Toute l'actualité économique et financière hebdomadaire de l'Arabie Saoudite, du Bahreïn, des Emirats arabes unis, du Koweït, d'Oman, du Qatar et du Yémen...

Les EAU jouent leur partition culturelle

L’ouverture du Zayed National Museum à Abou Dabi ce 3 décembre constitue un jalon majeur dans la mise en œuvre de la stratégie culturelle des Émirats arabes unis. Situé sur l’île de Saadiyat, au cœur d’une zone concentrant plus de sept musées et institutions culturelles, ce musée s’inscrit dans une politique de long terme visant à matérialiser l’héritage national tout en consolidant l’attractivité internationale du pays. Après le Louvre Abu Dhabi inauguré en 2017, et en complément du futur musée d’art contemporain Guggenheim Abu Dhabi, cette nouvelle ouverture confirme le rôle central de la culture dans la diversification économique émirienne, notamment dans le tourisme, qui représente déjà près de 5,5 % du PIB de l’émirat d’Abou Dabi.

Au-delà de sa dimension patrimoniale, l’ouverture du musée reflète une ambition plus large de soft power culturel. Les EAU cherchent à se positionner comme plateforme culturelle régionale, en concurrence directe avec les grands projets saoudiens et le Qatar, déjà bien établis dans le secteur. Cette stratégie s’appuie à la fois sur la valorisation d’un patrimoine national et sur l’accueil d’institutions internationales. Le pays a également adopté une approche polycentrique. A Abou Dabi, il privilégie une approche institutionnelle et patrimoniale, visant un positionnement haut de gamme, tandis que Dubaï adopte une stratégie tournée vers l’événementiel et l’entrepreneuriat, et Sharjah, plus académique, se spécialise dans la préservation du patrimoine culturel.

Ce développement culturel s’accompagne d’investissements publics de grande ampleur. La Cultural and Creative Industries Strategy 2021-2031 prévoit de porter la contribution des industries culturelles et créatives (ICC) à 5,0 % du PIB à horizon 2031 (contre 2,9 % en 2018), Dubaï atteignant déjà 4,6 % en 2022. En comparaison, les ICC représentent 5 % du PIB français, soit 130 Md EUR en 2025 selon Bpifrance et 4,4 % du PIB aux États-Unis (c. 1 200 Md USD). La stratégie des EAU s’articule autour de quatre axes communs : (i) un investissement public massif, (ii) le développement d’infrastructures culturelles dédiées (musées, centres culturels, zones franches créatives…), (iii) des incitations pour le secteur privé local et pour l’implantation d’acteurs étrangers et (iv) des projets phares servant de catalyseurs (grands événements, mégaprojets touristiques).  Cette politique répond à un double objectif : soutenir la diversification économique et renforcer l’autonomie de production culturelle, encore limitée dans plusieurs segments (cinéma, design, logiciels, contenus digitaux).

Le financement des ICC aux EAU repose à la fois sur la participation du secteur privé et de l’Etat. Abou Dabi mobilise ses fonds souverains comme Mubadala et ADQ pour des projets muséaux et créatifs, alors que Dubaï s’appuie sur des zones franches et des partenariats avec les géants technologiques. Conscientes que la pérennité des ICC passe par un engagement croissant du secteur privé, les autorités émiriennes intensifient leurs efforts pour attirer les fonds d’investissement et les banques vers ce secteur. Des premiers deals de capital-investissement ont émergé dans les médias en 2020, avec le fonds américain TPG et le fonds souverain émirien ADQ qui ont annoncé une prise de participation conjointe de 1,2 Md USD dans le groupe émirati OSN (télévision payante) pour accélérer sa transition vers le streaming. Enfin, pour encourager ce mouvement, le pays déploie un arsenal de dispositifs incitatifs alliant notamment avantages fiscaux et assouplissement des politiques de visa, afin de faciliter l’implantation des talents et attirer les capitaux dans les industries créatives et culturelles. 

