Relations économiques bilatérales France-Belgique

Avec un volume d’échange de biens de 108,4 Md€ en 2023 (-5,1% par rapport à 2022), dont 47,9 Md€ d’exportations françaises (+4,8%) et 60,5 Md€ d’importations belges (-11,8%), la Belgique est le 2ème partenaire commercial de la France au niveau mondial. Elle est aussi son 2ème déficit commercial, qui ressort à -12,6 Md€ en 2023, en forte réduction (-45%), en raison du reflux des prix des hydrocarbures qui transitent par la Belgique et sont enregistrés par les douanes en importations (18,8 Md€ en 2023 et 22,6 Md€ en 2022). Hors hydrocarbures, la France dégage un excédent (+4,8 Md€ en 2023 contre +1,2 Md€ en 2022), qui s’appuie sur les exportations – dont une partie importante également en transit - d’équipements mécaniques, matériel électrique, électronique et informatique (8,3 Md€, 17,3%), de produis des industries agroalimentaires (6,7 Md€, 14%), de matériel de transport (6,7 Md€, 14%) et des produits chimiques, parfums et cosmétiques (6,3 Md€, 13,2%), ces quatre postes représentant près de 60% de l’export français en Belgique. Par ailleurs, le déficit commercial de la France est partiellement compensé par un excédent dans les échanges de services (+5,4 Md€ en 2022 +3,7 Md€ en 2021). Enfin, la France et la Belgique entretiennent des investissements directs étrangers (IDE) croisés importants : la Belgique est le 6ème investisseur étranger en France par pays d’origine immédiate, avec un stock d’IDE de 57 Md€, et la France est son 3ème investisseur étranger, avec un stock d’IDE de 139 Md€.

La Belgique est le deuxième partenaire commercial de la France à l'échelle mondiale, mais aussi son deuxième déficit commercial, principalement lié au transit d'hydrocarbures naturels.

  • En 2023, la Belgique est restée le 2ème partenaire commercial mondial de la France...

En 2023, d’après les douanes françaises, les échanges franco-belges de biens ont atteint 108,4 Md€ (contre 114,2 Md€ en 2022, -5,1%), classant la Belgique au 2ème rang de nos partenaires commerciaux au niveau mondial avec 8,2% de nos échanges totaux, derrière l’Allemagne (13,1%, 172,8 Md€), devant l’Italie (8%, 105,6 Md€), la Chine (7,8%, 103 Md€) et les Etats-Unis (7,4%, 97 Md€). Plus précisément, la Belgique est notre 3ème client (8% de nos exportations) et notre 3ème fournisseur (8,4% de nos importations) – cf. annexes 1, 4, 5 et 6.

Selon les douanes belges[1], la France est le 3ème partenaire commercial de la Belgique en 2023 (volume d’échange de biens de 90,7 Md€), derrière les Pays-Bas (130,5 Md€), et l’Allemagne (107,6 Md€). En 2023, la France est le 3ème fournisseur du Royaume, avec une part de marché de 11,6%, derrière les Pays-Bas (21,2%) et l’Allemagne (12,5%) et son 3ème client, représentant 12,7% des exportations belges, derrière l’Allemagne (16,3%) et les Pays-Bas (13,5%).

  • ...mais également son 2ème déficit mondial, principalement en raison des hydrocarbures naturels.

Avec 47,9 Md€ d’exportations françaises et 60,5 Md€ d’importations depuis la Belgique en 2023, le solde commercial bilatéral s’établit en déficit de ‑12,6 Md€, en baisse de 45% par rapport à 2022 (-22,9 Md€, -9,2 Md€ en 2021, -1,6 Md€ en 2020), ce qui représente le 2ème déficit bilatéral de la France au niveau mondial (cf. annexes 2, 3 et 9). Ce déficit résulte principalement des importations d’hydrocarbures, qui transitent par la Belgique (ex : le gaz naturel venant de Norvège et des Pays-Bas et acheminés par les gazoducs de Fluxys) ; et sont valorisés comme des importations depuis la Belgique (convention comptable douanière) - cf. annexe 7. Celles-ci ont représenté 18,8 Md€ en 2023 (22,6 Md€ en 2022, 9,1 Md€ en 2021), dans le contexte du renchérissement des prix de l’énergie.

