Lettre Agro Japon-Corée du Sud — Décembre 2025
[Japon] Nouvelle baisse du nombre d’agriculteurs et d’exploitations agricoles, tandis que la corporatisation et la concentration des terres s’accentuent [...] [Corée du Sud] Stagnation des exportations agricoles françaises vers la Corée du Sud sur la période d’octobre 2024 à septembre 2025 [...].
Lettre AGRO Japon – Corée du Sud
N° 88 - Décembre 2025
Toute l'équpe du pôle agro du service économique régional de l’Ambassade de France à Tokyo
vous souhaite de très belles fêtes de fin d’année
Yuzawa, préfecture de Niigata (copyright Max Wlodarzack)
Sommaire
Japon
- Nouvelle baisse du nombre d’agriculteurs et d’exploitations agricoles, tandis que la corporatisation et la concentration des terres s’accentuent
- Léger recul des exportations agricoles françaises au Japon sur la période d’octobre 2024 à septembre 2025
- La CITES rejette la restriction sur le commerce de l’anguille japonaise
- Suspension des importations de porc espagnol / opportunités pour la France
- Achoppement des négociations sur la réouverture du marché chinois au bœuf japonais suite au regain des tensions sino-japonaises
- Approbation d’un projet de budget supplémentaire de 5,3 Mds € pour le secteur de l’agriculture, des forêts et de la pêche
- Soutien à l’émission de nouveaux coupons de riz en allégeant leur coût pour les collectivités
- La banque coopérative Norinchukin Bank annonce un renforcement de ses activités de prêt et d’investissement en faveur du secteur agricole
- Forte hausse des exportations agricoles en octobre, portée par le thé vert
- Le groupe français Bel Japan réussit le lancement d’une glace « Kiri » sur le marché japonais
- Le Japon et le Mercosur lancent un cadre de partenariat stratégique
- Le Japon prévoit la libéralisation des échanges agroalimentaires avec le Bangladesh dans le cadre d’un futur APE
Corée du Sud
- Stagnation des exportations agricoles françaises vers la Corée du Sud sur la période d’octobre 2024 à septembre 2025
- La Corée du Sud lance une plateforme IA publique pour les prix agricoles
- Le gouvernement prolonge les quotas tarifaires préférentiels alors que l’inflation alimentaire progresse sous l’effet de la faiblesse du won
- La Corée du Sud promeut l’agriculture intelligente au salon Smart Farm Korea
Japon - Corée du Sud
- Séoul et Tokyo tiennent leur première réunion régulière des vice-ministres de l’Agriculture
Le chiffre à retenir : - 25 %
Baisse du nombre de travailleurs agricoles au Japon entre 2020 et 2025, atteignant 1,02 M de personnes, niveau le plus bas depuis le début des comparaisons en 1985
Japon
Le Japon enregistre une nouvelle baisse du nombre d’agriculteurs et d’exploitations agricoles, tandis que la corporatisation et la concentration des terres s’accentuent
Selon les résultats provisoires du recensement agricole et forestier publié le 28 novembre par le MAFF, le secteur agricole japonais poursuit sa restructuration : le nombre total d’exploitations a diminué de -23 % pour s’établir à 828 000, tombant pour la première fois sous le seuil du million d’exploitations. En revanche, le nombre d’exploitations constituées en société progresse (+7,9 %), confirmant la tendance à la corporatisation de l’agriculture japonaise. Il en va de même pour la superficie moyenne des exploitations qui atteint 3,7 hectares (+0,6 ha par rapport à 2020), les exploitations de plus de 20 hectares concentrant plus de la moitié de la superficie totale. Cette tendance à la concentration des exploitations ne saurait masquer une hétérogénéité entre les préfectures ; la superficie moyenne par exploitation s’élève ainsi à 34,5 ha à Hokkaidō contre 2,6 ha dans les autres préfectures du pays. Par ailleurs, le Japon enregistre une contraction historique de sa main-d’œuvre agricole. Le nombre de travailleurs agricoles a chuté de -25,1 % en cinq ans pour atteindre 1,02 million de personnes, niveau le plus bas depuis le début des comparaisons en 1985. Malgré un léger recul de l’âge moyen (67,6 ans), les 65 ans et plus représentent toujours près de 70 % des agriculteurs. Le ministère attribue cette diminution à la hausse des coûts de production, aux vagues de chaleur ayant poussé les agriculteurs âgés à cesser leur activité, ainsi qu’à la réduction du nombre de personnes reprenant une exploitation agricole après l’âge de la retraite. MAFF, JapanToday, Japan Agricultural News (29/11/2025).