Pourtant, cette stratégie culturelle ambitieuse contraste avec la sous-performance persistante des EAU en matière d’innovation dans le Global Innovation Index (GII). Bien que le pays progresse légèrement en 2025 (30e rang mondial, +2) et conserve la première place régionale, l’écart demeure important entre la qualité des « inputs » (institutions classées 7ᵉ mondiales, environnement des affaires, etc.) et des « outputs », notamment en matière de production de connaissances et de créativité. Les dépôts de brevets d’origine nationale demeurent faibles, notamment parce qu’une partie significative des acteurs locaux, y compris certaines universités, privilégie un premier dépôt à l’étranger, souvent aux États-Unis, notamment pour bénéficier de délais de traitement plus courts. Les publications scientifiques rapportées au PIB, de même que plusieurs indicateurs de production créative (marques, dessins industriels, exportations de services culturels), restent également faibles. Cette asymétrie met en lumière l’un des principaux défis structurels du modèle émirien : transformer des investissements massifs en résultats endogènes et pérennes. La dynamique va crescendo, mais le point d’orgue n’est pas pour tout de suite. 

Hayet AFOU, Attachée macroéconomique et financière

Pétrole et gaz

Brent 5/12/2025 à 12h00 GST : 63,230 USD/Bbl

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Les cours du pétrole ont connu une semaine relativement peu volatile, sous la double pression contradictoire des incertitudes géopolitiques et d’une perspective de surplus d’offre record en 2026. Les investisseurs restent attentifs aux négociations de paix en Ukraine, dont l’issue pourrait influencer la levée des sanctions sur le pétrole russe, tout en surveillant les signaux d’un marché structurellement excédentaire.

Vendredi à la mi-journée les contrats à terme sur le Brent s’échangeaient à 63,25 USD le baril, soit une hausse hebdomadaire de 0,35 USD (+0,5 %). Le WTI évoluait parallèlement à 59,63 USD le baril, contre 59,06 USD une semaine plus tôt (+1,0 %). Le gaz naturel continue sa hausse à 5,04 USD/MMBtu (15,8 €/MWh). Les prix européens du gaz sont à la baisse à 26,85 €/MWh.

La diplomatie américaine peine à faire avancer les négociations de paix en Ukraine, après que Vladimir Poutine a qualifié d’« inacceptables » plusieurs points du plan américain. L’absence de percée concrète maintient le statu quo sur les sanctions contre le pétrole russe, limitant ainsi une éventuelle remontée des exportations russes vers les marchés occidentaux. Cependant, les attaques ukrainiennes sur les infrastructures pétrolières russes (notamment les ports de Novorossiysk et le terminal CPC en mer Noire) ont perturbé les flux, réduisant les exportations russes de 343 000 barils/jour en novembre.

La visite de Vladimir Poutine en Inde les 4 et 5 décembre 2025 s’inscrit dans un contexte de tensions géopolitiques accrues et de pressions américaines sur New Delhi pour réduire ses importations de pétrole russe. Malgré les sanctions et les surtaxes imposées par Washington, l’Inde reste l’un des principaux clients du brut russe, représentant jusqu’à 36 % des approvisionnements des raffineries indiennes en 2024 et près de 20 % des revenus énergétiques de Moscou. Les deux pays ont réaffirmé leur volonté de maintenir et même d’accroître leurs échanges bilatéraux, avec un objectif de 100 milliards de dollars d’ici 2030, contre 68,7 milliards actuellement, principalement grâce aux exportations russes d’hydrocarbures et aux importations indiennes de produits pharmaceutiques et agricoles.

Côté offre, l’Arabie saoudite a annoncé une baisse du prix officiel de vente de son brut Arab Light pour l’Asie en janvier, à seulement 0,60 USD/baril au-dessus du panier Oman/Dubaï, son niveau le plus bas depuis 2021. Cette décision reflète la volonté de Saudi Aramco de préserver ses parts de marché dans un contexte de surplus croissant. Par ailleurs, la production de l’OPEP a légèrement reculé en novembre, à 28,40 millions de barils/jour, en raison de baisses en Irak et au Nigeria, malgré l’accord OPEP+ de hausse progressive des quotas.

