Le Grand Paris Express en voyage Sydney et à Melbourne : la France met en avant son savoir-faire ferroviaire (1/2)
Le Service économique régional de Canberra, en étroite collaboration avec les membres de la Task Force Transport (Keolis SNCF, Transdev, Systra, Vinci, RATPDev, Bouygues Construction), a initié et piloté la mise en place d’une exposition dédiée au Grand Paris Express (GPE) en Australie. Première étape : Sydney !
Le 21 octobre 2025, un soft launch de l’exposition du Grand Paris Express a été organisé à Sydney. Cette première étape avait pour objectif de poursuivre le dialogue engagé par la Task Force Transport en mars 2025 avec les acteurs institutionnels et industriels australiens autour des enjeux de mobilité urbaine durable, en mettant en lumière la pertinence du Grand Paris Express dans le contexte des transitions métropolitaines et énergétiques à l’œuvre en Australie.Les échanges, structurés autour de deux panels consacrés respectivement au projet de train à grande vitesse australien et aux retours d’expérience croisés entre Sydney Metro et le Métro parisien, ont permis de rappeler l’importance de la standardisation, de la gouvernance de projet et du développement des compétences locales.
Dans son intervention introductive l’Ambassadeur de France a rappelé que le Grand Paris Express constitue le chantier de transport urbain le plus ambitieux d’Europe, avec plus de 200 kilomètres de nouvelles lignes et 68 nouvelles gares et une approche intégrée combinant performance technologique, planification urbaine et qualité architecturale. Le modèle d’investissement du projet, fondé sur un financement majoritairement public, démontre la volonté française de placer les transports collectifs au cœur de la transition écologique et de la cohésion territoriale. L’Ambassadeur en a profité pour rappeler la présence forte des entreprises françaises sur la scène internationale (en Inde et au Maroc avec Alstom, au Moyen-Orient avec RATP Dev par exemple). Il a exprimé le souhait que l’exposition contribue à renforcer la coopération bilatérale entre la France et l’Australie dans le domaine des infrastructures de transport.
Le projet australien de train à grande vitesse (HSR) : une ambition structurante pour la côte Est
Les discussions consacrées au train à grande vitesse ont mis en évidence l’importance d’une stratégie d’infrastructure conçue sur le long terme.
Tim Parker, Directeur Général de la HSRA, a décrit un corridor ferroviaire allant de Melbourne à Brisbane, dont la section prioritaire entre Sydney et Newcastle doit offrir un temps de parcours réduit à 45 minutes, contre plus de deux heures aujourd’hui.
Pour atteindre cet objectif, la HSRA privilégie une forte standardisation des systèmes, la préfabrication et une conception modulaire des gares, sur le modèle de ce qui a été réalisé en France. La gestion des contraintes géographiques, notamment le percement de plus de 100 kilomètres de tunnels, implique une coopération internationale approfondie, et les succès français du TGV en matière de gouvernance multi-niveaux et de pilotage des risques ont été identifiés comme des atouts transférables.
Le projet est pensé comme un levier de développement régional, facilitant l’accès à l’emploi, aux services et aux opportunités économiques tout en attirant des investissements publics et privés.
Tim Parker a détaillé un calendrier de déploiement phasé, appuyé sur une stratégie « Early Contractor Involvment » (ECI), permettant une implication précoce des industriels afin de renforcer l’innovation, la production locale et le transfert de compétences.
Sydney Metro : un modèle de transformation urbaine et technologique
Le second volet de l’événement a porté sur la transformation du réseau urbain de Sydney. Le Sydney Metro, désormais présenté comme le plus grand projet d’infrastructure urbaine d’Australie, a atteint une phase décisive.
Treize ans après son lancement, le programme atteint sa phase finale, avec plus de 110 kilomètres de lignes et 45 stations. L’ouverture récente de la M1 City Line, première ligne entièrement automatisée reliant le nord-ouest de Sydney au centre-ville, a marqué un tournant dans la perception de la mobilité urbaine en Australie, saluée pour sa fiabilité, sa ponctualité et ses innovations technologiques issues du partenariat avec Alstom. La prochaine étape, qui consiste en la reconversion du réseau sud-ouest, constitue un défi majeur au plan technique et réglementaire : travaux exclusivement nocturnes, mise à niveau de tunnels centenaires, maintien de la circulation des passagers et renforcement des normes d’accessibilité.
Les interventions de RATP Dev, Bouygues et Alstom ont démontré la pertinence des solutions françaises en matière d’automatisation progressive, de signalisation avancée et de gestion de la maintenance en exploitation continue.
Le projet illustre une approche fondée sur la coopération public-privé, la transparence contractuelle et l’innovation dans la gouvernance de projet. À terme, Sydney Metro ambitionne de devenir l’épine dorsale de la mobilité métropolitaine, reliant le futur aéroport international de Western Sydney, les zones d’emploi périphériques et les futures lignes à grande vitesse. Le réseau contribuera ainsi à la décarbonation du transport, à la revitalisation des quartiers et à la croissance économique métropolitaine.
Au-delà de la dimension technologique, les échanges ont mis en lumière un enjeu partagé par la France et l’Australie : celui de faire émerger une filière locale de compétences adaptées aux exigences de la mobilité du XXIe siècle. Les autorités australiennes ont identifié dans ce domaine une opportunité majeure de coopération renforcée.