Léger recul des exportations agricoles françaises au Japon sur la période d’octobre 2024 à septembre 2025
Entre octobre 2024 et septembre 2025, les ventes agricoles et agroalimentaires françaises vers le Japon se sont élevées à 1,62 Md €, en repli de -1,6 % en glissement annuel (-26,0 M €). Cette légère baisse reflète toutefois des dynamiques contrastées selon les filières. Les exportations de lait et produits laitiers progressent de +3,6 %, (104,1 M €), de même que celles des fruits et légumes (26,38 M €) et de la pêche et aquaculture (8,27 M €) qui enregistrent une croissance respective de +5,7 % et +1,7 %. À l’inverse, les filières des céréales (-6,1 %), du machinisme agricole et agroalimentaire (-10,6 %), des produits d’épicerie (-8,5 %) et des oléagineux (-27,4 %) enregistrent des replis significatifs. Les exportations de viande et produits carnés demeurent quasi stables, avec +1,2 % (89,7 M €). Dans l’ensemble, la part des échanges agricoles dans le commerce bilatéral franco-japonais se stabilise à 18,9 % sur la période (+1 %), confirmant le rôle structurant de l’agroalimentaire dans la relation commerciale entre les deux pays. Agrodata
Le Japon enregistre une forte hausse de ses exportations agricoles en octobre, portée par le thé vert
D’après le MAFF, les exportations japonaises de produits agricoles et alimentaires ont atteint 759 M € en octobre, en hausse de +11 % en g.a et marquant un 15ème mois consécutif d’accroissement. La progression est portée par la forte augmentation des exportations de thé vert, qui atteignent près de 47 M €, soit plus du double de l’an dernier, dépassant désormais celles du bœuf et confirmant la forte demande en Europe et en Amérique du Nord. Toutefois, la popularité mondiale du matcha provoque déjà des tensions d’approvisionnement : la production peine à suivre, les récoltes 2025 ayant été affectées par les fortes chaleurs, si bien que certaines plantations et transformateurs font déjà état de ruptures ou de restrictions de vente, en particulier pour les matcha de haute qualité. De surcroît, l’année 2025 est marquée par une légère baisse de la superficie de culture du thé, en raison notamment du vieillissement des producteurs et de la multiplication des abandons de plantations. Plus globalement, les exportations agricoles brutes et transformées progressent respectivement de +13 % et +7 %, pour un total de 532 M € (+9 %). Malgré cette dynamique, l’atteinte de l’objectif gouvernemental de 11 Mds € d’exportations annuelles reste incertaine : il manquerait encore environ 3,87 Mds € à exporter sur novembre et décembre, dans un contexte de ralentissement de la croissance vers les États-Unis, principal marché. Nikkei, Japan Agricultural News (03/12/2025, 22/12/2025).