La demande mondiale reste atone, notamment en Chine, où le ralentissement du marché immobilier et la faiblesse de la consommation pèsent sur la croissance. Aux États-Unis, les stocks de brut ont augmenté de 574 000 barils la semaine dernière, atteignant 427,5 millions de barils, leur niveau le plus élevé depuis début novembre. Les raffineurs américains profitent cependant de marges de raffinage élevées, soutenues par une capacité mondiale limitée et une demande soutenue en produits raffinés.

L’Agence internationale de l’énergie (AIE) maintient sa prévision d’un excédent record de 4 millions de barils/jour en 2026, tandis que JPMorgan anticipe une pression à la baisse sur les cours, avec un Brent moyen autour de 55-60 USD/baril en 2026. Les risques de passage sous les 50 USD/baril persistent si le surplus dépasse 3 millions de barils/jour, ce qui menacerait la rentabilité des producteurs de schiste américain et accélérerait la destruction d’offre.

Graphique 1 – Balance offre-demande de pétrole

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Source : IEA, Bloomberg

Le marché reste dominé par une offre excédentaire, malgré les tensions géopolitiques et les perturbations logistiques. Le scénario central table sur une volatilité maintenue, avec des cours du Brent oscillant entre 60 et 70 USD/baril à court terme, sous l’effet conjugué des ajustements de production, des négociations en Ukraine et de la matérialisation des trajectoires de demande.

 

Hayet AFOU, Attachée macroéconomique et financière

 

Arabie saoudite

Macroéconomie & Finance

Moody’s maintient la note souveraine de l’Arabie saoudite à Aa3 avec perspective stable – Moody’s a confirmé la note souveraine de l’Arabie saoudite à Aa3, assortie d’une perspective stable, soulignant la solidité du cadre macroéconomique du Royaume, la résilience de son économie non pétrolière et l’ampleur de ses ressources en hydrocarbures. Moody’s note toutefois que le Royaume reste exposé à la volatilité des prix du pétrole, même si les progrès réalisés en matière de diversification économique et fiscale contribuent à renforcer son profil de crédit. L’activité non pétrolière devrait rester dynamique, et la croissance réelle du PIB est anticipée à 4,1 % en 2025 puis 4,5 % en 2026, soutenue par les investissements liés à la Vision 2030.

L’activité non pétrolière accélère en novembre, au rythme le plus soutenu depuis dix mois - L’indice PMI non pétrolier a atteint 58,5 en novembre, confirmant une expansion solide de l’activité. La croissance de la production a atteint son rythme le plus soutenu depuis dix mois, portée par une demande solide, tandis que la hausse des coûts pour les entreprises a été plus modérée que les mois précédents.

La Saudi Bahraini Investment Company (PIF) signe un accord avec Mumtalakat pour renforcer la coopération bilatérale – La Saudi Bahraini Investment Company (SBIC), filiale du PIF dédiée au développement des investissements entre l’Arabie saoudite et Bahreïn, a signé un accord avec Mumtalakat, le fonds souverain bahreïnien. Cet accord vise à élargir les opportunités de coopération dans plusieurs secteurs stratégiques et à identifier de nouveaux projets d’investissement conjoints. Il s’inscrit dans la volonté des deux fonds souverains de renforcer l’intégration économique entre Riyad et Manama et de soutenir l’essor d’industries à forte valeur ajoutée au sein du Golfe.

Energie, Industrie & Infrastructure

Buro Happold retenu pour le masterplan de l’Expo Riyad – La société d’ingénierie britannique Buro Happold a été sélectionnée pour accompagner Expo 2030 Riyadh Company dans la conception du masterplan de l’Expo, selon MEED. Ce mandat couvre la planification des infrastructures, la conception des espaces publics et l’intégration des solutions environnementales et logistiques sur un site de 6 km² situé au nord de Riyad, à proximité du futur aéroport King Salman International.

