BANGLADESH
Indicateurs et conjectures
Dernière mise à jour : avril 2023
Le Bangladesh sortira de la catégorie des pays les moins avancés (PMA) en 2026
Le Bangladesh, avec un PIB/habitant de 2734 $ (2022), a obtenu en 2021, année de célébration du cinquantenaire de l’indépendance, la confirmation par le PNUD de sa sortie de la catégorie des PMA. Ce reclassement sera formalisé en 2026, après une transition étendue pour cause de COVID-19.
Son IDH (0,661 en 2022) est celui qui a le plus progressé dans la région Asie du Sud et le positionne au 129ème rang, devant l'Inde (132ème) ou le Pakistan (161ème).
Le Bangladesh connait une croissance soutenue sur les dernières années, avec un taux de croissance moyen de l'ordre de 7% sur la dernière décade. Il est par ailleurs le seul pays d'Asie du Sud à avoir enregistré une croissance positive lors du COVID-19 (3,4% en 2020-21). Les prévisions du FMI maintiennent une croissance avoisinant 6 à 7% dans les prochaines années. Dans le cadre de son ambitieux plan Vision 2041, le Bangladesh vise son reclassement à l’horizon 2030 dans la catégorie des pays dits à « revenus intermédiaires de tranche supérieure » (PRITS) et en pays à revenu élevé d’ici 2041.
L’économie bangladaise est actuellement nettement affectée par le contexte d’inflation en lien avec la guerre en Ukraine. Historiquement maintenue avec succès sous la barre des 6 %, l’inflation a culminé à 9,5 % en septembre 2022 portée par la hausse des prix des matières énergétiques.
Source : FMI
Une balance commerciale structurellement négative, qui entame les réserves de change
En 2022, dans un quadruple contexte de baisse des transferts des migrants (-3,6% sur un an – en dollars), de hausse des importations (+13Mds$ sur un an), une augmentation des exportations insuffisantes (+10Mds$) et de dégradation du taux de change (107 Tk pour 1$ sur les marchés interbancaires en janvier 2023 contre 86 Tk un an auparavant), les réserves de change ont nettement baissé. Après avoir culminé à 48Mds$ en août 2021, celles-ci semblent se stabiliser autour de 33Mds$ fin 2022, ou 25Mds$ en reprenant la méthodologie plus stricte du FMI soit 3,6 mois d’importations. Cette situation a poussé le Bangladesh à faire appel au FMI pour un programme de 4,5Mds$.
La forte progression des importations (+26Mds€ à 76Mds$ en 2021-22) s’explique surtout par la hausse des importations d’engrais (+200%), de coton (+60%) et de produits énergétiques (+110%).
La situation se dégrade sous l’effet du contexte international, mais le déficit commercial est quoiqu’il en soit structurellement déficitaire. Contenu à environ 5 % du PIB les années précédentes, le déficit commercial atteint 8 % en 2021-22. Les entreprises bangladaises sont performantes à l’export, mais les exportations restent peu diversifiées, avec 85% de prêt-à-porter dont les 5 plus gros pays-client de la filière représentent 60% des achats. Les filières auparavant identifiées comme porteuses telles que le cuir ou les crevettes peinent à voir leurs résultats décoller et les têtes se tournent dorénavant vers d’autres secteurs comme les produits pharmaceutiques, les TIC et l’agro-alimentaire.
Commerce extérieur. Source : Bangladesh Bank.
Des IDE qui accèlerent sur les dernières années, mais qui demeurent bas
Le stock d’Investissements directs à l’étranger (IDE) a atteint fin juin 2022 20,5 Mds$, en légère hausse de 2,8% par rapport à la même époque de l’année précédente. Le flux net atteint 3,4 Mds$ en 2021-22 d’après la banque centrale, en nette hausse (+37%) signant un rétablissement post-COVID.
Depuis le début des années 2010, le Bangladesh enregistre une accélération des flux nets d'IDE, ne s’établissant qu’à 700M$ en 2009. L’accélération du flux net d’IDE s’explique notamment par la forte croissance des IDE chinois depuis plusieurs années. Les Etats-Unis restent néanmoins le premier investisseur (4,2 Mds$), devant le Royaume-Uni (2,4Mds$).
