont 14 à Asmara, deux terminaux (Terminal Massawa – Actif & Terminal Assab – Inactif) et un dépôt aéronautique en JV avec OIL LIBYA.

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