Actualités économiques du Nigeria-Ghana semaine du 1er décembre 2025
L'EBID ouvre son premier bureau régional à Abidjan. La croissance nigériane atteint 4,2% au troisième trimestre ; Le FEC approuve le plan budgétaire 2026-2028 ; Révision de la politique d’accès à l’espèce de la CBN ; L’indice PMI en expansion en novembre ; Ouverture de l’appel d’offres pour 50 blocs pétroliers par la NUPRC ; Fonds de 100 M USD pour soutenir les entreprises pétrolières locales. L'inflation au Ghana à son plus bas niveau depuis 2021 ; Le FMI salue le rôle de la BoG.
LE CHIFFRE À RETENIR
21 Md USD
CEDEAO
La Banque pour l’investissement et le développement de la CEDEAO ouvre son premier bureau régional à Abidjan
Le 1er décembre 2025, le premier bureau de la Banque pour l’investissement et le développement de la CEDEAO (EBID) a été inauguré à Abidjan, par le ministre ghanéen des Finances, Cassiel Ato Forson, en sa qualité de président du Conseil des gouverneurs de la banque. Rendue possible par l’accord signé le 12 mai 2025 entre l’EBID et le gouvernement de la Côte d’Ivoire, cette implantation constitue la première implantation hors siège. Dans le cadre de la feuille de route présentée lors de l’Assemblée générale d’avril 2025, l’objectif est de rapprocher la banque des États membres, des partenaires du secteur privé et de la société civile, afin d’accélérer les projets régionaux et de favoriser une coopération sous-régionale.
Nigeria
La croissance au Nigeria atteint 4,2% au troisième trimestre
Le Bureau national des statistiques nigérian (NBS) a publié les résultats de croissance du pays pour le troisième trimestre 2025. Le Nigeria enregistre +4,2% de croissance au T3-2025 après +4,1% au T2-2025 (+4,8% au T3-2024) en glissement annuel.
La croissance nigériane a été notamment portée au troisième trimestre par la performance du secteur agricole (+3,8% après +2,8% au T2-2025 et +2,6% au T3-2024), alors que le trimestre correspond à la période de récoltes. Le secteur des services a crû de +4,1% après +3,9% au T2-2025, porté notamment par les services financiers (+20%) et de télécommunications (+6%), déjà moteurs de la croissance précédemment. L’économie non-pétrolière fait état d’une croissance de +3,9%, supérieure aux +3,7% du T2-2025 et +3,8% du T3-2024.
Le secteur pétrolier enregistre en parallèle une croissance de +5,8% au T3-2025, après son rebond notable du T2-2025 à +20,5% (+5,7% au T3-2024). La construction fait également partie des principaux secteurs en expansion avec +5,6% au T3-2025 (+5,3% au T2-2025 et +6,8% au T3-2024). Le secteur industriel suit une tendance similaire (+3,8% après +7,4% au T2-2025 et +2,8% au T3-2024).
Le FMI a rehaussé en octobre ses projections de croissance du PIB pour 2025 de 3,4% à 3,9%, comme la Banque mondiale avec un passage de 3,6% à 4,2%. L’objectif gouvernemental de croissance pour l’année s’établit à 4,6%.
Évolution des croissances réelles trimestrielle et annuelle du Nigeria depuis 2019
Source : National Bureau of Statistics NBS
Clef de lecture : Croissance du PIB en prix de marché. La croissance réelle du Nigeria s’élève à 4,2% au troisième trimestre 2025 (courbe bleu foncé), alors que la croissance réelle pour 2024 était de 4,1% (point orange).
Le Conseil exécutif fédéral approuve le plan budgétaire 2026-2028
Le Conseil exécutif fédéral a approuvé le plan budgétaire à moyen terme pour la période 2026-2028. Les recettes pour l’année 2026 sont estimées à 34 330 Md NGN (soit 22,7 Md USD) et les dépenses à 50 740 Md NGN (soit 33,6 Md USD). Le déficit budgétaire devrait donc représenter 16 410 Md NGN (soit 10,6 Md USD), environ 3,3% du PIB.
Parmi les paramètres budgétaires figurent la projection de production pétrolière fixée à 2,06 millions de barils par jour (mbj) pour 2026, un prix du baril à 64 USD et un taux de change de 1 512 NGN pour 1 USD. Pour le budget 2026, une hypothèse plus prudente de 1,8 mbj a été retenue, alors que l’OPEP a conservé le quota de production du Nigeria à 1,5 mbj pour l’année à venir.
La Banque centrale révise sa politique d’accès à l’espèce
La Banque centrale du Nigeria (CBN) a publié de nouvelles directives d'encadrement de l’accès à l’argent liquide le 2 décembre. Cette mesure s’inscrit dans le cadre de sa politique de lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme, et de réduction de la dépendance au liquide.
Les plafonds de retrait ont été révisés. Désormais, tout retrait hebdomadaire dépassant 500 000 NGN (295 EUR) pour les particuliers entraînera des frais de 3%, tandis que les retraits supérieurs à 5 M NGN (2 960 EUR) pour les entreprises seront soumis à des frais de 5 %. En parallèle, les autorisations spéciales et exemptions ont été supprimées.
La CBN a également levé la limite encadrant les dépôts en espèce. Cette décision cherche également à accompagner la formalisation de l’économie et promeut l’usage des transactions numériques.
