Commerce extérieur

Avec un taux d’ouverture de 100%, la Belgique est l’une des économies les plus ouvertes de la zone euro. En 2023, ses échanges commerciaux se sont établis à 1 025 Md€ selon l’agence du commerce extérieur, dont 520,4 Md€ d’exportations (-12,7%) et 506,6 Md€ d’importations (-13,0%), classant la Belgique au 12ème rang mondial des pays exportateurs. Etabli en excluant les flux de transit, qui représente en moyenne 40% du commerce extérieur belge, ces échanges ressortent à 748,6 Md€, dont 363,9 Md€ d’exportations et 384,7 Md€ d’importations, en contraction de 15% par rapport à 2022, et dégagent un solde déficitaire de 20,8 Md€ en 2023 (contre 0,6 Md€ en 2022). Le solde commercial belge, retraité des flux de transit, tend à se dégrader depuis 2021 en raison notamment de l’écart de compétitivité avec les pays voisins, à la fois principaux partenaires (45% des échanges) et concurrents, résultant d’une progression des coûts salariaux unitaires plus rapide en Belgique qu’en Allemagne, aux Pays‑Bas, et en France. Les échanges de biens de la Belgique sont dominés par les produits des industries chimiques et pharmaceutiques (24,5% du volume total ; premier excédent sectoriel), les combustibles minéraux (15,8%), les machines et appareils électriques (12,1%) et le matériel de transport (12%).

Le commerce extérieur de la Belgique, hors flux de transit, se contracte de 15% en 2023

  • Les échanges commerciaux belges ont atteint 749 Md€ en 2023, dégageant un solde déficitaire de 21 Md€.

 

Selon la méthodologie du « concept national » de la Banque nationale de Belgique (BNB), qui neutralise l’impact des flux de transit des entreprises non-résidentes des Etats membres de l’Union européenne (UE) avec des pays hors UE, le montant total des échanges de biens de la Belgique a baissé de 15% en 2023 pour s’établir à 749 Md€ (contre 881 Md€ en 2022), dont 363,9 Md€ d’exportations (440,5 Md€ en 2022) et 384,9 Md€ d’importations (441,1 Md€ en 2022) (cf. annexe 1). En 2023, le solde commercial belge est fortement déficitaire à hauteur de 21 Md€, contre un quasi-équilibre à -0,6 Md en 2022 (cf. annexe 2)[1]. Toutefois, selon la méthodologie d’Eurostat (« concept communautaire »), qui n’exclut pas les flux de transit[2] (lesquels représentent en moyenne 40% du total des échanges commerciaux belges), la Belgique affiche un excédent commercial de 16,3 Md€ en 2023 (contre 17,7 Md€ en 2022), pour un montant total d’échanges de 1 035 Md€ (1 195 Md€ en 2022) - cf. annexe 3.

 

Selon la BNB, à l’exception de l’année 2020 de crise sanitaire marquée par une contraction du commerce extérieur belge de 8,1% et un excédent de 657 M€, le solde commercial belge est structurellement déficitaire depuis 2008. Ce dernier est passé de +10 Md€ en 2002, plus important excédent commercial enregistré par la Belgique, à ‑14,3 Md€ en 2018, son plus important déficit. Pour la BNB, ce déséquilibre résulte de la détérioration de la compétitivité-coût de la Belgique, résultant principalement de l’augmentation des coûts salariaux unitaires (CSU), plus forte en Belgique que chez ses concurrents. La BNB a calculé (cf. annexe 4) que les salaires bruts dans le secteur privé belge ont augmenté de façon record en 2023 avec une croissance de 8,1%. (France, Allemagne, Pays-Bas).


[1]  Par ailleurs, le volume des échanges de services s’est établi à 262,5 Md€ en 2022 (en attente des chiffres consolidés pour 2023 -cf. annexe 5), il s’était élevé en 2021 à 228,4 Md€ (en hausse de 14,9% par rapport à 2021) et la Belgique dégage ainsi un solde de la balance des services excédentaire de 1,3 Md€. Ce dernier ne compense donc pas le solde de la balance commerciale (cf. annexe 6).

[2]  Qui sont induits par la position géographique de la Belgique, au cœur de la dorsale européenne, et à ses infrastructures portuaires.

 

 

  • Le commerce extérieur de la Belgique est porté par les échanges de produits pharmaceutiques, de combustibles minéraux (pétrole et gaz) et de véhicules automobiles.

 

La valeur des échanges de combustibles minéraux s’est établie à 118,5 Md€ en baisse de 42,7% par rapport à 2022 compte tenu de la baisse des prix de l’énergie (cf. annexe 7). En 2023, les combustibles minéraux ont représenté 15,8% du total des échanges commerciaux (contre 23,4% en 2022) et sont désormais devancés par les produits des industries chimiques et pharmaceutiques, premier poste du commerce extérieur belge à hauteur de 183 Md€ (24,5% du total), dont 92,3 Md€ d’exportations, en baisse toutefois de 11,8% par rapport à 2022. Les autres principaux produits commercés par la Belgique sont (i) les machines et matériels électriques (90,3 Md€, +4,1% par rapport à 2022, 12,1% du total), (ii) les matériels de transport (89,6 Md€, +16,1%, 12,0% du total), (iii) les métaux (51,9 Md€, -14,2%, 6,9% du total), (iv) les matières plastiques et leurs dérivés (38,4 Md€, -15,9%, 5,1% du total), (v) les produits des industries alimentaires (41,2Md€, +11,9%, 5,5% du total) et (vi) les perles et articles de joaillerie (26,3 Md€,  -33,2%, 3,6% du total). L’ensemble des postes supra a représenté 86,5% des échanges de produits en 2023 (contre 86,5% en 2022).

