Sukuk en stock : alternatif ou complémentaire ?
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Sukuk en stock : alternatif ou complémentaire ?
Le marché mondial de la finance islamique a continué de croître en 2024, avec une croissance des actifs totaux de 10,6 % à échelle mondiale, portée par la hausse des actifs bancaires islamiques et par un marché des sukuk toujours plus profond. La progression de ce marché se poursuit en 2025. La finance islamique renvoie à l’ensemble des instruments financiers conformes à la loi islamique (chariah), dont la rémunération prend la forme de marges commerciales, loyers ou parts de profits, plutôt que du versement d’intérêts. La plupart du temps, les opérations chariah-compliant sont adossées à un actif réel, avec un transfert temporaire du droit de propriété au financeur jusqu’à sa revente au client. Les sukuk sont donc en principe un instrument alternatif à la dette classique, adopté par des emprunteurs et investisseurs pour des raisons essentiellement religieuses.
Les sukuk (instruments obligataires islamiques) sont l’un des principaux instruments de la finance islamique, avec un encours qui a dépassé la barre symbolique des 1 000 Md USD dans le monde en 2025, signe d’une base d’investisseurs large et d’un accès croissant aux devises étrangères. Les sukuk représentent 45 % de la dette totale du GCC (publique et privée), avec un montant d’émissions atteignant 61 Md USD au T3 2025, en hausse de 32,6 % (en g.a). Le marché saoudien est le plus dynamique avec près de 35 % des émissions de la région sur la même période, suivi par les EAU avec 25 % des émissions. Bien qu’historiquement à l’avant-garde de ce marché, le Bahreïn est désormais largement surpassé par ses voisins aux besoins de financements bien plus importants dans le cadre de leur diversification économique. Dans le sillage de cette traction régionale, les émissions de sukuk en devises fortes (dollar et euro) ont augmenté en 2024 pour atteindre 72,2 Md USD (+29 % par rapport à 2023), soutenant la liquidité et soulignant l’attractivité du marché. Malgré un environnement géopolitique relativement incertain, S&P prévoit encore une croissance positive en 2025, sous hypothèses d’un baril révisé à 65 USD pour la fin d’année 2025, puis 56 USD en 2026 (ce qui signifiera de moindres recettes budgétaires). Ainsi, la progression régionale du marché des sukuk est comparable à celle du marché obligataire classique, mais évolue en volume d’émissions de manière bien plus importante (+32,6 % pour les sukuk contre +5,6 % pour les obligations conventionnelles en g.a. au T3 2025) suggérant que le développement de ces instruments relève certes d’une logique de complémentarité, avec toutefois une part de marché toujours plus grandissante pour les sukuk.
Graphique 1 - Répartition des émissions sur le marché primaire entre obligations conventionnelles et sukuk
Source : FAB, SERPA
La croissance du marché de la finance islamique observée depuis 2019 (+60 % d’actifs sur la période) tient ainsi à plusieurs ressorts. D’abord, il existe dans la région un besoin croissant de diversification des sources de financement afin de compenser la baisse des recettes pétrolières et de poursuivre le financement des grands projets en cours. Ensuite, l’offre croissante d’actifs bancaires islamiques et de sukuk rejoint les besoins de nombreuses banques islamiques et de certains investisseurs (y compris souverains) qui disposent d’excès de liquidités mais qui peuvent être restreints pour investir dans des obligations conventionnelles (ou décident de le faire pour des raisons stratégiques). On constate d’ailleurs un spread parfois plus resserré pour ce type d’obligations que les conventionnelles, ce qui est à la fois de nature à soutenir l’offre et, n’empêchant pas la demande de rester dynamique, un indice confirmant que les facteurs de demande sont assez structurels (règlementaires, religieux ou tenant à la gestion de l’image et à la gestion du risque). Enfin, la solidité et le caractère moins risqué de ce marché, illustrés par la classification investment grade de près de 80 % des sukuk, combiné à une bonne liquidité secondaire pour ces instruments, participe aussi de la confiance et de l’attraction croissantes pour ce marché.
