Brèves de l'ASEAN semaine 51 (2025)
Région
ASEAN–Chine : Pékin met en avant un renforcement de la collaboration et des échanges en 2025
Selon un rapport publié le 18 décembre 2025 par Xinhua News Agency, organe de presse officiel chinois, la coopération économique entre la Chine et l’ASEAN se serait renforcée en 2025 malgré un environnement international plus incertain. D’après les données relayées par les autorités chinoises, l’ASEAN reste le premier partenaire commercial de la Chine sur les onze premiers mois de l’année, avec une progression des échanges bilatéraux de 8,5 % en glissement annuel. Les échanges de produits agricoles et agroalimentaires auraient atteint 51,3 Md USD, en hausse de 8,9 %, tandis que les importations chinoises de fruits frais et secs en provenance de l’ASEAN auraient dépassé 10 Md USD, représentant plus des deux tiers des importations chinoises mondiales sur ces produits. Xinhua souligne également l’élargissement de la coopération à des domaines émergents tels que l’économie numérique, la transition verte et la résilience des chaînes d’approvisionnement, dans le prolongement de l’accord ASEAN-China Free Trade Area (ACFTA) 3.0, signé en octobre 2025. Cette communication officielle met en avant le rôle du partenariat ASEAN-Chine comme stabilisateur des échanges régionaux, dans un contexte de tensions commerciales persistantes avec d’autres grandes économies.
Indonésie
Bank Indonesia maintient son taux directeur
La banque centrale indonésienne a décidé de maintenir son taux directeur à 4,75 %, son plus bas niveau depuis fin 2022, malgré une récente baisse des taux de la Réserve fédérale américaine de 25 pbs, afin de préserver la stabilité de la roupie. Cette décision intervient après une série de cinq baisses totalisant 125 points de base cette année, dont la transmission à l’économie réelle reste limitée : les taux moyen des prêts proposés par les banques à leurs clients n’ont reculé que marginalement de 25 pbs pour atteindre 8,96 % en novembre. Le coût élevé du financement continue de peser sur la demande de crédit, dont la croissance demeure modérée et à un rythme inférieur à la même période l’an passé (7,7 % en g.a), les entreprises adoptant une attitude attentiste et privilégiant l’autofinancement. Pour stimuler l’activité, Bank Indonesia met en place des mesures pour améliorer la transmission des taux et sur des mesures de liquidité incitant les banques à réduire plus rapidement leurs taux de prêt, tout en restant attentives à l’écart de taux avec les États-Unis.
Plusieurs projets industriels de downstreaming lancés début 2026 en Indonésie
Le fonds souverain indonésien Danantara prévoit le lancement des travaux de cinq à six projets industriels de transformation en aval (downstreaming) dès janvier 2026. Parmi ceux-ci figurent notamment une fonderie d’aluminium pour un coût estimé à 24 Md USD, des installations de raffinage de carburant aérien durable à Cilacap, dans la province de Java centre, une unité de bioéthanol à Banyuwangi, dans l’est de Java, ainsi que des projets liés à la filière coco et à l’aviculture. Ces initiatives s’inscrivent dans une stratégie plus large de développement de 18 projets d’avalisation proposés par le ministre de l’Energie et répartis sur l’archipel, représentant un investissement total d’environ 38 Md USD, dont plus de la moitié concernent les secteurs des minerais et du charbon.
L’Indonésie prépare une hausse du salaire minimum de 5 % à 7 % en 2026
L’Indonésie s’apprête à relever ses salaires minimums provinciaux de l’ordre de 5 % à 7 % en 2026, à la suite de l’adoption d’un nouveau cadre réglementaire de fixation des salaires. Le mécanisme repose sur une formule combinant l’inflation à laquelle s’ajoute la croissance économique multipliée par un coefficient « alpha », fixé localement par les régions en fonction notamment de l’emploi et du niveau moyen des salaires. Si cette réforme vise à améliorer le pouvoir d’achat des travailleurs, elle suscite des réserves tant du côté des entreprises, qui craignent une pression accrue sur les coûts et l’emploi formel, que des syndicats, qui estiment les augmentations insuffisantes face au coût réel de la vie. Les décisions finales, variables selon les provinces, devront être arrêtées avant la fin de l’année sur la base des données économiques les plus récentes.
