BANGLADESH
Secteur bancaire – hausse préoccupante des créances douteuses en 2018
Plusieurs voix s’alarment de la hausse des prêts non performants (PNP) dans le secteur bancaire et critiquent l’inertie apparente de la banque centrale (BB).
Selon les données de la Bangladesh Bank, l’enveloppe des PNP a sur les 6 derniers mois progressé de 20,2%, (soit 150,37 Mds TK), passant de 743 Mds TK fin décembre 2017 à 893,4 Mds TK fin juin 2018 (9,2 Mds €) ; dans le même temps, les créances irrécupérables (written-off loans) atteignent 553,1 Mds TK (5,7 Mds €) sur un montant global de PNP de 1.446,5 Mds TK (14,9 Mds€). Fin juin, les PNP étaient détenus à hauteur de 44% par 8 banques publiques (389,8 Mds TK), 54% par 40 banques privées (480,93 Mds TK), et moins de 3% par 9 banques étrangères (22,7 Mds TK).
Les créances impayées auprès des 6 banques publiques (SOCB) atteignent fin juin 428,5 Mds TK (4,4 Mds €), en hausse de 14,8% sur décembre 2017 (373,3 Mds TK).
Au total, les PNP représentent fin juin 2018 10,41% de l’encours de prêts (10,8% en avril 2018) contre 9,31% fin décembre 2017 (le record a été atteint en mars 2013 avec 28% et le taux le plus bas en décembre 2011 avec 6,1%). Ce ratio est susceptible de se détériorer quand seront comptabilisées les dernières opérations réalisées depuis par plusieurs banques, en violation des critères prudentiels. Le montant réel des PNP est notoirement sous-évalué, beaucoup d’emprunteurs ayant renégocié l’étalement de leurs prêts (pratique tolérée jusqu’à 3 fois selon le Bank Companies Act de 1991). Néanmoins, la prise en compte statistique reflète également une meilleure transparence de la part des banques.
Les banques continuent de prêter : les encours s’élèvent à 8.585 Mds TK à fin juin 2018 contre 7.982 Mds TK fin décembre 2017 soit un déboursement de 603,26 Mds TK (6,2 Mds €) en 6 mois.