Le cadre règlementaire autour de la finance islamique est en transition et déterminera le développement et la profondeur du marché sur les années à venir. L’entité en charge de la normalisation des standards religieux et juridiques de ce marché, la Accounting and Auditing Organization for Islamic Financial Institutions (AAOIFI), est en train d’élaborer une norme (intitulée « Standard 62 ») visant à clarifier la nature des sukuk (notamment du fait du transfert effectif de propriété qui s’opère sur les actifs). Si sa mise en œuvre conduit à requalifier les sukuk en instruments assimilés à des capitaux propres, ils pourraient être soumis à des exigences prudentielles plus strictes pour les acquéreurs (ils seront considérés comme davantage exposés au risque de performance de l’actif lui-même, et pas seulement au risque de crédit de l’émetteur). A l’inverse, une application confirmant leur nature de simple instrument de dette adossé à des actifs sous-jacents renforcerait la confiance des agences de notation et continuera d’alimenter la liquidité du marché. Si les EAU ont récemment réformé leur règlementation pour mieux protéger les investisseurs en cas de défaut, il faudra donc attendre une standardisation règlementaire plus aboutie des sukuk pour mieux appréhender le risque associé.
En parallèle, la définition d’un cadre règlementaire clair pour les sukuk verts, grâce à la publication en avril 2024 de lignes directrices conjointes de l’International Capital Market Association (ICMA), de la Banque islamique de développement et du LSEG, a contribué à l’essor de ce marché particulier. Les sukuk verts (i.e. émis pour financer des projets à impact environnemental et social positif) connaissent un essor rapide et suscitent un intérêt croissant de la part des investisseurs. S&P prévoit un volume d’émission de sukuk verts entre 10 et 12 Md USD en 2025, après 11,9 Md USD en 2024, avec l’Arabie saoudite en premier contributeur, à hauteur de 38 % et les EAU à 15 % (après une baisse de 60 % en 2024 des émissions, en raison de l’engouement autour de ce produit créé à la suite de la COP28 en 2023). Fitch observe par ailleurs un record d’émission au T3 2025 (+18 % en g.a.) et un encours de sukuk ESG supérieur à 55 Md USD.
Ainsi, la règlementation des sukuk verts devient plus homogénéisée à l’échelle internationale et se rapproche des obligations vertes classiques. Ils sont à la fois un moyen de capter les investisseurs ESG internationaux et de leur offrir une porte d’entrée vers la finance islamique, tout en offrant aux émetteurs un instrument de modernisation financière et de diversification additionnelle de leurs sources de financement.
Cette semaine, les EAU ont ouvert aux particuliers la possibilité de souscrire à des T-Sukuk souverains (en dirham, avec un apport minimum de 4 000 AED, soit près de 1000 dollars), signe d’une innovation en faveur de l’approfondissement de ce marché … et moyen habile de mobiliser l’épargne domestique en attirant des investisseurs individuels traditionnellement averses au risque.
Le marché des sukuk apparaît donc de plus en plus comme un segment de marché complémentaire, répondant à une logique de diversification au regard de son caractère idiosyncratique, en particulier s’agissant du profil rendement-risque. Il faut ainsi s’attendre à une poursuite de la progression et de la dynamique de sophistication de ce marché dans la région.
Hayet AFOU, Attachée macroéconomique et financière
Pétrole et gaz
Brent 31/10/2025 à 12h00 GST : 64,139 USD/Bbl
Cette semaine, les cours du brut s’inscrivent en repli. Les opérateurs restent prudents : la perspective d’une surproduction couplée à l’efficacité réelle des sanctions américaines imposées aux sociétés russes la semaine passée continue d’alimenter les tensions à la baisse sur le marché pétrolier.
Vendredi à la mi-journée les contrats à terme sur le Brent s’échangeaient à 64,14 USD le baril, soit une baisse hebdomadaire de 2,33 USD (-3,51 %). Le WTI évoluait parallèlement à 60,44 USD le baril, contre 62,00 USD une semaine plus tôt (-2,52 %). Le gaz naturel continue sa hausse à 4,09 USD/MMBtu (10,4 €/MWh). Les prix européens du gaz sont en hausse à 31,39 €/MWh.