Malaisie
Remaniement ministériel : changements clés dans les portefeuilles économiques
Le 16 décembre, le Premier ministre Anwar Ibrahim a procédé à un remaniement ministériel marquant plusieurs nominations clés dans les portefeuilles économiques et financiers. Akmal Nasrullah Mohd Nasir a été nommé ministre de l’Économie, succédant à Rafizi Ramli, démissionnaire en mai 2025. Johari Abdul Ghani, ancien ministre des Plantations et des Produits de base, a pris la tête du ministère de l’Investissement, du Commerce et de l’Industrie (MITI), en remplacement de Tengku Zafrul Abdul Aziz. Le ministère de l’Environnement et des Ressources naturelles a été confié à Arthur Joseph Kurup, ancien vice-ministre de la Science, de la Technologie et de l’Innovation. Parallèlement, Liew Chin Tong, auparavant vice-ministre du MITI, a été nommé à la même position au ministère de Finances. Le Premier ministre, qui cumule également le portefeuille des Finances, a conservé plusieurs responsables clés pour assurer la continuité des réformes, dont Amir Hamzah Azizan, Second ministre des Finances, et Fadillah Yusof, ministre de la Transition énergétique.
L’OCDE prévoit une croissance de 4,4% en 2026, malgré des risques externes
Dans son Economic Outlook 2026, l’OCDE prévoit une croissance du PIB de 5,0 % en 2025, 4,4 % en 2026 et 4,1 % en 2027, des niveaux supérieurs aux dernières prévisions du FMI. Cette expansion est soutenue par une demande intérieure résiliente, portée par des conditions favorables sur le marché du travail et des politiques de soutien aux revenus. L’OCDE avertit toutefois que la croissance pourrait être freinée en 2026 par des risques externes, en premier lieu un ralentissement de la demande mondiale et des tensions commerciales prolongées, notamment la mise en place de droits de douane additionnels sur les semi-conducteurs. Bien que l’inflation reste contenue (1,3 % en octobre), les mesures de revalorisation salariale, l’élargissement de la taxe sur les ventes et les services (SST) et le retrait progressif des subventions sur les carburants feront peser un risque inflationniste en 2026. Pour soutenir la croissance, l’OCDE recommande l’adoption de réformes structurelles, incluant la réduction des barrières règlementaires et des plafonds de prix, qui génèrent des coûts de mise en conformité estimés à 2,3 % du PIB et pèsent particulièrement sur les petites entreprises. L’organisation souligne également le potentiel d’amélioration de la gouvernance des entreprises publiques et de l’action du secteur public, par la pleine mise en œuvre de la Loi en faveur de l’efficacité des services publics, adoptée en mars 2025 par le Parlement malaisien.
TotalEnergies conclut un accord avec Google et ajuste son portefeuille gazier en Malaisie
TotalEnergies et Google ont conclu, le 16 décembre, un contrat d’achat d’électricité d’une durée de 21 ans portant sur la fourniture de 1 TWh d’électricité renouvelable certifiée (soit l’équivalent de 20 MW). L’électricité sera produite par la centrale solaire Citra Energies, située dans l’Etat fédéré de Kedah et dont la construction devrait débuter début 2026, afin d’alimenter les opérations des centres de données de Google localisés en Malaisie. Le projet, attribué en août 2023 par la Commission malaisienne de l’énergie à TotalEnergies (49 %) et à son partenaire local MK Land (51 %), s’inscrit dans le cadre du Corporate Green Power Programme (CGPP), visant à promouvoir l’utilisation d’électricité verte malaisienne par les entreprises. Cet accord prolonge le partenariat entre les deux groupes, après l’annonce en novembre 2025 d’un contrat d’achat similaire pour les centres de données de Google aux Etats-Unis. Par ailleurs, TotalEnergies a annoncé la cession d’une participation indirecte de 9,9 % dans le bloc offshore SK408, important projet gazier offshore au large du Sarawak, à la société thaïlandaise PTT Exploration and Production (PTTEP). Le groupe français demeure l’opérateur du bloc et conserve une participation de 30 %.