La CITES rejette la restriction sur le commerce de l’anguille japonaise
Les 27–28 novembre 2025, lors d’une réunion de la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d'extinction (CITES), la proposition de mettre en place une restriction générale sur le commerce des anguilles, incluant l’anguille japonaise, a été rejetée. La proposition avait été soumise par l’Union Européenne (UE), estimant que les captures d’anguilles destinées à l’exportation contribuent au déclin des populations et favorisent la surexploitation d’autres espèces, à l’instar de l’anguille européenne, inscrite à l’Annexe II de la CITES en 2007. Ce vote intervient alors que le Secrétariat de la CITES recommandait, le mois dernier, l’inscription de l’anguille japonaise à l’Annexe II. Parmi les 143 pays participants, 100 s’y sont opposés, dont le Japon, la Corée du Sud, les États-Unis et la Chine. Le Japon conteste le fondement scientifique de la mesure et met en avant les risques pour l’approvisionnement et les prix, ainsi que pour un secteur emblématique de sa gastronomie. Selon Norikazu SUZUKI, Ministre de l’agriculture, le Japon a pu compter sur le soutien de nombreux pays africains, acquis lors de la Conférence internationale de Tokyo sur le développement de l’Afrique (TICAD) de cet été. JapanTimes
Suspension des importations de porc espagnol et opportunités pour la France
Le 29 novembre, le Ministère de l’Agriculture, des Forêts et de la Pêche (MAFF) a annoncé la suspension des importations de viande porcine en provenance d’Espagne, à la suite de la confirmation de premiers foyers de peste porcine africaine (PPA) chez des sangliers sauvages en Catalogne. 3ème fournisseur du Japon (17 % des parts), l’Espagne exporte environ 170 000 tonnes par an (680 M €), faisant craindre des tensions d’approvisionnement et une hausse des prix du porc importé. En conséquence, les importateurs japonais pourraient rencontrer des difficultés pour identifier des alternatives crédibles : le Brésil, par exemple, ne serait pas en mesure de garantir les volumes requis et la qualité diffère de celle du porc espagnol. La suspension affecte également le jambon cru, pour lequel aucune substitution à prix compétitif n’existe, après l’arrêt des importations italiennes en 2022. Cette situation pourrait favoriser une progression des ventes du porc d’origine française, 8ème fournisseur du Japon (2 % des parts) avec 20 000 t de viande de porc exportées en 2024 (environ 85 M €). Grâce à l’accord de zonage conclu avec la Japon le mois dernier, la France serait en mesure de sécuriser ses exportations de viandes et abats porcins français vers le Japon depuis ses régions indemnes, même en cas d’apparition de la PPA sur son territoire. Pour rappel, le Japon est le seul pays d’Asie de l’Est encore indemne de PPA, ce qui explique la vigilance renforcée des autorités sanitaires. TDM, Japan Agricultural News (30/11/2025, 02/12/2025, 03/122025).
Achoppement des négociations sur la réouverture du marché chinois au bœuf japonais suite au regain des tensions sino-japonaises
Les discussions visant la réouverture du marché chinois au bœuf japonais, fermé depuis 24 ans à la suite de l’épizootie d’encéphalopathie spongiforme bovine (ESB) de 2001 au Japon, ont été annulées par la partie chinoise alors qu’elles étaient entrées dans leur phase finale. En 2019, les deux gouvernements avaient en effet signé un accord de quarantaine, condition préalable à la reprise des exportations, qui est entré en vigueur en juillet dernier. Cette suspension intervient dans un contexte de regain des tensions sino-japonaises, après les déclarations de la Première ministre TAKAICHI sur Taïwan, qui ont suscité de vives réactions à Pékin. Elle s’inscrit dans la lignée de la réintroduction par la Chine d’une interdiction sur les produits de la mer japonais, alors que Pékin avait progressivement levé (depuis septembre 2024) les restrictions imposées à la suite du rejet en mer des eaux traitées de Fukushima. Pour mémoire, la Chine était en 2022 la première destination des exportations japonaises de produits de la pêche et de l’aquaculture (611 M €). À l’inverse, Taïwan poursuit une trajectoire opposée : Taipei a récemment levé ses dernières restrictions sur les produits de la mer japonais, offrant un signal positif pour le secteur halieutique nippon. Nikkei, JijiPress