Côté offre, alors que les investisseurs anticipent une hausse de production de l’OPEP+ de 137 000 b/j en décembre, les craintes d’une saturation du marché s’accélèrent. L’Arabie saoudite, locomotive du cartel, a porté sa production à 9,7 millions de barils par jour au troisième trimestre 2025, soit une hausse de près de 400 000 b/j sur le trimestre précédent. Cette accélération a porté ses fruits, puisque les derniers chiffres du T3 indiquent que le PIB du royaume est en hausse de +5 % sur un an porté par le secteur pétrolier à +8,2 % – un niveau record depuis 2023.
Sur la thématique des sanctions américaines, l’efficacité réelle dépendra de l’attitude de l’Inde et de la Chine. Selon l’AIE, ces deux pays absorbent plus de 54 % des exportations russes. En valeur, la Chine a acheté 47 % du brut russe en septembre et l’Inde 38 % selon le CREA. Pour Patrick Pouyanné, directeur général de TotalEnergies, au contraire « le marché sous-estime l’impact réel » de ces mesures : plusieurs raffineurs indiens ont déjà suspendu leurs achats, et les taux de fret maritime se sont envolés. Néanmoins, les sociétés russes se préparent. En réponse à leur inclusion sur la liste noire du Trésor américain, Lukoil a annoncé le 28 octobre sa décision de céder l’ensemble de ses actifs étrangers au suisse Gunvor, sous réserve de l’aval de Washington.
Côté demande, le sommet sino-américain très anticipé à Séoul entre D. Trump et X. Jinping ce jeudi n’a pas apporté de réponses aux inquiétudes quant aux achats de pétrole russe de la Chine. Le marché a réagi à la baisse, constatant que les chinois ne sont pour l’instant pas déterminés à réduire leurs approvisionnements.
Le marché pétrolier entame son troisième mois consécutif de repli, la plus longue séquence baissière depuis 2023. Alors que les projections pour fin 2025 tablaient encore sur un Brent entre 60 et 65 USD/b, les sanctions américaines contre Rosneft et Lukoil pourraient modifier la donne. L’impact sur l’offre mondiale sera déterminant est encore difficile à estimer. Par ailleurs, l’OPEP+ pourrait mobiliser ses capacités excédentaires pour compenser une éventuelle contraction russe. Par exemple, le ministre koweïtien du Pétrole a confirmé que le cartel se tenait prêt à ajuster sa production afin de préserver l’équilibre du marché.
Emile DEBATS, Analyste macroéconomique et financier
Arabie saoudite
Macroéconomie & Finance
La croissance du PIB réel saoudien s’est élevée à 5,0 % en glissement annuel au T3 2025. Selon les estimations flash publiées par la General Authority for Statistics (GASTAT), la croissance du PIB réel saoudien s’est élevée à 5,0 % en glissement annuel (g.a.) au T3 2025, son niveau le plus élevé depuis début 2023. Cette accélération s’explique principalement par la hausse de la croissance pétrolière, portée par l’assouplissement des quotas de production de l’OPEP+. La croissance du PIB pétrolier s’est élevée à 8,2 % en g.a., soutenue par une production moyenne de 9,7 Mb/j contre 9,3 Mb/j au trimestre précédent. La croissance du PIB non pétrolier s’est élevée à 4,5 %, confirmant la résilience de secteur non pétrolier saoudien. Cette reprise conforte la trajectoire de normalisation progressive de l’activité après le ralentissement de 2023–2024, mais demeure largement tributaire des cours du pétrole et du niveau de production.