Singapour
Progression des exportations en novembre (+11,6 %) malgré des risques accrus pour 2026
En novembre, les exportations domestiques hors pétrole (NODX) de Singapour ont augmenté de 11,6 % en glissement annuel, après une forte progression révisée de 21,7 % en octobre, signalant une dynamique extérieure encore robuste en fin d’année. Cette croissance a été stimulée par des hausses marquées des expéditions de produits pharmaceutiques (+369,8 %) et électroniques avec les circuits intégrés (+22,9 %) et les ordinateurs personnels (+48 %). Parmi les principaux marchés, les flux vers les États-Unis ont plus que doublé (+106 %), ceux vers l’Union européenne ont augmenté de 66,3 % et ceux vers Taïwan de 15,7 %, alors que les expéditions vers l’Indonésie, Hong Kong, le Japon et la Thaïlande ont reculé. Sur les onze premiers mois de 2025, les NODX cumulés affichent une progression de 4,8 %, ce qui conduit Enterprise Singapore à affiner sa prévision de croissance des exportations pour l’année autour de 2,5 %. Cette résilience inattendue reflète en partie des effets de front-loading, liés à la mise en œuvre effective des mesures tarifaires américaines. En 2026, la croissance des exportations devrait nettement ralentir, avec une hausse des NODX attendue entre 0 et 2 %, à mesure que s’estomperont les effets d’anticipation et que l’environnement commercial mondial deviendra moins favorable.
Les obligations souveraines singapouriennes s’imposent comme valeur refuge et se découplent des bons du Trésor américain
Le marché des obligations souveraines singapouriennes connaît une décorrélation significative avec les bons du Trésor américain, traduisant une reconfiguration des flux obligataires mondiaux. La corrélation glissante sur 120 jours entre les rendements des obligations singapouriennes à 10 ans et ceux des Treasuries équivalents est tombée à proximité de zéro, contre environ 0,4 en début d’année, et est brièvement passée en territoire négatif fin novembre, un phénomène inédit depuis 2015. Dans le même temps, les obligations singapouriennes ont surperformé : l’indice Bloomberg des obligations souveraines singapouriennes libellées en dollars américains affiche une performance d’environ +14 % depuis le début de l’année, se dirigeant vers sa meilleure performance annuelle depuis plus de deux décennies. Cette dynamique s’est accompagnée d’une baisse des taux interbancaires domestiques, à des niveaux parmi les plus bas observés depuis près de trois ans.
Révision à la hausse des prévisions nationales de croissance pour 2025 et 2026
Selon l’enquête trimestrielle publiée le 17 décembre par la Monetary Authority of Singapore (MAS), la prévision médiane de croissance du PIB de Singapour pour 2025 a été relevée à 4,1 %, contre 2,4 % précédemment. Pour 2026, la croissance est désormais anticipée à 2,3 %, en hausse par rapport à 1,9 % auparavant, se situant dans la partie haute de la fourchette officielle de 1 % à 3 % établie par le ministère du Commerce et de l’Industrie. Cette amélioration tient notamment à la résilience des exportations non pétrolières et de l’industrie manufacturière, en particulier autour des technologies liées à l’intelligence artificielle, ainsi qu’au rôle soutenu des secteurs des services financiers, de la construction et du commerce de gros et de détail. Néanmoins, les prévisionnistes signalent des risques persistants, notamment les tensions géopolitiques et l’incertitude autour des tarifs commerciaux, qui pourraient freiner l’activité en 2026 malgré un contexte de demande mondiale encore robuste.
Vietnam
Le Vietnam acceuille un nombre record de touristes étrangers en 2025, malgré des innondations et la pollution de l’air.