Le Parlement approuve un projet de budget supplémentaire de 5,3 Mds € pour le secteur de l’agriculture, des forêts et de la pêche
Le Parlement a adopté le 16 décembre le projet de budget supplémentaire pour l’exercice 2025, qui consacre 5,2 Mds € (960,2 Mds ¥) au secteur agricole, forestier et halieutique (+10,6 % par rapport à l’exercice précédent). Ce budget s’inscrit dans la nouvelle stratégie de « transformation structurelle intensive de l’agriculture » prévue jusqu’en 2029, au sein de laquelle le gouvernement prévoit un financement dédié, distinct des enveloppes existantes, articulé autour de quatre priorités : (i) agrandissement des parcelles (317 M €), (ii) réorganisation des installations collectives (448 M €), (iii) développement de l’agriculture intelligente (496 M €) et (iv) structuration de zones de production tournées vers l’exportation (71 M €). Le budget supplémentaire comprend également une enveloppe de 71 M € pour la consolidation des terres sans repreneur, ainsi qu’un nouveau programme visant à sécuriser l’approvisionnement en riz (2,2 M €), incluant le soutien à la production de variétés résistantes aux fortes chaleurs (1,1 M €). Parallèlement, 381 M € ont été alloués aux mesures contre la flambée des prix agricoles, dont un appui au chauffage horticole (24 M €) et un soutien à la demande de viande bovine japonaise (94 M €), actuellement en déclin. Le gouvernement vise une adoption du budget par la Diète avant la fin de la session en cours. Japan Agricultural News (29/11/2025, 17/12/2025)
Le gouvernement subventionne l’émission de nouveaux coupons de riz en allégeant leur coût pour les collectivités
Alors que le prix du riz se maintient à un niveau particulièrement élevé (environ 4 397 yens pour 5 kg au 15/12/2025), la fédération agricole JA Zen-Noh et la fédération nationale des associations de grossistes en riz (Zenbeihan) ont annoncé l’émission exceptionnelle de nouveaux coupons de riz dans le cadre du « fonds de dotation spéciale destiné au soutien renforcé des collectivités locales », récemment instauré par le gouvernement. Prévue à partir de la fin décembre et jusqu’en septembre 2026, cette émission portera sur des coupons d’une valeur d’utilisation de 440 yens (2,42 €), vendus aux collectivités chargées de leur distribution. Si la valeur faciale reste inchangée par rapport aux coupons habituellement distribués, les deux fédérations prévoient de réduire de 20 à 30 % les coûts d’émission afin d’abaisser le prix de vente destiné aux collectivités (habituellement de 500 yens) et de faciliter le recours à ce mécanisme de soutien. Le MAFF a précisé que cette dotation spéciale ne se limitait pas au riz, les collectivités bénéficiant d’une marge de manœuvre pour financer l’émission de coupons portant sur d’autres produits alimentaires. Le budget supplémentaire, adopté le 16 décembre, prévoit 2,2 Mds € (400 Mds ¥) pour financer ces coupons. Japan Agricultural News (06/12/12, 12/12/2025, 17/12/2025), JapanTimes
La banque coopérative Norinchukin Bank annonce un renforcement significatif de ses activités de prêt et d’investissement en faveur du secteur agricole
Jusqu’à présent, le financement des exploitations agricoles reposait principalement sur les coopératives agricoles locales (JA) et les fédérations de crédit agricoles au niveau préfectoral, la Norinchukin Bank jouant un rôle complémentaire ; toutefois, la demande de financement des grandes exploitations opérant au-delà des frontières préfectorales s’est accrue, dépassant les capacités de réponse des JA locales. À compter de l’exercice 2026, la banque prévoit d’augmenter de 10 % ses effectifs dédiés au financement de l’agriculture au sein de ses succursales et d’élargir son offre de crédits aux grandes entreprises agricoles. En parallèle, le MAFF envisage d’assouplir les règles d’autorisation encadrant les prises de participation de la Norinchukin Bank dans les entreprises agricoles, afin de renforcer l’apport de capitaux, tant sous forme de prêts que d’investissements. Cette réorientation intervient alors que la banque cherche à réduire sa dépendance aux obligations étrangères, après avoir enregistré un déficit net d’environ 11,6 Mds € sur l’exercice clos en mars 2025, et s’inscrit dans une stratégie plus large du MAFF visant à faire du financement agricole une mission centrale de l’établissement. Nikkei
Le groupe français Bel Japan réussit le lancement d’une glace « Kiri » sur le marché japonais