Barclays annonce son retour sur le marché saoudien et l’ouverture d’un bureau à Riyad en 2026. Après onze ans d’absence, la banque britannique Barclays s’apprête à faire son retour sur le marché saoudien. La banque est en cours d’obtention d’une licence d’investissement auprès de la Capital Market Authority (CMA) et prévoit d’ouvrir un bureau à Riyad en 2026, qui servira de siège régional. Cette décision s’inscrit dans le mouvement plus large d’implantation de grandes banques internationales dans le Royaume, telles que J.P. Morgan et Goldman Sachs, conformément à la politique saoudienne du « Regional Headquarters » (RHQ) incitant les entreprises étrangères étrangers à installer leur siège régional à Riyad. Barclays avait quitté le marché en 2014 dans le contexte post-crise financière.
La Saudi Electricity Company a signé un accord de financement international de 3 Md USD. La Saudi Electricity Company (SEC) a signé, en marge du Future Investment Initiative Forum (FII9) à Riyad, un accord de financement de 3 Md USD avec un consortium de banques internationales. Ce financement s’inscrit dans le plan d’investissement de 58,7 Md USD que la SEC prévoit de déployer entre 2025 et 2030 pour renforcer ses capacités de production, de transport et de distribution d’électricité. Les fonds seront consacrés à hauteur de 36 Md USD au réseau de transport et 22,7 Md USD à la distribution, afin de répondre à la hausse continue de la demande et d’améliorer la fiabilité du réseau. Le consortium prêteur regroupe notamment Abu Dhabi Commercial Bank, Dubai Islamic Bank, Emirates NBD, HSBC, Barclays, Bank of China, ICBC, ING et China Construction Bank.
Energie, Industrie & Infrastructure
Saudi Electricity Company signe des accords d’achat d’électricité de 3,4 Md USD pour deux centrales à gaz à cycle combiné à Riyad. Saudi Electricity Company (SEC) a conclu avec Saudi Power Procurement Company (SPPC) des contrats d’achat d’électricité d’une valeur de 3,4 Md USD (12,8 Md SAR) pour les centrales à gaz à cycle combiné PP13 et PP14, situées à Riyad. D’une capacité totale de 3 356 MW, ces deux centrales, entièrement détenues par SEC, fourniront de l’électricité dans le cadre d’accords de 21 ans. Chacune affiche une capacité de 1 678 MW et repose sur la technologie des turbines à gaz et à vapeur GE 7FA. Les installations, raccordées au réseau national via des postes de 380 kV, ont achevé leur construction fin 2022. Ces nouveaux contrats marquent leur passage en phase d’exploitation commerciale et constituent une étape clé du programme d’expansion de la capacité électrique de la capitale.
Aramco va acquérir une participation minoritaire dans HUMAIN. Le Public Investment Fund (PIF) et Aramco ont signé le 28 octobre une lettre d’intention non contraignante définissant les principaux termes de l’acquisition par Aramco d’une participation minoritaire significative dans HUMAIN, société du PIF spécialisée dans l’intelligence artificielle. Les deux entités y regrouperont leurs actifs, compétences et talents en matière d’IA, le PIF conservant la majorité du capital. L’objectif est d’accélérer la montée en puissance d’HUMAIN afin de capter de la valeur et stimuler sa croissance mondiale dans le secteur. Une fois l’acquisition finalisée, Aramco s’appuiera sur l’infrastructure d’HUMAIN pour développer des applications industrielles de l’IA et renforcer son écosystème technologique.
HUMAIN et AirTrunk annoncent un investissement de 3 Md USD dans un campus de data centers en Arabie saoudite. La société saoudienne d’intelligence artificielle HUMAIN, détenue par le PIF, a conclu un accord avec l’australienne AirTrunk portant sur un investissement de 3 Md USD pour développer un campus de data centers dans le Royaume. AirTrunk est soutenue par Blackstone, le plus grand gestionnaire d’actifs alternatifs au monde, et par le Canada Pension Plan Investment Board. Selon l’accord, HUMAIN pilotera la mise en place d’infrastructures numériques à grande échelle adaptées à l’IA en Arabie saoudite, tandis que Blackstone et AirTrunk apporteront leur expertise internationale, leur excellence opérationnelle et leurs capacités d’investissement. Ce partenariat s’inscrit dans la stratégie de HUMAIN visant à positionner le Royaume comme un leader mondial de l’intelligence artificielle et à renforcer son infrastructure technologique pour soutenir la croissance de l’économie numérique.