Le Vietnam a accueilli son 20e million de visiteur international le 15 décembre 2025, marquant une étape historique pour son secteur touristique. Selon Reuteurs, le pays est en passe de recevoir 21 M de visiteurs internationaux cette année, dépassant le précédent record de 18 M établi en 2019 avant la pandémie de Covid-19. Ce chiffre représente une hausse d’environ 19,3 % par rapport à l’année précédente. Malgré des défis environnementaux comme la pollution chronique à Hanoi et des innondations dans des zones touristiques populaires telles que Hoi An, Hue et Nha Trang, le Vietnam reste parmi des destinations les plus populaires de l’ASEAN. L’enjeu pour le Vietnam est aujourd’hui d’augmenter la valeur ajoutée générée par les touristes grâce à une montée en gamme des services associés.
Publication d’un décret pour réguler les transferts de technologies dans les transports ferroviaires
Le 12 décembre dernier, le gouvernement a publié le décret 319/2025/ND-CP relatif au transfert de technologies dans le secteur des transports. Alors que de nombreux acteurs se positionnent sur les projets annoncés, notamment celui de la ligne grande-vitesse Nord-Sud, ce décret a pour objectif de réguler le secteur en choisissant les entreprises les plus aptes à recevoir de tels transferts. Plusieurs critères sont ainsi évoqués, comme les capacités financières, matérielles, humaines et l’expertise préalable des compagnies vietnamiennes pour pouvoir absorber chaque type spécifique de technologies. L’objectif final affiché par le gouvernement est de permettre ainsi la montée en gamme du secteur et la localisation de la production, pour créer à terme une industrie souveraine. Cette direction avait déjà été appuyée par le Premier Ministre lors de la dernière réunion du Comité de pilotage des grands projets ferroviaires nationaux, le 23 octobre dernier. Selon le décret, pour chaque projet, la sélection des entreprises vietnamiennes sera faite par un conseil consultatif composé de représentants d’autorités publiques (ministère de la Construction, provinces), des investisseurs et d’experts du sujet. Ce décret arrive alors que plusieurs entreprises se positionnent sur les projets ferroviaires novateurs. Les entreprises vietnamiennes Thaco (avec le coréen Hyundai Rotem) et Vinspeed (avec l’allemand Siemens) ont déjà signé de tels accords de transferts de technologies sur le matériel roulant ou la signalisation. D’autres entreprises se sont également positionnées sur certains segments spécifiques du secteur, comme l’aciériste Hoa Phat. Le décret entrera officiellement en vigueur le 1 er janvier 2026.
Le Vietnam lance un partenariat avec 21 banques pour le financement de ses infrastructures.
Suite à la résolution 366 du gouvernement de la semaine dernière, la Banque centrale du Vietnam (SBV) a annoncé la mise en place d’un programme de crédit pour l’investissement dans les infrastructures stratégiques énergétiques, technologiques et de transport. Ce programme propose des prêts à des taux avantageux, inférieurs de 1 à 1,5 % aux taux du marché. Il se déploiera en deux étapes : i) 100 000 trillions de VND (soit 3,8 milliards USD) seront alloués d’ici 2026, ii) ensuite, les 400 000 trillions de VND restants (environ 15,2 milliards USD) seront distribués entre 2027 et 2030. Ces taux préférentiels ne s’appliqueront toutefois que sur les prêts déboursés avant le 31 décembre 2030, sur une liste précise de projets. Ce mécanisme répond aux besoins de financement des infrastructures du Vietnam. Selon la Banque Mondiale, pour atteindre son objectif de devenir un pays à revenu élevé d’ici 2045, le pays devra dépenser en moyenne l’équivalent annuel de 7,3 % de son PIB dans des infrastructures. Ces estimations ne prennent ni en compte les coûts relatifs à l’adaptation au changement climatique, qui pourraient atteindre 701 Md USD d’ici 2040, ni ceux des projets récemment annoncés comme les nouveaux programmes d’urbanisme de Hanoï (67,7 Md USD). Par ailleurs, le sujet des infrastructures conserve une portée politique et symbolique importante, peu de temps avant le 14e congrès du Parti communiste vietnamien (PCV) prévu en janvier 2026. Une cérémonie doit célébrer le lancement et l’ouverture de 234 grands projets d’une valeur estimée à 134 Md USD, le 19 décembre prochain.