 

Émirats arabes unis

Macroéconomie & Finance

Mubadala Capital va lever pour la première fois des capitaux tiers aux Émirats arabes unis, en partenariat avec Aldar Properties, afin de lancer Aldar Capital, une nouvelle plateforme d’investissement dans les actifs réels. Le premier fonds, d’un objectif d’1 Md USD en 2025, bénéficiera d’engagements initiaux des deux partenaires et ciblera des investisseurs institutionnels, avec l’ambition de croître à plusieurs milliards sous gestion. Basée à l’ADGM, la plateforme investira dans l’immobilier résidentiel et tertiaire, la logistique et d’autres actifs réels, via des stratégies en equity et en dette. Le projet accompagne la transformation d’Aldar en gestionnaire de capitaux global et répond à une forte demande des investisseurs internationaux souhaitant s’exposer au marché du Golfe.

Le ministère des Finances a signé un troisième accord dans le cadre de l’initiative Retail Sukuk avec Emirates Islamic Bank, permettant aux citoyens et résidents d’investir dans les T-Sukuk via l’application EI+. L’opération ouvre l’accès à des T-Sukuk fractionnés dès 4 000 AED, avec un parcours entièrement, afin d’élargir la base d’investisseurs et de promouvoir l’inclusion financière. Emirates Islamic mettra à disposition ses allocations primaires et secondaires et accompagnera les investisseurs via des sessions de sensibilisation et des outils pédagogiques.

Aérospatial, Industrie et Transports 

Dubai SME a annoncé un partenariat stratégique avec Google pour lancer un programme pilote visant à renforcer la compétitivité digitale des PME émiriennes. Dix entreprises à fort potentiel bénéficieront d’outils avancés de marketing digital, de crédits publicitaires et d’un accompagnement expert, afin de surmonter les contraintes de budget et de compétences qui limitent souvent leur accès aux grandes plateformes publicitaires. Le dispositif repose sur un modèle de cofinancement tripartite (Dubai SME – Google – l’entreprise), renforçant l’appropriation et les capacités de long terme des bénéficiaires.  Cette phase permettra le déploiement d'un programme élargi à l’échelle de l’écosystème.

Masdar City a inauguré en Chine, à Suzhou, son premier bureau à l’étranger, afin de renforcer l’attraction d’IDE et d’approfondir les partenariats technologiques entre les deux pays. Masdar City Free Zone China vise à favoriser les échanges d’innovation, d’investissement et de technologies, en partenariat avec des institutions chinoises. Le projet s’inscrit dans un contexte de forte intensification des relations économiques bilatérales, avec plus de 100 Md USD de commerce et une hausse de 95 % des investissements émiratis en Chine en 2023. Masdar City, qui accueille plus de 2 000 entreprises, entend ainsi étendre à l’international sa plateforme d’innovation et d’incubation de technologies propres.

Le Président des Émirats arabes unis, Sheikh Mohamed bin Zayed, a reçu Jeff Bezos, fondateur et président exécutif d’Amazon, lors d’une rencontre à Qasr Al Shati à Abou Dabi. Les discussions ont porté sur le renforcement des coopérations dans l’innovation, les technologies avancées et l’intelligence artificielle, notamment pour leurs applications dans l’éducation, la santé et l’économie.

Qatar

Le Premier ministre et ministre des affaires étrangères, Cheikh Mohammed bin Abdulrahman bin Jassim Al-Thani, participe au Tech Live Qatar 2025, le premier évènement de Wall Street Journal dans la région Afrique du Nord Moyen-Orient (ANMO). Lors d’une discussion avec Almar Latour, Directeur Général de Dow Jones, Cheikh Mohammed a souligné l’ambition du Qatar de diversifier son économie, en faisant du pays une économie de services et un chef de file dans le domaine de la technologie. De même, le Qatar souhaite devenir « un hub régional dans les secteurs de la logistique, de l’aviation, de l’énergie, mais aussi des services, de la santé, de l’éducation et de la finance ». Il a notamment cité des entreprises qatariennes qui se sont « imposées à l’international », telles que Qatar Airways, QatarEnergy ou encore Ooredoo. Cheikh Mohammed a également affirmé l’engagement du Qatar à vouloir intégrer l’intelligence artificielle dans les services publics avec l’objectif de déployer cinquante services publics pilotés par l’IA d’ici 2029.