Émirats arabes unis
Macroéconomie & Finance
Le gouvernement émirien a approuvé un budget record de 92,4 Md AED (25,2 Md USD) pour l’exercice 2026, en hausse de près de 30 % par rapport à 2025, afin de soutenir le développement économique et social du pays. Le Cabinet a également validé la création d’un programme de financement pérenne pour les institutions fédérales, destiné à renforcer la soutenabilité budgétaire. L’Emir de Doubaï, Sheikh Mohammed bin Rashid Al Maktoum, a par ailleurs souligné la solidité des fondamentaux économiques : les IDE sortants atteignent 1 050 Md AED en 2024 (+9 % en g.a.), et les exportations ont doublé depuis 2019 pour atteindre 950 Md AED.
International Holding Company (IHC) a annoncé la cession de sa participation de 42,5 % dans Modon Holding à L’imad Holding, afin de réduire sa surexposition au secteur immobilier et de renforcer la diversification de son portefeuille. Cette opération s’inscrit dans sa stratégie de limiter à 20 % l’exposition à un seul secteur et de réallouer ses capitaux vers des segments à forte croissance comme la santé, la technologie ou l’énergie. Parallèlement, IHC poursuit une série de fusions et d’acquisitions ambitieuses, visant à doubler la taille de son bilan à 218 Md USD d’ici 2030.
La Banque centrale des Émirats arabes unis a abaissé son taux directeur de 25 pdb à 3,90 %, à la suite de la décision de la Réserve fédérale américaine de réduire une nouvelle fois ses taux. Comme la plupart des banques centrales du Golfe, la CBUAE aligne sa politique monétaire sur celle de la Fed en raison de l’ancrage du dirham au dollar. Cette baisse intervient alors que l’économie émirienne reste solide, avec une croissance prévue de 4,8 % en 2025 selon le FMI, portée par la vigueur du secteur non pétrolier et la hausse de la production OPEP+.
Les Émirats arabes unis ont lancé une initiative de « Retail Sukuk » permettant aux particuliers d’investir directement dans des obligations souveraines islamiques (T-Sukuk), jusqu’ici réservées aux investisseurs institutionnels. Cette mesure, portée par Sheikh Maktoum bin Mohammed, premier vice-souverain de Dubaï et ministre fédéral des Finances, vise à promouvoir l’inclusion financière et l’épargne à long terme.
Energie, Tourisme & Immobilier
Masdar et EWEC ont inauguré le plus grand projet solaire et de stockage au monde combinant 5,2 GW de solaire photovoltaïque et 19 GWh de stockage par batterie, capable de fournir 1 GW d’énergie 24h/24. Avec un investissement de 6 Mds USD, le projet devrait créer plus de 10 000 emplois et éviter 5,7 millions de tonnes de CO₂ par an.
Sheikh Mohammed Bin Rashid Al-Maktoum, a inauguré le projet du Dubai Museum of Art, développé par le groupe Al-Futtaim. Le musée, dessiné par l’architecte japonais Tadao Ando, sera une structure flottante de cinq étages, comprenant des galeries d’exposition, un restaurant, un salon VIP.
Le promoteur Aldar Properties lance une série de projets résidentiels, commerciaux et logistiques à Abu Dhabi, pour un montant total de 3,8 Mds AED (environ 1 Md USD). Ces développements, qui incluent logements, bureaux et infrastructures logistiques, viendront renforcer le portefeuille d’Aldar Investment, déjà valorisé à 47 Mds AED.
Le groupe émirien M42 lance M42 Saudi Arabia, officialisant douze ans d’activité dans le Royaume. Déjà présent via 40 cliniques Diaverum, il étend ses services à la santé de précision et à la R&D, en appui à la Vision 2030 et à la formation de talents saoudiens.