Thaïlande
Dissolution du Parlement - organisation d’élections anticipées le 8 février 2026
Le Premier ministre thaïlandais a dissout la Chambre des représentants le 12 décembre 2025 en réaction à un désaccord avec le principal parti d’opposition sur le processus de révision constitutionnelle. La Commission électorale a fixé les élections générales au 8 février 2026. Le ministre des Finances a reconnu un « vide politique », empêchant l’adoption de nouvelles mesures, notamment la 2e phase du programme de soutien à la consommation « 50-50 » et certaines réformes fiscales. Il estime toutefois que les politiques anticipées par son équipe permettront à l’économie de maintenir une croissance d’au moins 2 % en 2026. (Le consensus des prévisions s’établit actuellement autour de 1,6 %.) Le secteur privé exprime de son côté des inquiétudes quant à l’impact sur la confiance des investisseurs, selon le Thai National Shippers’ Council, qui appelle à une formation rapide d’un gouvernement de plein exercice. Le gouvernement actuel demeure en place pour la gestion des affaires courantes jusqu’à la formation d’un nouveau gouvernement issu des élections et pourra poursuivre les politiques déjà validées par le Conseil des ministres, notamment certaines mesures favorisant le désendettement des ménages et des PME et pour accélérer certains projets d’investissement étranger.
Nouvelle baisse du taux directeur à 1,25%
Le 17 décembre, la Banque de Thaïlande (BOT) a abaissé son taux directeur de 25 points de base à 1,25 %, lors de sa dernière réunion de l’année, soit la cinquième réduction depuis octobre 2024 (-125 pb au total). La banque centrale justifie cette politique plus accommodante par la nécessité de soutenir l’activité et d’alléger la charge des ménages et entreprises vulnérables. L’assouplissement intervient en effet dans un contexte de croissance atone : le PIB n’a progressé que de 1,2 % au T3 2025 (après 2,8 % au T2), et la croissance du T4 devrait passer sous 1 %. Le NESDC prévoit un ralentissement à 1,7 % en 2026, après 2,0 % en 2025, tandis que la BOT anticipe 1,5 % en 2026 puis 2,3 % en 2027. L’économie est pénalisée par la contraction de la production manufacturière, la baisse des arrivées de touristes régionaux et également par les conséquences des inondations dans le Sud du pays. Selon la BOT, l’inflation resterait durablement sous la cible (-0,1 % en 2025, +0,3 % en 2026). Le baht s’apprécie fortement, à 31,53 THB/USD, alimentant les difficultés des PME et la contraction du crédit.
Rétablissement des droits de douane sur les importations de petits colis dès 2026
À compter du 1er janvier 2026, tous les biens importés en Thaïlande, dès 1 baht de valeur, seront soumis à la TVA de 7 % et aux droits de douane, mettant fin à l’exemption actuellement en vigueur. Jusqu’au 31 décembre 2025, seule la TVA est perçue. Les autorités assurent que le dispositif est prêt et n’alourdira pas les délais de livraison : la taxation sera effectuée à l’entrée pour les colis postaux, tandis que les services de messagerie avanceront les taxes pour leurs clients. Le gouvernement estime que cette mesure renforcera la lutte contre l’évasion fiscale, réduira l’arrivée de produits importés à prix anormalement bas et générera au moins 95 M USD (3 Md THB) de recettes annuelles, tout en améliorant la compétitivité des produits des PME thaïlandaises par rapport aux produits importés. Les produits d’une valeur inférieure à 1500 THB étaient exemptés jusque-là de droits de douanes.