En décembre 2025, le français Bel Japan et Akagi Nyūgyō, l’un des principaux fabricants japonais de glaces et de produits surgelés, ont lancé une glace « Kiri » sur l’ensemble du marché japonais. Le partenariat repose sur une logique de co-branding, dans laquelle Bel apporte la notoriété et le positionnement premium de la marque Kiri, tandis qu’Akagi assure le développement industriel ainsi que la fabrication et la distribution du produit, notamment via les chaînes de convenience stores. Avec un écoulement complet des stocks en deux semaines (près de 2 millions d’unités vendues), ce produit constitue un exemple réussi d’adaptation d’un produit laitier français au marché japonais, en partenariat avec un acteur local. Plus largement, les importations japonaises de lait et produits laitiers depuis la France ont atteint 78 M € depuis le début de l’année (entre janvier et octobre), en hausse de +3% en g.a. PR Times
Le Japon et le Mercosur lancent un cadre de partenariat stratégique
En décembre 2025, le Japon et le Mercosur, le bloc commercial sud-américain regroupant notamment le Brésil, l’Argentine, le Paraguay et l’Uruguay, ont lancé un cadre de partenariat stratégique visant à renforcer leurs relations économiques et commerciales, à l’occasion du sommet du Mercosur. Ce nouveau cadre a été établi pour structurer des discussions sur des mesures concrètes de coopération, qui pourront inclure la négociation d’un accord de partenariat économique à part entière, avec des pourparlers initiaux prévus au début de l’année 2026. Si le milieu des affaires japonais voit dans cette initiative une opportunité d’approfondir les liens avec un marché significatif, certains acteurs agricoles restent toutefois prudents, craignant un impact négatif sur les filières domestiques en cas d’ouverture accrue. JapanTimes
Le Japon prévoit la libéralisation des échanges agroalimentaires avec le Bangladesh dans le cadre d’un futur Accord de Partenariat Economique (APE)
Le Japon a confirmé, le 22 décembre 2025, un accord de principe en vue de la conclusion d’un accord de partenariat économique avec le Bangladesh, prévoyant une libéralisation progressive des échanges. Cet accord, qui serait le premier APE conclu par le Bangladesh, porterait notamment sur l’acier, les pièces détachées automobiles, le textile et les produits agroalimentaires. Dans ce cadre, les droits de douane sur certains produits agricoles et halieutiques, dont le bœuf Wagyu et les produits de la mer (notamment les coquilles Saint-Jacques), seraient supprimés sur une période pouvant aller jusqu’à 18 ans, tandis que le riz a explicitement été exclu du champ de l’accord. Cet APE s’inscrit dans un contexte marqué par la sortie prochaine du Bangladesh du statut de pays les moins avancés (PMA) et vise également à faciliter les procédures douanières, répondant aux attentes des opérateurs japonais en matière de simplification et de prévisibilité des règles commerciales. Nikkei
Corée du Sud
Stagnation des exportations agricoles françaises vers la Corée du Sud sur la période d’octobre 2024 à septembre 2025
Sur la période d’octobre 2024 à septembre 2025, les exportations agricoles et agroalimentaires françaises vers la Corée du Sud se sont élevées à 762,4 M€, en très légère hausse de +0,3 % en glissement annuel (+2,3 M€), après un repli observé en 2024. Cette stabilité masque toutefois des évolutions contrastées selon les filières. Les exportations de lait et produits laitiers progressent nettement (+14 %, à 177,5 M€), tout comme celles des fruits et légumes (+36,5 %, à 7,6 M€), de viande et produits carnés (+32 %, à 37,4 M€), des céréales (+4,4 %, à 26,6 M€) et des semences (+9,7 %, à 1,1 M€). À l’inverse, les exportations de bois et dérivés (-11,1 %), d’oléagineux (-46,9 %), de produits d’épicerie (-2 %) et d’animaux vivants et génétique (-12,4 %) sont en recul. Dans l’ensemble, la part des échanges agricoles dans le commerce bilatéral franco-coréen atteint 11,9 % sur la période, en stagnation en g.a (+0,7 %). Agrodata
La Corée du Sud lance une plateforme IA publique pour les prix agricoles