En excluant les hydrocarbures et les produits pétroliers raffinés, la France enregistrerait un excédent bilatéral de 4,8 Md€ (1,2 Md€ en 2022), grâce au solde positif des équipements mécaniques et du matériel électrique (+5,5 Md€), du matériel de transport (+3,6 Md€) et des produits pharmaceutiques (+1,9 Md€), dont une partie importante transite aussi toutefois par la Belgique – cf. annexe 12. Ces données ne tiennent pas compte des échanges d’équipements en 2021 et compensent en partie notre déficit commercial bilatéral, au niveau du solde de la balance des invisibles.

Indépendamment de l'énergie, notre commerce avec la Belgique est dominé par les biens industriels intermédiaires et les produits de consommation, en particulier échangés avec la Flandre.

  • Le commerce franco-belge se caractérise par des échanges croisés de produits similaires.

Sur l’ensemble de notre commerce bilatéral de biens, les catégories les plus échangées sont les hydrocarbures naturels (20,2% des échanges pour un montant de 19,7 Md€ en 2023), les produits des industries agroalimentaires (13,7%, 14,9 Md€), les produits chimiques, parfums et cosmétiques (12,7%, 13,8 Md€) et les équipements mécaniques, matériel électrique, électronique et informatique (10,2%, 11,1 Md€) – cf. annexes 8, 12 et 13. A l’instar des échanges intra-européens, le commerce franco-belge est marqué par des échanges croisés de produits similaires importants (ou commerce intrabranche). De fait, les produits de la construction automobile, les produits chimiques et les produits pharmaceutiques figurent dans le top 10 des exportations et des importations bilatérales.


  • Les exportations françaises sont constituées de produits industriels intermédiaires et de consommation.

En 2023, les exportations françaises vers la Belgique ont atteint 47,9 Md€ (+4,8% par rapport à 2022) et sont portées par les équipements mécaniques, matériel électrique, électronique (17,3%, soit 8,3Md€), dont une partie transite par le Port d’Anvers-Bruges pour être réexportée, et par les produits des industries agroalimentaires (14% des exportations en 2023, soit 6,7 Md€) devant les matériels de transport (14%, 6,7Md€), ainsi que les produits chimiques, parfums et cosmétiques (13,2%, 6,3 Md€), et les produits pharmaceutiques (8,6%, 4,1Md€) – cf. annexes 10 et 14. Au plan plus granulaire, le top 10 des produits exportés en 2023 se présente comme suit[2] :

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  • Nos importations depuis la Belgique sont dominées par l'énergie et les biens intermédiaires.

En 2023, les importations françaises depuis la Belgique ont atteint 60,5 Md€ (-11,8% par rapport à 2022) et sont principalement constituées d’hydrocarbures naturels (32,6%, 19,7Md€), de produits des industries agroalimentaires (13,6%, 8,2 Md€), de produits chimiques, parfums et cosmétiques (12,4%, 7,5 Md€), de produits métallurgiques et métalliques (9%, 5,5 Md€), et de produits pétroliers raffinés et coke (7%, 4,2 Md€) - cf. annexes 11 et 15. Au plan plus granulaire, le top 10 des produits importés se présente en 2023 comme suit[3] :

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  • La Flandre représente plus de 55% du commerce France-Belgique.

D’après la Banque nationale de Belgique, en 2023, la Flandre est la région qui a le plus de poids dans les échanges franco-belges (57,6% pour un volume d’échanges de 62,7 Md€), en particulier en raison du rôle joué par l’infrastructure portuaire flamande, singulièrement celle de Port of Antwerp-Bruges (POAB). Les principaux produits échangés sont les produits des industries chimiques (10,4 Md€), le matériel électrique (8,9 Md€) et le matériel de transport (8,4 Md€). La Wallonie vient ensuite avec un volume d’échanges de 22,9 Md€. Les produits minéraux sont en tête des produits échangés (4,9 Md€), devant les produits des industries chimiques (4,4 Md€) et les métaux communs (3,6 Md€). Enfin, la région de Bruxelles-Capitale (5 Md€ d’échanges) est dominée par l’échange de matériel de transport (1,4 Md €), les produits des industries chimiques (1,1 Md €) et le matériel électrique (624 M€).

Les investissements directs français en Belgique, plus de trois fois supérieurs aux IDE belges en France, témoignent de l’importante présence entrepreneuriale française.