Philippines
La Banque mondiale et le FMI revoient à la baisse leurs prévisions de croissance pour les Philippines
Suite à la baisse du taux de croissance au troisième trimestre à son niveau le plus bas depuis la pandémie (4,0%), la Banque mondiale et le FMI ont récemment revu à la baisse leurs prévisions de croissance pour les Philippines. La Banque mondiale table désormais sur une croissance à 5,1% pour 2025 (-0,2 ppt par rapport à sa dernière estimation) et a également reconsidéré ses prévisions pour 2026 (5,3%, soit -0,1 ppt) et pour 2027 (5,4%, soit -0,1 ppt). Avec des chiffres similaires, le FMI a également revu sa prévision de croissance pour 2025 à 5,1% (-0,3 ppt par rapport à sa dernière estimation) et à 5,6% pour 2026 (-0,1 ppt). Les deux institutions justifient ces révisions à la baisse par le taux de croissance à 4,0% du troisième trimestre, le scandale de corruption qui l’accompagne et fragilise les investissements, la hausse des tarifs douaniers américains et les catastrophes naturelles qui s’intensifient et favorisent des chocs macroéconomiques négatifs en termes de production pour le pays. Si ces prévisions se réalisent, le pays râterait pour la 4ème année consécutive ses objectifs de croissance (5,5%-6,5% pour 2025 et 6,0%-7,0% pour 2026-2028).
Aide publique au développement : la BAsD clotûre ses prêts pour 2025 et projette 4 Md USD d’appui en 2026
Le 9 décembre dernier, la Banque asiatique de développement (BAsD) a validé ses deux derniers prêts prévus pour les Philippines en 2025. Le premiercorrespond à un prêt souverain de 500 M USD accordé par la BAsD, complété par des cofinancements parallèles de 235 M USD de l’AFD et de 235 M USD de la KfW, portant l’enveloppe totale du projet à 970 M USD. Ce financement vise à soutenir l’économie bleue aux Philippines, entendue comme la valorisation et la protection des richesses naturelles des littoraux. Le second prêt, d’un montant de 400 M USD, a pour objectif d’améliorer l’environnement des affaires dans le pays. Ces financements portent à 11 Md USD le montant total des prêts et dons accordés par la BAsD aux Philippines en 2025, soit une hausse de 5 Md USD par rapport à 2024. S’agissant de l’exercice 2026, le directeur pays a récemment annoncé lors d’une conférence un budget prévisionnel de 4 Md USD. Pour rappel, selon les dernières données disponibles, la BAsD est le deuxième partenaire de développement des Philippines, derrière la Japan International Cooperation Agency (JICA), qui occupait la première place en 2024 avec 13,2 Md USD d’aide publique au développement, contre 6 Md USD pour la BAsD.
Cycle d’assouplissement monétaire : la banque centrale philippine (BSP) baisse de nouveau son taux directeur de 25 pdb à 4,5%
Jeudi 11 décembre dernier, la banque centrale philippine (BSP) a baissé pour la 5ème fois consécutive son taux directeur de 25 pdb le ramenant à 4,5%, son niveau le plus bas en trois ans. Depuis août 2024 et le début du cycle d’assouplissement monétaire, 3 baisses consécutives de 25 pdb ont eu lieu, portant la baisse totale du taux directeur à 2,00 ppt. La BSP a justifié cette décision par un taux d’inflation qui se maintient sur une trajectoire modérée (1,6% en moyenne sur 2025 et 1,5% au mois de novembre) et devrait, selon ses anticipations, remonter à 3,2% en 2026, c’est-à-dire dans l’intervalle visé par la BSP (2-4%). A ce niveau d’inflation compatible avec une baisse du taux, la BSP a ajouté comme motif à ce maintien de sa politique d’assouplissement monétaire, le contexte actuel de ralentissement économique du pays. La banque centrale a cependant indiqué dans son communiqué officiel prévoir une fin prochaine de ce cycle d’assouplissement. En effet, en réduisant les rendements des actifs libellés en pesos, cette politique pèse sur l’attractivité de la monnaie philippine et exerce une pression baissière sur le peso, dont le taux de change face au dollar a récemment atteint des niveaux historiquement bas, se rapprochant de la barre symbolique des 60 PHP pour 1 USD.