Qatar
Le 9ᵉ Forum mondial sur l’investissement (WIF) se tiendra au Qatar en 2026, a annoncé Rebeca Grynspan, Secrétaire générale de la Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement (CNUCED). Cette annonce a été faite à l’occasion de la 16ᵉ conférence de l’organisation onusienne, qui s’est tenue à Genève le 22 octobre dernier. Le WIF examinera les principaux enjeux mondiaux en matière d’investissement, à un moment clé caractérisé par l’incertitude internationale, les défis climatiques, la transformation numérique et la fragmentation économique.
Le Qatar a accueilli, le jeudi 23 octobre dernier, la 27e réunion ministérielle du Forum des pays exportateurs de gaz (GECF). Dans son allocution, Saad Al-Kaabi, ministre des Affaires énergétiques du Qatar et PDG de QatarEnergy (QE), a réaffirmé l'engagement du Qatar à coopérer avec les membres du GECF, groupe réunissant les principaux producteurs de gaz, afin de promouvoir « le gaz naturel comme principal vecteur d'accès à une énergie plus propre », estimant qu’elle « met en danger la compétitivité et la pérennité de l’industrie européenne » et s’est de nouveau opposé aux « barrières commerciales et aux mesures discriminatoires ».
QatarEnergy (QE) signe un accord de fourniture de gaz naturel liquéfié (GNL) sur 17 ans avec la compagnie pétrolière indienne Gujarat State Petroleum Corporation (GSPC). Selon les termes de l’accord du contrat de vente, les volumes de GNL - jusqu’à 1 million de tonnes par an - seront livrés dans le cadre d’un contrat de livraison à bord (ex-ship) aux terminaux indiens à partir de 2026. Ce nouvel accord renforce le partenariat entre QE et GSPC, déjà liés par un premier contrat d’approvisionnement de long terme signé en 2019.
QatarEnergy (QE) prend une participation de 40 % dans le bloc offshore « North Rafah », situé en Méditerranée orientiale en Égypte. L’accord, récemment approuvé par le gouvernement égyptien, laisse à l’italien ENI le rôle d’opérateur avec une participation de 60 % dans le bloc. Cette opération fait suite à la montée au capital de QE dans le bloc d’exploration Cleopatra situé également en Méditerranée orientiale en Égypte et opéré par le Britano-Néerlandais Shell.
Le Qatar lance le premier système au monde de délivrance de permis de construire basé sur l’intelligence artificielle (IA), dans le cadre d’un partenariat avec l’entreprise américaine Brain Co. Lors d’un évènement organisé sous le patronage de Cheikh Mohammed ben Abderrahmane Al-Thani, Premier ministre et ministre des Affaires étrangères de l’Etat du Qatar, Abdullah Al Attiyah, ministre des Municipalités (MoM) a présenté un nouveau système de permis de construire alimenté par l’IA permettant de lire, analyser et corriger automatiquement les plans d'ingénierie.
Oman
74 % des objectifs de la Vision Oman 2040 déjà atteints selon le rapport 2024-2025. Le quatrième rapport périodique de l’Unité de suivi de la mise en œuvre de la Vision Oman 2040 indique que 74 % des indicateurs de performance affichent des progrès tangibles vers les cibles fixées. Le document, couvrant l’année 2024 et le premier semestre 2025, souligne une accélération des réformes dans les secteurs prioritaires, notamment l’éducation, la santé et la diversification économique. En 2024, les activités non pétrolières ont contribué à 72,8 % du PIB, tandis que les hydrocarbures (pétrole et gaz) représentaient 30,9 %. Le secteur manufacturier a enregistré une croissance de 8,3 %, tandis que l’agriculture et la pêche ont progressé de 2,8 %.Les investissements directs étrangers ont progressé de 18 % pour atteindre 30,1 Md OMR, soit 11,1 % du PIB, dépassant largement la cible annuelle de 7 %. Le compte courant a enregistré un excédent de 1,83 % pour la troisième année consécutive, témoignant d’une amélioration durable des équilibres extérieurs. Le rapport souligne toutefois la nécessité de poursuivre les efforts de coordination interinstitutionnelle afin de consolider ces acquis et d’assurer la pérennité des résultats, dans un contexte où Oman se maintient à la 58e place mondiale de l’indice de liberté économique 2025.