  • La Belgique héberge le 3ème stock d'IDE français dans le monde, avec près de 2 500 filiales françaises.

D’après la Banque de France (BdF), la Belgique est le 3ème stock d’investissements directs étrangers (IDE) français avec un montant de 139 Md€ en 2022 (10% du montant total des IDE français), derrière les Pays-Bas (195 Md€ ; 14,0%) et les Etats-Unis (233 Md€ ; 16,7%) et devant le Royaume-Uni (120 Md€ ; 8,6%) – cf. annexe 16. Ce stock a été multiplié par 3 de 2000 à 2016 (avec un pic à 156,9 Md€), mais il tend à baisser depuis - cf. annexe 17.

D’après la dernière enquête (2021) de l’Insee sur les filiales à l’étranger d’entreprises françaises (détenues à plus de 50%), 2 480 filiales françaises sont actives dans le royaume, réalisant un chiffre d’affaires de 77,6 Md€ et employant 173 594 salariés. Elles se concentrent surtout dans :

  • Les services, qui représentent 55% du chiffre d’affaires total et 77% des filiales françaises en Belgique, en particulier dans le secteur financier (Axa, BNP Paribas Fortis, Société Générale), le commerce et la distribution (Carrefour, Decathlon, Intermarché, Fnac), le transport (AF-KLM, CMA-CGM, Eurostar) et les télécoms (Orange).
  • L’industrie manufacturière, qui représente 26% du chiffre d’affaires total et 16% des filiales, dans la chimie (Air Liquide, TotalEnergies), l’agroalimentaire (Danone), la pharmacie (Sanofi) ou les matériels de transport (Alstom) et l’aéronautique (Safran) ainsi que les équipements de défense (Thalès). Elles sont particulièrement actives dans la production et la distribution d’électricité et de gaz, qui représentent 14% du chiffre d’affaires total des filiales françaises en Belgique, pour 33 entreprises, dont Engie-Electrabel, EDF Luminus et TotalEnergies.
  • La Belgique est le 6ème investisseur et le 6ème employeur étranger en France.

D’après la BdF, la Belgique est le 6e investisseur étranger en France en 2022, avec un stock d’IDE de 57 Md€ (6,8% du total), lequel a été multiplié par 3 entre 2000 et 2011, puis a stagné. Il se distribue comme suit :

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Selon la méthode du pays d’origine immédiate, la Belgique se classe devant les Etats-Unis (55,5 Md€) et après la Suisse (98,4 Md€), mais derrière le Luxembourg (179,5 Md€) et les Pays-Bas (100,5 Md€) -cf. annexe. 18 et 20. En retenant la méthode de l’investisseur ultime (qui identifie l’entité à l’origine de l’investissement et son pays), le stock d’IDE belges s’élève à 47 Md€ (7e stock, derrière le Luxembourg, à 49 Md€, et devant l’Espagne, à 26 Md€ - cf. annexe 19). Par ailleurs, selon la BNB, la France est la 4ème destination des IDE belges en 2022 avec 10% de ces derniers, derrière les Pays-Bas (205 Md€ ; 31,3%), le Luxembourg (126,8 Md€ ; 19,4%) et le Royaume-Uni (75,6 Md€ ; 11,5%).

Plus de 2 000 filiales d’entreprises belges sont recensées en France et emploient en 2022 près de 133 000 personnes (source : INSEE), ce qui fait de la Belgique le 6ème employeur étranger en France, après les Etats-Unis (461 600), l’Allemagne (341 500), la Suisse (249 600), le Royaume-Uni (165 600) et les Pays-Bas (149 100).

Les enseignes les plus remarquables sont le groupe agroalimentaire Delhaize, qui détient Cora et Truffaut (18 000 employés), le prestataire informatique Econocom (6 500) et le groupe chimique Solvay (3 700). Dans le cadre du dispositif de détection de Business France (cf. infra), la Belgique est à l’origine de 126 projets d’investissement en 2023, dont 114 devraient permettre la création ou le maintien de 3 585 emplois.

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[1]  Les données entre douanes nationales peuvent varier en raison de modalités techniques particulières d’enregistrement des marchandises.

[2]  Le tableau arrondit au décile inférieur le total des exportations françaises qui sont bien de 47,9 Md€.

[3]  Le tableau arrondit au décile inférieur le total des importations françaises qui sont bien de 60,5 Md€.

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