Cambodge
Croissance à plein port
Selon un rapport non audité déposé à la bourse du Cambodge par le port autonome de Phnom Penh, l’activité du port fluvial a fortement progressé en 2025. Le trafic de conteneurs a augmenté de près de 23 % sur les onze premiers mois de l’année, atteignant environ 540 000 EVP. De son côté, le volume total de marchandises a augmenté de 16 % pour s'établir à environ 5 Mt. Le mois de novembre illustre cette tendance, avec une hausse d’environ 36 % du nombre de conteneurs traités (12 % en volume de marchandises) par rapport à l’année dernière. Cette évolution s’inscrit dans un contexte de croissance des échanges extérieurs cambodgiens, marquée par une augmentation moindre des exportations (+14 %) que des importations (+18 %) sur la même période. Elle intervient également dans le cadre du plan de développement portuaire pour la période 2025-2033, à travers lequel le gouvernement, via le ministère des Travaux publics et des Transports, cherche à renforcer la connectivité entre les voies fluviales et maritimes du Cambodge afin d’accroître les capacités globales de transport fluvial du pays.
Producteurs de riz protégés
Selon un communiqué du 17 décembre du ministère de l’Agriculture, des Forêts et de la Pêche (MAFF), la société cambodgienne Virak Buntham – spécialiste des transports et de la logistique – a acheté plus de 30 000t de riz auprès d’environ 2 000 agriculteurs de six communautés agricoles à Battambang et Banteay Meanchey. Cette initiative coordonnée d'agriculture contractuelle prévoient des prix compris entre 950 et 1 050 riels/kg, garantissant aux producteurs un revenu stable et un accès direct aux acheteurs. L’initiative inclut un soutien financier, une assistance technique et des coûts réduits pour les intrants agricoles. Cette démarche intervient dans un contexte de baisse des prix du riz paddy (600 riels/kg, contre 1 200 auparavant) et de marché local souvent contrôlé par des intermédiaires. Le MAFF espère que ces contrats amélioreront la productivité et sécuriseront les revenus. L’opération s’inscrit également dans la stratégie gouvernementale visant à renforcer les marchés agricoles. Il a ainsi mis à disposition 35 M USD pour fournir des prêts à faible taux aux communautés agricoles jusqu’en 2027.
Navires sous surveillance
Le ministère de l’Agriculture, des Forêts et de la Pêche, avec le soutien technique de la FAO et un financement de l’Union européenne, va accélérer le déploiement d’un système d’identification et de suivi des navires. L’objectif est de lutter contre la pêche illégale et de mieux préserver les ressources halieutiques cambodgiennes. Le déploiement se fera en trois phases au cours de l’année. À ce stade, 590 dispositifs ont déjà été installés. Au total, 1 515 bateaux des provinces côtières seront équipés, notamment à Sihanoukville, Koh Kong, Kampot et Kep. Cette initiative est d’autant plus importante que le secteur halieutique occupe une place centrale au Cambodge. Il représente environ 20 % de l’agriculture et fournit près de 76 % des apports en protéines animales de la population. Le secteur fait toutefois face à de forts défis, notamment le changement climatique et la pêche illégale. L’an dernier, 3 194 infractions ont été recensées.
Laos
Vietnam–Laos : accélération des échanges et des investissements bilatéraux
Le 3 décembre 2025, les Premiers ministres Pham Minh Chinh et Sonexay Siphandone ont coprésidé à Vientiane une conférence de promotion des investissements Vietnam–Laos, visant à renforcer la coopération économique pour la période 2026-2030. Les échanges commerciaux bilatéraux ont atteint 2,6 Md USD sur les onze premiers mois de 2025, en hausse de 50,4 % en glissement annuel, traduisant une intensification rapide des flux entre les deux économies. Le Vietnam s’impose désormais comme le deuxième investisseur étranger au Laos, avec un stock d’investissements cumulés dépassant 6,2 Md USD. En 2025, les nouveaux investissements vietnamiens ont atteint 590,3 M USD sur les onze premiers mois de l’année, soit un montant multiplié par 7,5 par rapport à la même période de 2024, traduisant une forte accélération des flux d’investissement bilatéraux. Les autorités ont identifié comme priorités communes les infrastructures de transport (autoroute Hanoï-Vientiane, chemin de fer Vung Ang-Vientiane), l’électricité, la transformation agricole, les mines et minéraux, ainsi que l’industrie chimique. Malgré ces avancées, les deux parties ont reconnu que le potentiel économique bilatéral reste sous-exploité et ont appelé à lever les obstacles réglementaires afin de porter rapidement le commerce bilatéral vers 5 Md USD, puis 10 Md USD à moyen terme.