Flux net d'IDE entrant. Source : Bangladesh Bank
« Vision 2041 », un plan ambitieux pour le pays
Le gouvernement bangladais a approuvé il y a quelques années son plan stratégique de développement pour les vingt prochaines années. Le calendrier du « Perspective Plan 2021-2041 » fixe des objectifs alignés sur les ambitions du pays à devenir d’ici 2031 un pays à revenu intermédiaire de la tranche supérieure, selon la classification de la Banque mondiale, et un pays développé d’ici 2041, dans le cadre de son ambition « Vision 2041 ». L’accélération du rythme annuel de la croissance économique est donc indispensable pour rester en phase avec cette ambition, qui fixe un objectif de revenu par tête de 12500$ en 2041.
Objectifs |
2031 |
2041 |
Extrême pauvreté |
2,55% |
0,68% |
pauvreté |
7% |
3% |
Croissance PIB |
9% |
9,9% |
Inflation |
4,51% |
3,96% |
Exportations de biens |
150 Mds$ |
300 Mds$ |
En 2031, le taux d’extrême pauvreté devrait ainsi tomber de 9,38% en 2020 à 2,55% de la population, l’inflation rester sous la barre des 5 points annuels et la croissance économique atteindre 9%. L’objectif d’exportations de biens est porté à 150 Mds$ en 2031, contre 41 Mds$ réalisés sur l’année fiscale 2018-2019. Le gouvernement vise également une scolarisation gratuite jusqu’à 12 ans et un taux d’alphabétisation de 100% en 2041.
Une comparaison régionale
Bangladesh | Inde | Pakistan | |
Population (M hab), 2022 | 169 | 1407 | 227 |
Croissance démographique, 2022 | 1,1% | 1,0% | 2,0% |
Macroéconomie | |||
PIB (Mds$), 2022 | 461 | 3469 | 376 |
PIB/hab ($), 2022 | 2734 | 2466 | 1658 |
Croissance PIB, 2022 | 7,2% | 6,8% | 6,0% |
IDE (%PIB), 2021 (1) | 6,0 | 16,2 | 9,5 |
Inflation (%), 2022 | 6,1% | 6,9% | 12,1% |
Finances publiques | |||
Déficit public (%PIB), 2022 | -5,1 | -9,9 | -7,8 |
Dette publique (%PIB), 2022 | 37,5 | 83,4 | 77,8 |
Dépenses publiques (%PIB), 2022 (2) | 15,0 | 28,2 | 22,3 |
Pression fiscale (%PIB), 2022 (2) | 7,7 | 6,8 | 11,4 |
Risque pays, 2022 (3) | C | C | D |
Echanges | |||
Balance commerciale (%PIB), 2021 (4) | -6,4 | -2,0 | -10,0 |
Exportations françaises vers (M€), 2021 (5) | 192 | 5999 | 414 |
Importations françaises depuis (M€), 2021 (5) | 3076 | 6715 | 1115 |
Aspects qualitatifs | |||
IDH, 2022 (6) | 0,661 (129e) |
0,633 (132e) |
0,544 (161e) |
Doing business (sur 190 pays), 2020 (7) | 168e | 63e | 108e |
Source : IMF, https://www.imf.org/external/datamapper/datasets
(1) UNCTAD : https://unctad.org/en/Pages/DIAE/World%20Investment%20Report/Country-Fact-Sheets.aspx
(2) Heritage Foundation : https://www.heritage.org/index/explore?view=by-variables&u=637193829921497074
(3) Coface : https://www.coface.fr/Actualites-Publications/Publications/Barometre-Risque-Pays-et-Secteurs-T4-2019
(4) Balance biens et services, Banque Mondiale : https://data.worldbank.org/indicator/NE.RSB.GNFS.ZS
(5) Douanes françaises : http://lekiosque.finances.gouv.fr/Default.asp
(6) PNUD : http://hdr.undp.org/sites/default/files/hdr_2019_overview_-_french.pdf
(7) Banque Mondiale : https://www.doingbusiness.org/