Un décret royal ratifie l’accord de transport aérien entre Oman et la Syrie. Par le décret royal n°93/2025, publié le 29 octobre, Sa Majesté le Sultan Haïtham ben Tareq a ratifié l’accord de services de transport aérien conclu entre le gouvernement du Sultanat d’Oman et celui de la République arabe syrienne. Signé à Montréal le 22 septembre 2025, en marge de la 42ᵉ session de l’Assemblée de l’Organisation de l’aviation civile internationale (OACI), cet accord encadre la coopération bilatérale dans le domaine du transport aérien civil. La délégation omanaise était conduite par le président de l’Autorité de l’aviation civile, Nayef al-Abri, et la partie syrienne par son homologue Omar al-Hosar. Cet accord constitue une mise à jour de l’accord de transport aérien signé entre les deux pays le 4 mai 1992.
Koweït
Hydrocarbures : Investissements massifs en vue … La Kuwait Oil Company (KOC) prévoit d'investir 1,2 Mds KD (3,92 Mds $) dans son programme de forage exploratoire jusqu'en 2030, a déclaré son directeur général lors d'un entretien avec Reuters. Khaled Al-Mulla a indiqué que ces dépenses s'inscrivent dans le cadre d'un budget approuvé de 9,8 Mds KD (environ 33 Mds USD), le plus important jamais alloué par la société, destiné au forage et à l'entretien de 6 193 puits d'ici la fin de la décennie. Ce plan de dépenses reflète les efforts déployés par le producteur pour porter sa capacité de production pétrolière à 4 M/bpj d'ici 2035, contre les 3,2 M/bpj annoncés le mois dernier.
La banque centrale du Koweït maintient inchangé son taux directeur malgré la baisse d’un quart de points de la Fed. A rebours du Bahreïn, des Emirats, d’Oman et du Qatar, la CBK n’a pas emboîté le pas à la banque centrale américaine. En maintenant son taux actuel, la Banque centrale « montre sa confiance dans la résilience de l'économie de l’émirat » et réaffirme une approche indépendante consistant à aligner la politique monétaire sur les conditions financières nationales plutôt que sur les tendances externes. La CBK a indiqué dans un communiqué que les fondamentaux actuels « reflétaient la solidité et la stabilité du système monétaire et financier du Koweït ».
Orienter 10 Mds USD du fonds souverain vers ses véhicules d’investissement, Goldman Sachs adopte une stratégie du « volume ». Selon des sources proches du dossier, des discussions seraient en cours sur un investissement global au cours des prochaines années de la Kuwait Investment Authority (KIA) dans plusieurs véhicules de Goldman Sachs, principalement axés sur le capital-investissement, le crédit et les infrastructures. La banque a accéléré son expansion sur les marchés privés et les actifs alternatifs dans le but de diversifier ses sources de revenus traditionnelles issues du trading et de la banque d'investissement. Le PDG David Solomon a déclaré lors de la présentation des résultats de la banque au début du mois que Goldman prévoyait de lever 100 Mds USD en actifs alternatifs cette année, notamment dans le crédit privé, l'immobilier et les hedge funds, La société a déclaré 374 Mds USD d'actifs alternatifs sous supervision à la fin du T3 2025.
Le Koweït vient de créer une société publique par actions pour gérer une partie de sa production électrique. La société gérera le projet de centrale électrique et la station de dessalement indépendante (IWPP) d'Al-Zour North. La résolution fixe le capital de la société à 197 M KD (environ 620 M USD), avec un capital émis équivalent, divisé en 1,970 Mds d'actions d'une valeur nominale de 100 fils chacune (33 cts USD). 10 % des actions seront attribués à l'Autorité de partenariat public-privé pour le compte des entités gouvernementales, 40 % à Al-Zour Kuwaiti Second and Third Holding Company (LLC) en tant qu’investisseurs, enfin, 50 % du capital sera ouvert aux citoyens koweïtiens.