Le gouvernement sud-coréen prévoit de lancer au 2nd semestre 2026 une plateforme publique alimentée par l’intelligence artificielle dédiée aux produits agricoles. Celle-ci permettra une comparaison en temps réel des prix agricoles par région et proposera des recommandations d’achat fondées sur la localisation de l’utilisateur. L’outil visera également à alerter sur les pénuries ou les hausses de prix, et à suggérer des alternatives lorsque l’offre est réduite, une fonctionnalité essentielle pour stabiliser le marché en période de volatilité. Financé à hauteur de 5,8 M € dans le cadre d’un plan plus large de modernisation des services publics (santé, fiscalité, sécurité etc.), il s’inscrit dans la stratégie de transformation numérique du secteur agricole et pourrait améliorer la transparence des prix, favoriser un accès équitable aux données du marché pour agriculteurs comme consommateurs, et renforcer la résilience de la chaîne agro-alimentaire face aux fluctuations de l’offre et de la demande. KoreaBizwire, KoreaTechToday
Le gouvernement prolonge les quotas tarifaires préférentiels alors que l’inflation alimentaire progresse sous l’effet de la faiblesse du won
En novembre 2025, l’indice des prix à la consommation (ICP) en Corée du Sud a atteint +2,4 % en g.a, enregistrant pour le deuxième mois consécutif la plus forte hausse de l’année 2025. En particulier, les produits agricoles, halieutiques et d’élevage ont vu leurs prix augmenter de +5,6 %, contribuant pour 0,42 point de pourcentage au taux global d’inflation. Parmi les produits concernés, le riz affiche une hausse de +18,6 % en g.a, toutefois inférieure au +21,3 % d’octobre en raison de l’arrivée sur le marché des nouvelles récoltes. Les prix des fruits importés (kiwi, mangue…), ainsi que ceux des produits de la mer (maquereau, courbine, etc.) enregistrent des hausses à deux chiffres, tout comme les prix des viandes importées. La faiblesse du won devrait continuer à nourrir les tensions inflationnistes dans les prochains mois, en particulier sur les produits pétroliers et les denrées agricoles importées, très sensibles aux variations de change. Dans ce contexte, Séoul a annoncé l’extension de quotas tarifaires préférentiels pour une liste de 12 produits alimentaires importés de première nécessité, dont le sucre et le café (jusqu’à fin 2026), ou encore les œufs transformés (juin 2026). Kosis, JoongAng Daily, KoreTimes
La Corée du Sud promeut l’agriculture intelligente au salon Smart Farm Korea
La 6ème édition du salon Smart Farm Korea, qui se tiendra du 27 au 29 mai à Changwon, présentera les technologies dédiées à l’agriculture intelligente, notamment l’automatisation, les capteurs et les solutions numériques. Le salon s’inscrit dans la stratégie de la Corée du Sud, qui vise à renforcer sa position de pays leader dans le smart farming. Smart Farm Korea
Japon - Corée du Sud
Séoul et Tokyo tiennent leur 1ère réunion régulière des vice-ministres de l’Agriculture
Le 27 novembre, la Corée du Sud et le Japon ont tenu à Séoul leur première réunion régulière au niveau des vice-ministres de l’Agriculture, marquant le lancement d’un nouveau cadre bilatéral de dialogue instauré à la suite de la réunion tripartite des ministres de l’Agriculture Corée–Japon–Chine en août dernier. Le vice-ministre sud-coréen Kang HYOUNG-SEOK et son homologue japonais Yoichi WATANABE ont échangé sur plusieurs axes de coopération agricole, notamment l’innovation technologique, le développement de nouvelles solutions face au vieillissement de la main-d’œuvre, ainsi que les enjeux de sécurité alimentaire. La Corée et le Japon partagent au plan agricole des défis similaires, ouvrant la voie à un renforcement des échanges. A noter que le vice-ministre sud-coréen Kang HYOUNG-SEOK a depuis été démissionné par le président Lee le 5 décembre dernier, pour abus d’autorité et comportement inapproprié sans plus de précisions. MAFF, The Korea Herald.
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Rédaction : Le Pôle Agriculture & Alimentation du Service économique régional de Tokyo, avec la contribution du Service économique de Séoul.
Contacts : Guillaume FURRI, Conseiller agricole | guillaume.furri@dgtresor.gouv.fr
Claudine GIRARDO, Conseillère agricole, référente SPS | claudine.girardo@dgtresor.gouv.fr
Maki MIZUTA, Attachée sectorielle au Pôle Agriculture & Alimentation | maki.mizuta@dgtresor.gouv.fr
Max WLODARCZAK, Chargé de mission au Pôle Agriculture & Alimentation | max.wlodarczak@dgtresor.gouv.fr
Jina AHN, Attachée économique, SE de Séoul | jina.ahn@dgtresor.gouv.fr
Illustration : Pôle Agriculture & Alimentation, SER de Tokyo, Décembre 2025.