Appui japonais de 7 M USD pour la prévention des risques naturels
Le 18 décembre 2025, le gouvernement du Japon a annoncé un nouvel appui financier de 7 M USD destiné à renforcer les capacités de prévention des catastrophes naturelles, de préparation et de réponse d’urgence du Laos, dans un contexte où le pays reste exposé à des risques climatiques et géophysiques (inondations, glissements de terrain). Selon les autorités japonaises, cette contribution sera utilisée pour améliorer les infrastructures critiques, équiper les services d’urgence et soutenir la mise en place de systèmes d’alerte et de gestion des risques, tout en complétant des efforts gouvernementaux déjà en cours pour atténuer les impacts des catastrophes naturelles et protéger les populations vulnérables. Cette initiative s’inscrit dans le cadre plus large de la coopération bilatérale entre le Japon et le Laos, marquant une intensification de l’assistance technique et financière japonaise dans le secteur de la résilience climatique et de la gestion de crise, au moment où les enjeux liés au changement climatique accentuent la fréquence et la sévérité des événements extrêmes. Cette aide vise à réduire les pertes humaines et économiques associées aux catastrophes, à améliorer la sécurité des infrastructures et à renforcer la résilience communautaire face aux risques.
Accès au marché chinois du durian : une nouvelle filière agricole à fort potentiel
En décembre 2025, les autorités sanitaires chinoises ont autorisé l’exportation de durians frais, ouvrant au secteur agricole et agro-exportateur laotien un accès direct à un marché clé et à forte valeur ajoutée. Cette décision fait du Laos un nouvel entrant sur un marché largement dominé par la Thaïlande et la Malaisie, alors que la Chine absorbe plus de 90 % des exportations régionales de durian et constitue de loin le principal débouché mondial pour ce fruit à forte valeur ajoutée. L’arrivée du Laos comme fournisseur potentiel repose sur plusieurs atouts structurels : une augmentation rapide des plantations de durian, des coûts fonciers et de main-d’œuvre inférieurs à ceux de ses voisins, ainsi qu’un accès logistique amélioré grâce au chemin de fer Chine-Laos, qui réduit les délais et coûts de transport vers le marché chinois. À court terme, les volumes laotiens devraient rester modestes, mais cette ouverture renforce la concurrence régionale et pourrait exercer une pression accrue sur les prix, tout en offrant au Laos une nouvelle source de recettes d’exportation agricoles et une opportunité de montée en gamme de sa production fruitière.
Birmanie
Lutte contre le blanchiment – 2e réunion du Comité central anti-blanchiment le 16 décembre
Le Comité central de lutte contre le blanchiment d'argent a tenu sa deuxième réunion le 16 décembre sous la présidence du ministre de l’Intérieur, le Lt-Gén. Tun Tun Naung. Ce dernier a rappelé que la Birmanie figure sur la liste grise depuis février 2020 et travaille à la mise en œuvre de 15 recommandations, dont 5 restent à finaliser. Il a également rappelé la participation continue du pays aux réunions plénières du GAFI tous les 4 mois. Il a appelé les agences birmanes à renforcer leur coordination et à intensifier les enquêtes patrimoniales, y compris en faisant usage de saisies et confiscations. Le rôle des banques et entreprises financières non bancaires a été souligné dans la détection d’activités suspectes, dont le ministre a encouragé le signalement systématique à la cellule de renseignement financier. Ce mois-ci, la Birmanie a été classée dernière (177e) à l’indice anti-blanchiment par l’Institut de Bâle (Basel AML index). La Birmanie, via son Groupe de Travail pour la lutte contre le blanchiment et le financement du terrorisme, a contesté ce classement, arguant notamment que les travaux réalisés en lien avec le GAFI étaient insuffisamment pris en compte.