Le fonds souverain du Qatar (QIA) vend sa participation dans Sainsbury Plc, la deuxième plus grande chaîne d’épiceries britannique, estimée à 266 M £ (352 M USD). La QIA avait réalisé cet investissement en 2007, un des ses premiers au Royaume-Uni. Depuis, le cours de l'action de Sainsbury a chuté d'environ 45 %, le distributeur s'efforçant de restructurer son activité pour mieux rivaliser sur un marché de l'alimentation concurrentiel. Le fonds souverain poursuit sa politique de réduction des participations dans les sociétés cotées, menée ces dernières années, avec notamment la vente, prévue en 2023, de ses actions dans la banque Barclays, dont il est également un actionnaire important.

Le ministre des Finances (MoF), Ali bin Ahmed Al-Kuwari, accueille une délégation sénatoriale américaine. Les discussions lors de la réunion ont porté sur les relations bilatérales et les domaines de coopération entre les deux pays, ainsi que sur les principaux développements économiques, d'investissement et commerciaux.

Le ministère du Commerce et de l’industrie (MoCI), Chiekh Faisal bin Thani bin Faisal Al Thani, rencontre son homologue néerlandaise, Aukje de Vries. La ministre s’est aussi entretenue avec la Secrétaire d’Etat chargée de la Coopération internationale, Maryam bint Ali bin Nasser Al Misnad.

Le Ministère des Communications et des technologies de l’information (MCIT) signe un accord de coopération avec PwC Middle East et OpenAI. Cette collaboration se concentrera sur trois piliers principaux : la mise en place d’un nouveau banc d’essai d’IA pour les entités gouvernementales et les start-ups, l’amélioration de la productivité des institutions du secteur public grâce à des outils tels que ChatGPT, et la conception de projets innovants basés sur l’IA dans des secteurs nationaux clés.

Le Gouverneur de la Banque Centrale, Cheikh Bandar bin Mohammed bin Saoud Al-Thani, s’entretient avec des dirigeants de la filière automobile allemande ainsi que l’ancien Premier ministre anglais, Rishi Sunak. Le gouverneur a, en effet, rencontré Gernot Dollner, président d'Audi AG, et le Président du conseil de surveillance du groupe Volkswagen, Hans Dieter Potsch. Dans le cadre de ses nouvelles fonctions en tant que Conseiller chez Goldman Sachs, Rishi Sunak a échangé avec Cheikh Bandar.

La Qatar Free Zone (QFZ) signe un protocole d’accord avec WuXi Biologics, spécialisée dans les solutions de bout en bout pour les produits biologiques. Aux termes du protocole d'accord, les parties collaboreront à un programme de recherche, de développement et d'innovation axé sur la production de produits biologiques et les technologies de bioprocédés avancées au Qatar.

Le Comité mixte Qatar-Turkménistan a tenu sa troisième session à Doha. La délégation qatarienne était présidée par le ministre d’Etat chargé du Commerce extérieur, Ahmed bin Mohammed Al-Sayed, tandis que la délégation turkmène était dirigée par le ministre du Commerce et des relations économiques extérieures, Nazar Aghanov. Les parties souhaitent finaliser le lancement du Conseil d'affaires Qatar-Turkménistan, visant à renforcer les échanges commerciaux, les liens industriels et les flux d'investissement bilatéraux.

L’autorité générale des taxes (GTA) lance une stratégie quinquennale dans le but de moderniser son système fiscal. La GTA souhaite soutenir la diversification économique et la croissance des entreprises en facilitant la conformité, en réduisant les charges pesant sur les entreprises et en renforçant l'engagement des parties prenantes par le biais de consultations régulières.