L’indice des directeurs d’achat (PMI) est en expansion en novembre à 53,6
La banque Stanbic IBTC a publié les résultats pour le mois de novembre de son indice sur l’activité des directeurs d’achats. L’indice PMI, à 53,6 en novembre, indique une expansion de l’activité économique continue depuis décembre 2024. Un score supérieur à 50 indique une activité économique en expansion par rapport à la période précédente. L’étude confirme l’amélioration de la conjoncture économique et la croissance du secteur privé depuis le début de l’année. L’enquête a enregistré la plus faible augmentation des coûts d’approvisionnement et des prix à la production depuis avril 2020, ainsi que l’augmentation notable de la production et des nouvelles commandes. L’indice PMI publié par la CBN confirme cette expansion, à 56,4, après 55,4 en octobre.
Dans le même temps, l’indice BPI de performance des affaires (Business performance index) issu de l’enquête réalisée par le Groupe de conseil économique nigérian (NESG) et Stanbic IBTC s’est élevé à 13,3 en novembre, soit 2 points de plus qu’en octobre. L’étude précise également que l’accès au financement reste une contrainte dans un contexte de taux d’intérêt élevés, associé à l’approvisionnement en électricité et aux incertitudes liées à la mise en application des réformes fiscales en 2026.
Ouverture de l’appel d’offres pour 50 blocs pétroliers par la Nigerian Upstream Petroleum Regulatory Commission
Le 1er décembre 2025, un nouveau cycle d’appel d’offres, le Nigeria 2025 Petroleum Licensing Round, a été lancé. Parmi les 50 blocs à explorer et développer : 15 blocs sont onshore, 19 blocs en eaux peu profondes, 15 blocs concernent des bassins pionniers et 1 bloc se situe en deep offshore. La NUPRC souhaite attirer 10 Md USD d’investissements.
Cet appel d’offres vise à renforcer les réserves du Nigeria, accroître la capacité de production, développer l’utilisation du gaz, et renforcer la participation et le développement des entreprises locales nigérianes.
Après le dépôt des offres via un nouveau portail numérique, une phase de consultations est prévue, suivie de l’examen des candidatures et de l’attribution des blocs. Aucun calendrier n’a été communiqué pour le moment.
Le Nigeria lance un fonds de 100 M USD pour soutenir les entreprises pétrolières locales
Le 2 décembre 2025, le NCDMB - l'agence chargée de la régulation du contenu local dans le secteur pétrolier et gazier - a annoncé la création d’un fonds de 100 M USD destiné à soutenir les entreprises locales de services pétroliers. En partenariat avec la Bank of Industry, ce fonds vise à offrir des financements en fonds propres à des entreprises locales à fort potentiel, afin de lever les obstacles d’accès au capital et de renforcer leur positionnement dans la chaîne de valeur, au moment du lancement du nouvel appel d’offres pour l’exploration et le développement de 50 blocs pétroliers.
A cette occasion, le NCDMB a réaffirmé son objectif d’atteindre 70% de contenu local d’ici 2027, contre 61% actuellement.
Ghana
Inflation : le Ghana enregistre son plus bas niveau depuis 2021, à 6,3% en novembre
Cette tendance tient principalement au ralentissement des prix alimentaires en glissement annuel (6,6% en novembre, après 9,5% en octobre), malgré une hausse mensuelle de 1,1% entre octobre et novembre 2025. Les prix non alimentaires suivent une trajectoire similaire, (6,1% en g.a. après 6,9% le mois précédent), avec une progression mensuelle limitée à 0,8%. Les prix des biens, près des trois quarts du panier, décélèrent nettement, passant de 9,3% à 7,3%, tandis que l’inflation des produits importés chute à 5,0% (7,8% en octobre) et celle des produits locaux ralentit à 6,8% (8,0% en octobre).
Les dynamiques régionales restent très contrastées et la région de Savannah enregistre même un taux d’inflation légèrement négatif (-0,02 %).
Le FMI échange avec la Banque centrale sur les réformes engagées et la stabilisation macroéconomique
La progression des réserves internationales constitue un autre élément notable. Selon le gouverneur, l’initiative GoldBod, qui centralise l’achat, la vente et l’exportation d’or, aurait généré près de 8 Md USD depuis mars et contribué à porter les réserves à environ 4,5 mois de couverture des importations, contre 2 semaines au plus fort de la crise.
Interrogé sur le marché des changes, le gouverneur a rappelé que le Ghana suit un régime de flottement administré destiné à lisser la volatilité. Les interventions récentes refléteraient des sorties exceptionnelles liées à des paiements importants et à la baisse temporaire des transferts de la diaspora. Les conditions se normaliseraient, avec le retour des flux miniers dans le système bancaire et l’absorption des excédents de devises dans les réserves. Le gouverneur a également souligné l’importance d’accroître la transformation locale du cacao, de l’or et du pétrole afin de réduire la dépendance aux cours internationaux.
Plusieurs défis persistants ont été soulignés, notamment la faiblesse du crédit au secteur privé, affecté par un niveau élevé de prêts non performants, et l’impact de la restructuration de la dette sur les bilans bancaires et celui de la Banque centrale. Cette dernière s’attache à encadrer plus strictement toute intervention d’urgence auprès du gouvernement.
Enfin, la Banque centrale a identifié l’essor des crypto-actifs comme un risque croissant pour le circuit des devises. Une législation spécifique est en préparation, avec l’appui du FMI, accompagnée de la création d’un département dédié à la surveillance des actifs virtuels. S’agissant de ses priorités, le gouverneur a indiqué qu’elles allaient à la lutte contre la dollarisation de l’économie ghanéenne et l’adaptation de la banque centrale aux risques émergents (fintech, crypto-actifs).