 

Les produits des industries alimentaires dégagent le principal solde excédentaire de la Belgique à hauteur de 9,6 Md€ (+23%), devant les matières plastiques et leurs dérivés (6,6 Md€, -21%), les produits des industries alimentaires[1] (7,9 Md€, +24%) et les métaux (3,8 Md€, -7%). Les principaux déficits sectoriels concernent les produits minéraux (-19,7 Md€) et les machines/matériels électriques (-16,2 Md€).



[1]     La Belgique est notamment le premier exportateur mondial de frites surgelées, devant les Pays-Bas, le Canada et les États-Unis.


[1]  En valeur, les importations du poste « combustibles minéraux » ont augmenté de +143% (dont +272% pour le gaz). Les exportations de ce poste ont augmenté de +207% (dont +395% pour le gaz).

[2]  La Belgique est notamment le premier exportateur mondial de frites surgelées, devant les Pays-Bas, le Canada et les États-Unis.

 

Les échanges de la Belgique demeurent principalement tournés vers ses pays frontaliers, tandis que la part des pays non européens se stabilise autour d’un tiers depuis 2000

  • En 2022, les Pays-Bas, l’Allemagne et la France étaient les trois principaux partenaires commerciaux de la Belgique, avec une part dans le volume total d’échange de 45,1%, et la Flandre est de loin la première région d’échanges commerciaux.

En 2023, les trois principaux partenaires commerciaux de la Belgique sont les Pays-Bas (17,4% des échanges, soit 130,5 Md€), l’Allemagne (14,4%, soit 107,6 Md€) et la France (12,1%, soit 90,7 Md€) (cf. annexe 8). Les échanges bilatéraux avec ces trois voisins ont largement dépassé leur niveau d’avant-crise. Les trois premiers partenaires devancent les Etats-Unis (6,9% des échanges), le Royaume-Uni (4,7%) et l’Italie (4,3%). Les Pays-Bas demeurent le premier fournisseur de la Belgique, avec une part de marché de 21,2%, loin devant l’Allemagne (12,5%) et la France (11,6%) (cf. annexe 9). En revanche, ils sont son troisième client (13,5% des exportations belges), derrière l’Allemagne (16,3%) et la France (12,7%) (cf. annexe 10). Par conséquent, les Pays-Bas entretiennent un fort excédent vis-à-vis de la Belgique (32,5 Md€) (cf. annexe 12), tandis que l’Allemagne et la France présentent des déficits bilatéraux, respectivement de 11 Md€ et de 1,5 Md€ (cf. annexe 11). La Belgique enregistre ses deux premiers excédents avec l’Allemagne et le Royaume-Uni.

 

Avec la France, le commerce extérieur belge s’établit à 90,7 Md€ - hors flux de transit, notamment énergétiques -, dont 46,1 Md€ d’exportations belges et 44,6 Md€ d’importations françaises. Le solde du commerce bilatéral est positif pour la France de 1,5 Md€. Les principaux produits échangés sont les produits des industries chimiques (7,5 Md€ ; 16%), les métaux communs (6 Md€ ; 13%) et les produits minéraux (5,4 Md€ ; 12%) pour les exportations ; les produits des industries chimiques (8,4 Md€ ; 19%), le matériel de transport (6,9 Md€ ; 15%) et les produits minéraux (4,8 Md€ ; 11%) pour les importations.

 

En outre, alors qu’elle représente 60% du PIB de la Belgique, la Région flamande est à l’origine de 81,4% du commerce de biens belges en 2023 (609,5Md€), devant la Wallonie (14,3%, soit 106,9Md€) et Bruxelles-Capitale (4,3%, soit 26,9 Md€). Cette surreprésentation de la Flandre dans le commerce extérieur de la Belgique s’explique par le fait que les deux principales portes d’accès aux marchés étrangers (le port d’Anvers-Bruges et l’aéroport de Zaventem) se trouvent en Région flamande. Bien que minoritaire dans les échanges, la Wallonie est la seule région à présenter un excédent commercial (+21,1 Md€), alors que la Flandre et Bruxelles-Capitale enregistrent des déficits commerciaux de respectivement 33,5 et 8,6 Md€ (cf. annexe 14).

 

  • Les pays non membres de l'UE représentent plus du tiers du commerce extérieur belge de biens tandis qu'ils demeurent marginaux dans les échanges de services.

La part des échanges de biens de la Belgique avec ses partenaires non membres de l’Union européenne s’élève en 2023 à 34,6%, en légère baisse par rapport à 2022. Le poids des partenaires extra-européens a progressé entre 2009 et 2016, passant de 31,2% à 36,3%, mais s’est stabilisé depuis. La hausse du volume d’échange avec les partenaires non membres de l’UE s’est accompagnée d’une détérioration du solde commercial belge vis-à-vis de ces derniers : alors qu’il était excédentaire jusqu’en 2021, il est déficitaire en 2023 à hauteur de -1,2 Md€. Deux des cinq premiers déficits commerciaux belges sont avec des pays non membres de l’UE : la Chine (3ème déficit ; -6,9 Md€) et la Norvège (4ème déficit ; -5,4 Md€).

 

En 2023, le commerce extérieur de la Belgique s’est contracté en valeur de 12,7% pour les importations et de 17,3% pour les exportations. Cette contraction s’explique par une diminution notable du commerce de combustibles minéraux à la faveur de la normalisation des prix de l’énergie, et des produits pharmaceutiques. D’un point de vue géographique, les exportations belges baissent en Europe (-17%), chutent en Afrique (-24,6%) tandis qu’elles augmentent légèrement avec la Chine (+5%).

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