Oman

Dans sa mission Article IV, le FMI souligne la bonne tenue de l’économie omanaise malgré un contexte international incertain : croissance non pétrolière soutenue en 2024–25, inflation basse (0,6 % en 2024 ; 0,9 % sur janvier–octobre 2025) et réduction de la dette à 36,1 % du PIB. Le Fonds note toutefois que ces performances masquent la contraction du secteur hydrocarbures liée aux quotas OPEP+ et qu’un déficit courant est attendu sur 2025–27 si les prix du pétrole restent modérés. Il appelle à poursuivre la consolidation budgétaire, en particulier via la modernisation de l’administration fiscale, l’e-facturation TVA et l’introduction en 2028 d’un impôt sur le revenu des personnes physique des foyers les plus aisés. Le FMI encourage également la rationalisation des subventions, le renforcement des marchés de capitaux, ainsi que la poursuite des réformes Oman Vision 2040 pour soutenir une diversification encore incomplète.

Oman et l’Arabie saoudite ont approuvé la reconnaissance mutuelle des certificats d’origine afin de faciliter la circulation des marchandises et d’approfondir l’intégration industrielle. Six initiatives communes ont déjà été finalisées et onze sont en cours, dont la seconde phase du Projet d’intégration industrielle permettant l’accès au marché saoudien avec un seul certificat omanais. Douze accords de chaînes d’approvisionnement ont été conclus et plusieurs projets, dont l’initiative « Factories of the Future », sont achevés. Les échanges bilatéraux ont dépassé 8 Md USD fin 2024, soutenus par une coopération accrue en matière de concurrence, de réglementation et de contenu local. Un protocole de vérification des certificats d’origine est en préparation pour fluidifier davantage les procédures administratives.

Les autorités omanaises ont confié à Oman Electricity Transmission Company (OETC) la réalisation du Front-End Engineering Design (FEED) - ou études d’ingénierie préliminaire, des actifs de transport électrique intégrés au Common User Infrastructure (CUI) destiné aux projets d’hydrogène vert d’Al Wusta et Dhofar. Neuf projets attribués par Hydrom visent 1,4 Mt/an de production d’ici 2030, appuyés par 35 GW de capacités renouvelables, dont 95 % seront consommées sur site. Cette configuration oblige OETC à repenser la planification et la stabilité du réseau via l’automatisation, la gestion numérique des actifs et des nouvelles solutions de stockage. Aux côtés d’OQGN et de Nama Water Services, OETC contribuera ainsi à la mise en place d’une infrastructure commune pilotée par Hydrom afin de réduire les coûts d’accès et d’accélérer le développement de cette filière stratégique.

En visite à Gaborone, le président de l’OIA, le fonds souverain omanais, a signé quatre accords visant à poser les bases d’un partenariat économique durable entre Oman et le Botswana. Deux d’entre eux associent OQ Group et Botswana Oil pour des études conjointes, des projets d’infrastructures énergétiques et la mise en place éventuelle d’un cadre d’approvisionnement et de trading sur les marchés régionaux. Un troisième accord porte sur le développement de projets solaires, éoliens et de stockage d’une capacité totale pouvant atteindre 3 GW, en coopération avec O-Green et le ministère botswanais de l’Énergie. Enfin, Maaden Investment Group et le Botswana Geoscience Institute travailleront conjointement à l’exploration de minerais, notamment l’or et les diamants.

 

Koweït

Ultimatum à l’aéroport… L’agence koweïtienne des marchés publics a arrêté au 30 novembre 2026 l’échéance de fin des travaux de construction du nouveau terminal 2. La date prévisionnelle d’achèvement du projet avait été régulièrement repoussée depuis la signature -en mai 2016- du contrat de 4,3 Mds USD avec le turc Limak. L’adoption et l’annonce d’une échéance officielle après plusieurs modifications du cahier des charges marque un tournant dans l’approche du projet par les autorités.

« 20.000 barils sous les mers », le Koweït annonce trois découvertes offshore majeures. Le PDG de la holding de tête du secteur pétrolier KPC, Sheikh Nawaf Al Saoud Al Sabah, a indiqué que les nouveaux puits offshore découverts - Al-Nukhatha, Al-Jali'a et Jaza - forment un système intégré de réservoirs d'hydrocarbures prometteurs. Tout en soulignant qu'il est trop tôt pour divulguer des données sur la capacité de production ou les volumes de réserves, il a déclaré que les premiers indicateurs laissent entrevoir un avenir très encourageant pour le programme d'exploration offshore du Koweït.

EDF, dans la course au soleil des tropiques. L’autorité koweïtienne pour les PPP (Kuwait Authority for Partnership Projects - KAPP), en collaboration avec le ministère de l'Électricité, de l'Eau et des Énergies renouvelables, a publié un appel d'offres (BOOT – « Build, Own, Operate and Transfer ») pour un projet d’une ferme solaire d’une puissance de 500 GW dans la zone 2 du projet Al Dibdibah Power et Al Shagaya Renewable Energy (Phase III de développement). « EDF renouvelables », qui n’est associé à aucun partenaire local, est confronté aux chinois Jinko et Tianjin, aux turcs Limak Energy et Kalyon Energy, au saoudien ACWA, à l’américain Swift Current, ainsi qu’à l’émirati Abu Dhabi Future Energy.

Le secteur pétrolier accélère sa restructuration. Le PDG de la holding KPC, Sheikh Nawaf Al Saoud Al Sabah, a déclaré que 2026 marquerait une accélération majeure du processus de consolidation du secteur des hydrocarbures et en a présenté les principales étapes : (i) le transfert de l'usine à gaz de la « Kuwait Oil Tanker Company » à la « Kuwait National Petroleum Company » (déjà achevé), le réenregistrement de « Global Petroleum » en tant que société basée au Koweït, (iii) La transformation de « Gulf Oil Company » en filiale de la « Kuwait Oil Company » et (iv), la fusion de KIPIC avec la « National Petroleum Company » (KNPC). (Ndlr : toutes ces entreprises sont des filiales directes ou sont détenues par la holding KPC). L’unification des budgets devrait permettre de rationaliser les coûts de fonctionnement et améliorer le fonctionnement opérationnel des raffineries.

 

Bahreïn

Les États-Unis approuvent une vente potentielle de 455 M USD pour le soutien des F-16 bahreïniens – Le Département d’État américain a validé une possible vente d’assistance technique et logistique, estimée à 455 M USD, pour le maintien en condition opérationnelle des avions F-16 de la Royal Bahraini Air Force. Selon la notification transmise au Congrès, l’accord porte sur la fourniture de pièces détachées, de matériels de maintenance, ainsi que de services d’assistance technique et de soutien logistique destinés à assurer le maintien en condition opérationnelle des appareils. Cette décision s’inscrit dans le cadre du partenariat de défense stratégique entre Washington et Manama.

Prolongation du contrat PPA de la centrale Al Ezzel (950 MW) – Le gouvernement bahreïnien a signé un accord pour prolonger le Power Purchase Agreement (PPA) de la centrale électrique Al Ezzel (950 MW), l’une des principales installations de production du pays. Cette extension garantit la poursuite de l’approvisionnement en électricité dans un contexte de demande croissante, tout en soutenant la stabilité du système énergétique national.

Bahreïn recherche des consultants pour le projet de la Northern Link Road – Le ministère des Travaux publics a lancé une procédure pour recruter des consultants chargés des études et de la supervision du projet Northern Link Road, un axe stratégique destiné à améliorer la connectivité entre Manama et les nouvelles zones de développement au nord du pays. Le projet vise à absorber la croissance urbaine et à réduire la congestion dans la capitale, dans le cadre du programme national d’infrastructures.